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La valorisation beurre poudre est en passe d’être réévaluée

Face à la hausse des frais de transformation, les industriels réclament une évolution de l’indicateur interprofessionnel de la valorisation beurre poudre.

La valorisation beurre poudre prend en compte les frais de transformation.
La valorisation beurre poudre prend en compte les frais de transformation.
© Régilait

Depuis fin mars, les collèges transformateurs du Cniel (privés et coopératives) poussent à la révision de l’indicateur valorisation beurre poudre. Aucune décision n’a été actée à l’heure où nous mettons sous presse.

Cet indicateur est le prix d’un lait qui serait valorisé uniquement par la fabrication de beurre et de poudre de lait écrémé (1), diminué des frais de collecte et de fabrication. Dans le cadre de la loi Egalim, il peut être repris dans les formules de prix des contrats conclus entre les organisations de producteurs et les collecteurs-transformateurs. Ou dans les formules de prix des coopératives. Calculé par Atla, l’association de la transformation laitière française, l’interprofession laitière le publie chaque mois. Il intègre 71,77 €/1 000 l de frais de transformation. Un chiffre qui n’a pas été révisé depuis 2011. Atla a mandaté une étude à un cabinet extérieur qui conclut que la hausse de ces frais équivaut à +47,70 €/1 000 l, pour les porter à 119,50 €.

Les frais de transformation ont explosé

La valorisation beurre poudre est en passe d’être réévaluée
© Source : Atla

La révision d’un indicateur interprofessionnel exige que tous les collèges - producteurs, coopérateurs, transformateurs privés et distributeurs - soient d’accord. Or, la FNPL s’est immédiatement opposée à ce nouveau chiffre tel quel. « Sur le principe, la FNPL est d’accord pour actualiser ce coût de transformation. C’est nécessaire, notamment au vu de l’inflation sur le gaz, la main-d’œuvre, etc. », admet Guislain de Viron, vice-président de la FNPL. Mais les experts économiques du syndicat ont repéré des faiblesses dans l’étude, et le syndicat veut donc débattre du niveau de la hausse des frais.

Sodiaal et Lactalis pointées du doigt

Sauf que certains transformateurs sont très pressés. Sodiaal a ainsi décidé d’appliquer ce correctif dès avril. Cela impacte le prix A (dont la valorisation beurre poudre représente 20 % du prix) ainsi que le prix B. Ce qui donne : environ 380 € de prix de base en A (avec la saisonnalité) et 496 € en prix B. « Aujourd’hui, le couple beurre poudre présente la meilleure valorisation, tous produits laitiers confondus. Nous voulons profiter de cette conjoncture, justifie Jean-Paul Prigent, administrateur Sodiaal. Or, à cause de cet indicateur obsolète, nous perdons de l’argent quand nous fabriquons du beurre poudre. Face à l’urgence, nous appliquons la décote de 47,70 € ». Il rappelle par ailleurs que les indicateurs publiés par le Cniel peuvent ou non être intégrés tels quels dans les formules de prix.

Lactalis se heurte au refus des OP dont la valorisation beurre poudre représente 30 % de la formule. « Notre formule stipule que l’indicateur doit être celui publié par le Cniel, et nous ne voulons pas modifier cela, pointe Claude Bonnet, président de l’Unell, qui représente neuf OP. Nous dénonçons la rapidité avec laquelle Lactalis souhaite prendre en compte l’évolution de ses coûts de production sur le beurre poudre, alors que le groupe manque de réactivité sur la prise en compte de nos prix de revient, qui reste encore très insuffisante dans la construction du prix du lait. » C’est la première fois depuis deux ans et demi que l’Unell ne trouve pas d’accord sur le prix du lait avec Lactalis.

(1) Cette transformation génère aussi du babeurre. Le calcul tient compte du beurre et du beurre concentré, du prix spot et du prix de facturation pour le beurre.
 

 

Des cotations toujours en hausse à mi-avril

La valorisation beurre poudre publiée par le Cniel était de 513,65 €/1 000 l pour le mois de février, soit +69 % par rapport à février 2021, avec une nette flambée depuis le dernier trimestre 2021. Les dernières cotations beurre poudre sur le marché français étaient de 7 340 €/t pour le prix spot du beurre, 5 610 euros pour le prix de facturation du beurre (anciens contrats) et 4 340 euros pour la poudre de lait écrémé.

Le chiffre

404 €/1 000 l

C’est le prix du lait de base en 38-32 annoncé de façon unilatérale par Lactalis pour le mois d’avril. En attendant que l’indicateur de valorisation beurre poudre publié par le Cniel soit réévalué, Lactalis annonce reconduire le prix du mois de mars pour avril, soit 404 €. « Ce niveau de prix est proche de celui qu’aurait donné une application de la décôte de 47,70 € pour réévaluation des frais de transformation », fait remarquer Claude Bonnet, président de l’Unell.

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