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Prospérité fermière : « Nous investissons pour innover dans les bioactifs »

Entretien avec Serge Capron, président de la Prospérité fermière Ingredia. La coopérative poursuit l'évolution de son mix produits vers davantage de protéines laitières différenciantes et de bioactifs laitiers. 

Serge Capron président de la Prospérité fermière
Serge Capron, président de la coopérative Prospérité fermière
© C. Pruilh

Comment s'explique la hausse du prix du lait ? 

Serge Capron - Nous sommes satisfaits de notre performance, qui a permis de payer un prix du lait de 339 €/1 000 l en 38-32 toutes primes et qualité comprises, soit 356 € prix réel payé (prix A). Contre 312,5 € prix réel payé en A en 2018. Cette hausse est liée à l'amélioration de la conjoncture pour les poudres de lait, à notre stratégie de diversification vers les protéines différenciantes et les bioactifs laitiers (NDLR composé ayant un effet santé), et à notre démarche Via Lacta (non-OGM, pâturage, bien-être animal). Le prix payé s'améliore aussi parce que le taux protéique a progressé à 33,27 en moyenne en 2019, grâce à notre paiement d'une surprime TP qui avait augmenté il y a trois ans. Et grâce à une nouvelle hausse en 2019 de la rémunération des bons TP. Pour un lait à 36 de TP, la prime est de 8 € en plus de la prime Criel. Et sous 30 de TP, il y a un malus.

La collecte a augmenté. Prévoyez-vous un investissement industriel ?

S. C. - La collecte 2019 a atteint un record à 418 millions de litres (408 millions en 2018). La coopérative n'en veut pas plus : l'usine est à saturation et l'heure n'est pas aux investissements de capacité. Nous faisons encore évoluer notre mix produits vers des produits mieux valorisés, notamment plus de bioactifs. Nous investissons donc en recherche et développement et dans l'adaptation de nos lignes de fabrication. L'objectif est de sortir une innovation en bioactif dans les cinq ans. Le Pep2dia – peptide pour la prévention du diabète de type 2 — que nous avions annoncé en juin 2019, commence tout juste à être commercialisé. Le lancement commercial d'un bioactif est très long car il y a des allégations santé et il faut donc apporter la démonstration de l'effet positif annoncé.

Comment encadrez-vous les volumes ?

S. C. - Nous avons un volume A, B et C. La coopérative n'augmente plus la référence de volume A depuis deux ans (environ 400 millions de litres par an). Nous redistribuons tous les volumes A libérés aux jeunes installés (jusqu'à 350 000 l attribués) et aux exploitations de moins de 350 000 litres qui le demandent. En 2019, environ 25 millions de litres de volume B et C (270 €/1 000 l et valorisation beurre poudre, respectivement) ont été attribués, soit deux tiers des demandes ; cela montre la volonté de se développer des éleveurs. Enfin, le volume D hors contrat (2 millions de litres en 2019) est payé 50 €/1 000 l. Nous travaillons pour qu'il n'y ait plus de lait hors contrat, via le don aux associations par exemple. Notre politique des volumes – avec du B et du C – génère des excédents de lait, mais nous l'acceptons pour conserver des exploitations dynamiques et anticiper le défi du renouvellement des générations.
La coopérative Prospérité fermière Ingredia appartient à 1 225 éleveurs adhérents sur 850 exploitations.

Trois « business units » valorisent le lait et le colostrum

La Prospérité fermière Ingredia fabrique et commercialise des ingrédients laitiers pour 90 % de son chiffre d’affaires. Elle vend à d'autres indutriels (B to B), de l'agroalimentaire et de la nutrition santé, dans 120 pays. L'export reprèsente 49 % du chiffre d'affaires.

Trois business units (BU) valorisent le lait et le colostrum de la coopérative :

- la BU des poudres de lait, du lait UHT et de la crème ;
- la BU des protéines et des mélanges fonctionnels ;
- la BU des ingrédients bioactifs.

Lire aussi : Prospérité fermière étend sa collecte de colostrum en Normandie

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