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Le premier atelier de transformation du lait à la ferme entièrement autonome

Avec la promesse d’une transformation fermière entièrement robotisée, la start-up Fairme frappe fort. L’éleveur a juste à vendre son lait. Tout le reste n’est qu’intelligence artificielle.

Côté prix aux consommateurs, le positionnement des produits sera autour « des produits fermiers de qualité ».
Côté prix aux consommateurs, le positionnement des produits sera autour « des produits fermiers de qualité ».
© A. Juanchich

À l’occasion du Salon de l’agriculture, la start-up Fairme (prononcé fairmï) a présenté le premier atelier de transformation du lait multiproduits à la ferme complètement autonome. « Sans aucune intervention humaine », décrypte Loïc Lecerf, le fondateur.

Le concept est radicalement disruptif et les promesses gigantesques. Le cabanon en bois de la taille d’un conteneur est bardé de technologies et d’intelligence artificielle. Il permettrait « une transformation du lait cru en une multitude de produits laitiers sans que l’éleveur ni personne n’intervienne à aucun moment ».

Seuls les fromages à pâtes pressées non cuites et les pâtes persillées n’y seront pas fabriqués. « À part ça, nous visons l’ensemble des produits laitiers »

L’éleveur a juste à vendre son lait

Promesse faite, promesse tenue. L’éleveur n’a rien à faire si ce n’est de louer une parcelle de 50m2 et de vendre son lait de 1,5 à 2 fois le prix du marché. « Entre 60 et 80 centimes le litre selon la qualité pour la première ferme pilote qui se situe dans le Vercors. »

Loïc Lecerf, le fondateur de Fairme : « La robotique fine permet de reproduire les gestes artisanaux. »

Fairme se charge des intrants nécessaires à la transformation et de la commercialisation. Celle-ci pourra être réalisée en livraison mais le canal privilégié est la vente à la ferme. Elle aussi sera autonome grâce à un distributeur automatique. Un QR code permettra au consommateur de récupérer sa commande qui aura pu être réalisée en amont via une application ou en direct si les produits sont disponibles. L’éleveur pourra quand même passer dire bonjour mais l’idée reste de ne pas le « surcharger ».

Si la start-up mise sur le local et le « goût fermier » qui seront ses arguments de vente, le modèle économique fait de l’éleveur un 'simple fournisseur'. Rien ne lui appartient : ni la marque, ni l’outil, ni les produits…

Pas pour tout le monde

Un cahier des charges est associé à la mise en place de l’atelier mais Fairme ne souhaite pas s’étendre sur le sujet. « C’est du bio en allant plus loin, explique Loïc Lecerf. Car le bio a ses limites. Il a dérivé vers du bio industriel et des grandes fermes. » Le pâturage sera « maximisé car c’est le bien-être de la vache », estime-t-il. L’alimentation devra être basée sur l’herbe en limitant le maïs et avec un approvisionnement de proximité.

Le fondateur de Fairme a une vision précise de l’agriculture ‘souhaitable’. « C’est l’opposé de l’industriel. » Si l’atelier peut transformer jusque 1400 litres par jour, le niveau critique de rentabilité se situerait plutôt autour de « 400 litres par jour ». Le cœur de cible sont les fermes de 30 à 60 vaches voire d’une vingtaine de vaches pour les « rendre plus viables » et les accompagner vers « une diversification, avec des poules pour vendre également des œufs, du blé… Ne plus être sur la monoculture de lait ».

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