Réforme de la Pac : les syndicats agricoles divisés suite aux annonces de Julien Denormandie
Alors que FNSEA et JA se satisfont d’une forme de stabilité pour le revenu agricole suite aux arbitrages français de la Pac annoncés le 21 mai par Julien Denormandie, Confédération paysanne et fédération nationale de l’agriculture biologique s’offusquent d’un « statu quo » dénonçant une Pac « qui soutient un modèle agricole à bout de souffle ».
Alors que FNSEA et JA se satisfont d’une forme de stabilité pour le revenu agricole suite aux arbitrages français de la Pac annoncés le 21 mai par Julien Denormandie, Confédération paysanne et fédération nationale de l’agriculture biologique s’offusquent d’un « statu quo » dénonçant une Pac « qui soutient un modèle agricole à bout de souffle ».
Les réactions des responsables professionnels agricoles sont très divisées suite à l’annonce des premiers arbitrages de la déclinaison française de la réforme de la Pac annoncés vendredi 21 mai par Julien Denormandie. Si le ministre de l’Agriculture a assuré porter « une vision ambitieuse de la Pac tout en revendiquant une certaine stabilité dans la répartition des aides », les organisations réunies dans le collectif Pour une autre Pac (dont la fédération nationale d’agriculture biologique, la Confédération paysanne, WWF France ou encore Greenpeace) ont claqué la porte des négociations dénonçant « un statu quo et donc une Pac qui soutient un modèle agricole à bout de souffle ».
❗🕵🚜 Révélations sur les gaspillages de la #PAC – épisode #2
— Pour une autre PAC (@pouruneautrepac) May 25, 2021
La stabilité annoncée pour cette reforme de la PAC est inquiétante. L'#enquêtePAC prouve pourtant la nécessité d'un changement de cap !
🎞👇 Retour sur le cas des aides à l’investissement 💸 pic.twitter.com/jDbQcKxKx8
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Parmi les principaux griefs des associations : le taux de transfert stable entre le premier et le deuxième pilier de la Pac, l’absence d’aide forfaitaire aux petits agriculteurs, ainsi qu’un écorégime identique pour la bio et la HVE.
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« Le ministre confirme qu'il va aligner les aides à la Bio sur les aides à la HVE, et l'arbitrage de 70 euros par hectare annoncé par le cabinet n'est pas remis en question ; ça veut dire 66% d'aides en moins pour les Bio, une perte moyenne de 132 euros par hectare et par an ! », affirme la Fédération nationale de l'agriculture biologique dans un communiqué. Appelant les agriculteurs bio à se mobiliser le 2 juin à Paris, la Fnab communique sur les réseaux sociaux sur le thème « les arbitrages de la Pac vont nous mettre à poil ».
En moyenne ➖66 % d'aides pour les paysan-nes #bio dans la prochaine #PAC.
— FNAB (@fnab_bio) May 24, 2021
Ce n'est pas acceptable ! RV le 2 juin à Paris ! #LaBioAPoil #LaBioPourTous pic.twitter.com/wA6N196zXK
De son côté la FNSEA a plutôt salué les arbitrages annoncés par Julien Denormandie qui vont, selon le syndicat majoritaire agricole, « dans le sens » d’une « réelle ambition à la Pac pour les agriculteurs et la production agricole française en préservant les équilibres entre les territoires et les productions ». Le syndicat majoritaire souligne en particulier « l'impulsion » et les « orientations majeures » que sont « la mise en oeuvre d’un plan protéines pour le développement des cultures de protéagineux et de légumineuses fourragères, ainsi que la possibilité de renforcer la structuration des filières par des programmes opérationnels ».
Stabilité pour le revenu des agriculteurs
Elle se réjouit également de la « stabilité pour le revenu des agriculteurs » apportée par le niveau de convergence, le maintien du niveau de transfert entre les deux piliers de et la préservation de l'enveloppe ICHN. La FNSEA regrette toutefois un manque « d'ambition » sur le volet de la gestion des risques, duquel elle attendait davantage après les annonces plus tôt dans la semaine du Président de la république en faveur d'une réforme de l'assurance récolte.
[#CP] Réforme de la #PAC : des orientations pertinentes pour la souveraineté alimentaire et la #transition mais des premiers arbitrages en demi-teinte.
