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La consommation de produits laitiers bio continue de plonger

Les achats des ménages français reculent plus fortement en bio qu’en conventionnel. Les ventes en magasins spécialisés bio s’effondrent.

La consommation de produits laitiers bio continue de plonger

L’inflation pèse sur la consommation des ménages de presque tous les produits laitiers, et plus particulièrement des produits biologiques. « En cumul sur les onze périodes 2022(1), les ventes affichent -9 % pour le lait liquide, -11 % pour le beurre et l’ultrafrais, -16 % pour le fromage et -17 % pour les crèmes, comparé à la même période 2021 », détaille l’Institut de l’élevage.

Le service économique du Cniel a comparé les ventes des dix premiers mois de 2022 avec la même période 2019, pour ne pas comparer à 2020 et 2021, années perturbées par les mesures sanitaires face au Covid qui ont dopé la consommation des ménages. Même sous cet angle, les ventes de produits laitiers bio décrochent nettement, alors que celles des produits laitiers non bio baissent moins, voire progressent légèrement selon les catégories.

Des hausses de prix plus fortes en bio

Une étude Kantar conclut à « deux stratégies des consommateurs face à l’inflation : acheter moins cher et acheter moins », souligne l’Idele. Ainsi, les hausses de prix au détail des produits bio sont devenues « rédhibitoires pour certains consommateurs ».

Attention, si vous regardez l’évolution de prix relative – c’est-à-dire exprimée en pourcentage par rapport à la même période de l’an passé –, elle est moins forte pour les produits bio comparée à celle des produits non bio. « Sur un an, les prix bio ont progressé de 2 à 5 %, quand les prix en non bio ont bondi de 5 à 9 %. » Mais en valeur absolue, les prix exprimés en euros ont progressé davantage pour les produits bio, à l’exception du beurre.

Un cercle non vertueux

Selon la société Nielsen, les ventes évoluent diversement selon les circuits de distribution. « Elles progressent de +5,7 % de janvier à mi-octobre, par rapport à la même période 2021, dans les enseignes à dominante marque propre (les hard discount). À l’opposé, elles s’effondrent (-16 %) dans les magasins spécialisés bio, avec pour conséquence des fermetures de magasins », rapporte l’Idele. Les GMS (grande et moyenne surface) s’adaptent à la baisse des achats en réduisant leurs références et leurs linéaires bio, au profit d'autres produits plus sollicités. Cette réaction entretient un cercle non vertueux pour les produits bio, car « moins d’offre proposée réduit la consommation ».

Le problème est que dans le même temps, la production laitière a progressé, conduisant à un taux de déclassement record du lait bio vers le conventionnel.

(1) Panel Iri, 13 périodes de 4 semaines par an.

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