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Lait de vache : pourquoi le taux butyreux progresse-t-il depuis 2014 ?

Le taux de matière grasse du lait collecté en France a augmenté plus que le taux de matière protéique ces dix dernières années. Quels sont les éléments d’explication ?

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L'évolution des taux s'explique par l'amélioration génétique et parfois par l'effet de l'environnement : climat, alimentation...
© F. Mechekour

Entre 2014 et 2023, le taux de matière grasse du lait collecté en France a augmenté de 4,5 %, passant de 40,6 à 42,46 g/l (source : Cniel, d’après FAM). Le taux de matière protéique s’est accru également, mais de seulement 2 %, passant de 33,24 à 33,91 g/l.

Comment expliquer ces évolutions ? « La progression des taux s’explique à la fois par un effet génétique et par un effet troupeau, c’est-à-dire les effets de l’environnement et de la conduite des éleveurs sur les performances des vaches : climat, ambiance des bâtiments, alimentation, santé », expose Nicolas Gaudillière, chez Eliance.

L’effet génétique se mesure et se calcule. D’après le suivi des index publiés par l’Institut de l’élevage, le niveau génétique des vaches prim'Holstein sur le critère TB, après avoir chuté jusqu’en 2015 environ, a nettement progressé. Ainsi, « grâce à la sélection génétique, les femelles nées en 2018 ont le potentiel génétique pour produire un lait en moyenne plus riche en TB et en TP de 1g/kg de lait, comparées aux femelles nées en 2008 », pointe Roxane Vallée, de l’Idele.

Plus de progrès en TP chez les fromagères

La hausse est moins marquée dans les autres races. En outre, pour les races fromagères comme la Montbéliarde, la Normande et la Brune, le potentiel génétique a progressé davantage pour le TP que pour le TB.

L’effet troupeau – qui est la différence entre les performances réelles des vaches et leur potentiel génétique - est en moyenne neutre pour le TP en race prim’Holstein depuis 2000. Alors qu’il est positif en moyenne pour le TB dans cette race. Ainsi, le progrès génétique combiné à un effet troupeau positif permettent d’avoir des performances qui s’améliorent plus rapidement pour le TB que pour le TP, en prim'Holstein.

« On ne sait pas expliquer cet effet troupeau positif sur le TB, admet Nicolas Gaudillière. Nous n’avons que des hypothèses. Sachant que des rations riches en amidon font augmenter les volumes de lait produits mais baisser le TB, une des hypothèses est que la hausse du prix des matières premières, en incitant les éleveurs à économiser des concentrés, a conduit à une hausse du TB. De même, des maïs moins riches en amidon peuvent être à l’origine d’une hausse du TB. »

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