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Délégation de travaux : InVivo créé un service d’assistance à la gestion, la Confédération paysanne et la Coordination rurale s’insurgent

Sowfields est le nom donné par InVivo à son nouveau service d’assistance à la gestion d’exploitations agricoles. Une nouveauté qui essuie d’ores et déjà des critiques.

création service assistance gestion invivo
© Emilie Durand (archives)

InVivo a révélé à nos confrères d’Agra Business la création, à l’échelle nationale, d’un nouveau service nommé Sowfields. Testé dans deux régions depuis juillet, il s’agit d’un service d’assistance à la gestion d’exploitations agricoles. Le groupe explique qu’il va recruter dans chaque région des régisseurs grâce à une filiale nationale entièrement dédiée à ce service. L’objectif est d’épauler les exploitants ou les responsables d’ETA (entreprise de travaux agricoles). InVivo a expliqué à nos confrères que chacun de ces régisseurs avait pour mission d’assurer un service de gestion pour tiers de la ferme, avec un paiement forfaitaire, selon les rendements, la taille et la durée du contrat. InVivo précise que le délégant a la possibilité de garder sous sa coupe ce qu’il considère comme stratégique, comme la commercialisation des récoltes. 

Lire aussi : Un guide pratique pour faciliter la gestion administrative des exploitations

 

Un logiciel dédié

Le service qui devrait s’étendre à neuf régions dans les cinq ans, selon le souhait d’InVivo, va s’appuyer sur un logiciel dédié qui pourra gérer plusieurs fermes à la fois. Nos confrères d’Agra Presse soulignent que ce genre de service proposé par des sociétés spécialisés existe déjà en France depuis une dizaine d’années, s’appuyant notamment sur la délégation complète en grandes cultures : 13 % des exploitation spécialisées en 2020. Des coopératives proposent aussi une assistance à la gestion. C’est le cas de Noriap ou d’Euralis qui gère chacune, à une échelle régionale, plus de 5 000 hectares.

 

La Confédération paysanne inquiète pour la souveraineté alimentaire

L’annonce de la création de ce service a suscité plusieurs réactions courroucées. Laurence Marandola, la porte-parole de la Confédération paysanne y voit « une agriculture sans paysan » rapporte Agra Presse à qui elle a précisé : « Ce n’est pas un hasard si l’agriculture est prise en main par ces entreprises ». L’éleveuse dénonce une définition de l’agriculteur actif trop souple, un « choix scandaleux » selon elle. La porte-parole s’inquiète pour la souveraineté alimentaire de voir « une entreprise géante décider demain des semences, des intrants, de contrôler presque l’ensemble de la production ».

Lire aussi : Souveraineté alimentaire : quelles sont les fragilités françaises ?

 

Comme la Confédération paysanne, le Coordination rurale s’interroge sur la définition de l’agriculteur actif

Pour sa part, Véronique Le Floc’h, la présidente de la Coordination rurale (CR), dénonce « une nouvelle forme d'intégration», qui « ne fonctionne qu'en l'absence de repreneurs, alors que notre but est d'avoir des exploitations viables et reprenables ». Elle souligne par ailleurs qu’InVivo est un groupe coopératif, or la CR est contre l’intervention des coopératives dans la production, notamment avec la récente montée temporaire au capital d’exploitations chez Terrena. Comme Laurence Marandola, elle s’interroge sur la définition de l’agriculteur actif, un sujet qui doit être abordé ce jour au ministère de l’Agriculture lors d'une réunion portant sur la révision annuelle de la déclinaison française de la Pac (PSN).

Lire aussi : Agriculteur actif : une définition encore assouplie

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