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Élevages bovin lait : des revenus 2023 en baisse à cause des céréales

Les résultats 2023 des exploitations laitières du réseau Inosys sont globalement en baisse, sauf dans les montagnes de l'Est. La hausse des produits n'a pas couvert celle des charges dans les exploitations avec des grandes cultures.

Graphique : Les résultats courants 2023 restent à des niveaux supérieurs à 2015 - Évolution des résultats courants par UMO exploitant
Graphique : Les résultats courants 2023 restent à des niveaux supérieurs à 2015 - Évolution des résultats courants par UMO exploitant
© Source : Institut de l'élevage d'après Inosys réseaux d'élevage

Les produits de l'atelier lait des fermes laitières suivies par le réseau Inosys ont été globalement en hausse en 2023, tirés par une hausse du prix du lait, mais avec de gros écarts entre collecteurs, notamment en bio. « Bien qu’atteignant des niveaux jamais égalés, le produit lait est pourtant affecté par la baisse des volumes livrés particulièrement sensible en systèmes herbagers, bio ou de montagne. Pour ceux-là, les revenus moyens sont en repli, avec moins d’amplitude qu’en plaine, mais ils sont déjà les plus bas », pointe l'Institut de l'élevage.

 

Vaches laitières au pâturage au Gaec des deux clos en Auvergne. élevage laitier. production laitière.
Les exploitations lait bio de montagne (Auvergne et Rhône-Alpes) du réseau Inosys devraient voir leur résultat courant baisser légèrement en 2023, à 16 800 €/UMO exploitant en moyenne (19 200 € en 2022). C'est le seul système dont le revenu moyen n'a pas progressé par rapport à la décade précédente. © B. Griffoul

Plus forte baisse en système avec cultures

Le produit viande a évolué positivement, avec une stabilisation pour les réformes et une hausse pour les veaux et taurillons laitiers. Par contre, les aides PAC sont estimées en baisse, sauf en bio où il y a une hausse en lien avec l'écorégime.

Et les produits issus des cultures chutent, en lien avec la baisse des prix. « Les baisses de revenus 2023 semblent proportionnelles à la part des grandes cultures et cultures industrielles dans les assolements. Si l’augmentation du prix du lait permet quasiment de faire face à l’augmentation des charges et à la baisse des aides de l’atelier laitier, le retournement de conjoncture en céréales et oléoprotéagineux entraîne les revenus vers le bas », résume l'Idele. Le système polyculteurs éleveurs est donc celui dont le revenu chute le plus en 2023.

Encore une hausse des charges en 2023

Les coûts de production 2023 ont augmenté également, mais dans une moindre mesure comparé à 2022. L'Ipampa lait de vache (50 à 60 % des coûts totaux) ne prend que +0,6 % (charges aliments achetés, énergie, engrais et autres approvisionnements...). Mais les autres charges hors champ de l'Ipampa ont augmenté : Smic (indice de rémunération des salariés et des exploitants), travaux par tiers, fermage, hausse de la rémunération du livret A. Cette dernière est une charge supplétive de rémunération du capital.

Retrouvez tous les résultats des sept systèmes d'élevage bovin lait sur le site de l'Institut de l'élevage.

 

Un revenu stable dans les montagnes de l'Est

Pour 2023, l'Institut de l'élevage estime que le résultat courant par UMO exploitant des exploitations laitières des montagnes de l'Est (Franche-Comté et Savoie) sera en moyenne d'un peu plus de 40 000 €, contre 39 900 € en 2022. Plusieurs facteurs expliquent cette stabilité du revenu. Le produit lait a certes augmenté, mais pas plus que dans les autres systèmes. Par contre, la viande a pu être mieux valorisée grâce à la mixité des races. Après une année fourragère 2022 très compliquée, les achats de fourrages ont diminué en 2023. Des impasses de fertilisation ont pu être réalisées. La réforme de la PAC impacte peu ces systèmes. Pour 2024, les filières s'inquiètent de la baisse des ventes de fromages AOP qui conduit certaines filières comme le comté à prendre des mesures de restriction des fabrications.

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