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Face au Covid-19, le secteur laitier européen est relativement préservé

Les transformateurs européens ont eu deux grands défis à relever, un défi opérationnel et un défi sociétal, résume Benoît Rouyer, du Cniel.

Les transformateurs ont dû assurer la continuité de la collecte et de la transformation. © C. Pruilh
Les transformateurs ont dû assurer la continuité de la collecte et de la transformation.
© C. Pruilh

« La stratégie des transformateurs laitiers européens a été guidée par des impératifs à très court terme, face à un choc d’amplitude géographique inédite sur l’activité et la mobilité des personnes », a analysé Benoît Rouyer, économiste au Cniel, lors d’une conférence sur les marchés mondiaux organisée par l’Institut de l’élevage. Dans un contexte très dégradé, le secteur laitier est « relativement préservé », même si des entreprises connaissent de graves difficultés. La situation n’est pas comparable au marasme subi par le secteur de l’automobile, ou à ceux du sucre ou des huiles végétales qui ont vu leurs cours s’effondrer.

1 - Assurer la collecte et réorienter l'activité

Les transformateurs laitiers ont eu deux grands défis à relever. Un premier défi opérationnel pour assurer la continuité de la collecte, de la transformation et de la distribution des produits laitiers et réorienter l’activité de la RHF vers la GMS. « Les témoignages des entreprises se sont multipliés pour rassurer sur la poursuite de leur activité, voire démentir des rumeurs de non collecte », souligne l’économiste en citant Alsace Lait, Agrial, Emmi en Suisse, Glanbia en Irlande ou DMK en Allemagne. Quelques entreprises ayant dû réduire leur fabrication ont aussi pris la parole.

2 - Sécurité des salariés et solidarité

Le second défi qu’ont eu à relever les transformateurs européens est un défi de responsabilité sociétale : il s’agissait de garantir la sécurité des salariés et de faire preuve de solidarité vis-à-vis de la communauté en général. « Un défi d’autant plus grand que la défiance vis-à-vis de la communication des entreprises s’accroît », souligne Benoît Rouyer. Les entreprises ont toutes insisté sur les mesures prises pour protéger leur personnel : mise à disposition de matériel de protection, télétravail, restriction des déplacements et réunions, limitation de l’accès aux sites de production… Il n’y a pas eu de foyers importants de contamination dans les laiteries européennes comme dans les abattoirs.

Certaines entreprises ont communiqué sur le soutien apporté à leurs salariés ou à leurs partenaires. Danone par exemple a annoncé un plan de 250 millions d'euros à ses clients et fournisseurs. Savencia ne versera pas de dividendes aux actionnaires au titre de l’exercice 2019 et attribuera aux salariés une prime pouvant aller jusqu’à 1 000 euros. Les exemples de solidarité ont également fleuri. Comme celui de Bel qui a donné la fabrication de douze usines de Vache qui rit sur une journée à des hopitaux et associations de vingt pays différents. L’enjeu pour les entreprises, derrière ces actes, est qu’ « elles seront jugées sur la façon dont elles se sont comportées pendant la crise ».

« Les opérations de fusion-acquisition et d’investissements ont été relativement peu nombreuses au cours du printemps », conclut Benoît Rouyer. Mais si l’on en croit l’exemple chinois, elles ne devraient pas tarder à repartir avec le déconfinement. 

Une exception à l’échelle européenne

Alors que la pandémie s’est déployée au moment du pic de collecte, les appels à la modération ont été peu nombreux : « quelques laiteries au Royaume-Uni ou en Autriche ont pris des mesures temporaires, mais dans beaucoup de pays les entreprises n’ont pas cherché à réduire le volume de lait collecté, constate Benoît Rouyer. L’initiative française interprofessionnelle de réduire la production en avril reste une exception à l’échelle européenne ».

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