— La FNSEA (@FNSEA) May 21, 2021
Notre CP suite à la présentation du plan stratégique national par @J_Denormandie 👇
➡️ https://t.co/18Okf2jAQZ pic.twitter.com/nXXiHquw1S
Dans le même état d’esprit, La Coopération agricole a salué les premiers arbitrages sur la déclinaison française de la Pac. L’organisation s’est dite particulièrement satisfaite : « de la stabilité du taux de transfert entre le pilier 1 et le pilier 2, soit de 7,53% ; du maintien de l’indemnité compensatoire des zones à handicaps naturels (ICHN) et de l’engagement de l’Etat en complément ; du renforcement de l’enveloppe de soutien aux jeunes installés pour répondre à l’enjeu de renouvellement des générations ; du caractère inclusif et non-discriminant de l’éco-régime, incluant notamment les démarches de haute valeur environnementale (HVE) ».
Pas assez d'ambition sur la gestion des risques
Elle regrette toutefois que « programmes opérationnels, outils de transition et d'efficacité économiques, ne soient pas étendus à davantage de filières pour permettre leur structuration » et que le « cadrage affiché ne permette pas d'affecter plus de moyens à la prévention et à la gestion de l'ensemble des risques ».
Une ambition supplémentaire donnée à l’installation
Jeunes agriculteurs a salué pour sa part « l'ambition supplémentaire donnée à l'installation », avec un budget porté à 117 millions d'euros (soit +67 millions d’euros par an). Le syndicat affiche toutefois sa « déception face à une Pac qui peine à se renouveler et qui remobilise des outils qui ont montré leur limite », même s'il note l'ouverture d'un « chantier sur la définition du véritable agriculteur ».
Arbitrages sur la #Pac : un effort supplémentaire en faveur du renouvellement des générations mais un objectif de stabilité qui limite les ambitions
— Jeunes Agriculteurs (@JeunesAgri) May 21, 2021
Notre CP 👇👇 https://t.co/UYAJxt1c3Q pic.twitter.com/lIcpDdHGQd
Du côté des fédérations spécialisées, la fédération nationale des producteurs de lait exprime de son inquiétude. « Sans surprise la convergence se poursuit pour aller à 85% et avec elle le travail de sape des exploitations de petite taille qui constituent la majorité des fermes laitières », peut-on lire dans un communiqué de la fédération. « De plus il manque dans ce PSN le montant de l’aide à l’UGB », poursuit-elle, réclamant « une enveloppe bovine répartie uniformément » sur la base de « une vache est une vache, une UGB est une UGB et tout autre choix sera dévastateur », écrit la FNPL.
Réforme de la PAC : C'est l'heure du laitier ! Communiqué de presse de la FNPL.
— FNPL (@FNPLait) May 21, 2021
Les éleveurs laitiers ne peuvent être une fois de plus sacrifiés, comme ils l’ont été lors des précédentes PAC... la suite est à lire sur : https://t.co/ZxDsbA8PIx pic.twitter.com/ub4eezAyNT
Concernant la production bovine, la fédération nationale bovine (FNB) dénonce dans un communiqué le choix fait par le gouvernement : « de demander aux éleveurs de bovins de race à viande, disposant du plus bas revenu du secteur agricole avec moins de 8 000 euros annuels en 2020, de financer le développement de la production de protéines végétales ». Ce sont, en effet, près de 80% de la hausse des aides couplées aux protéines végétales que le secteur bovin viande financera, à travers le prélèvement de 0,3% par an annoncé sur son enveloppe d’aides couplées, dénonce la FNB. « Ainsi, dans sa communication, le Ministère annonce une baisse globale pour le secteur bovin viande de 3 à 4%. Baisse globale qui correspond à une nouvelle diminution de 15% du revenu des éleveurs », affirme la FNB.
Baisse de 15% du revenu des éleveurs
De son côté la Coordination rurale invite le ministre à poursuivre ses efforts pour que la valeur retourne enfin aux producteurs et que les aides profitent aux éleveurs et non à l’aval de la filière. Le syndicat minoritaire « avait jugé très pertinente l’aide à l’unité de gros bétail (UGB), et se satisfait d’une aide UGB lait et allaitant différenciée et de la suppression de l’approche mixte », écrit-il dans un communiqué confiant s’inquiéter des « futurs arbitrages sur les critères et montants, notamment ceux attribués à l’élevage allaitant ».
La @coordinationrur est soulagée – mais reste prudente – suite aux arbitrages présentés par @J_Denormandie sur le Plan stratégique nationalhttps://t.co/bPvD89Zo60
— Coordination Rurale (@coordinationrur) May 21, 2021
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