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Blé 2008
Une récolte mondiale pléthorique

Les prévisions de production du CIC sont révisées à la hausse de 5 Mt

RECOLTES. Selon le Conseil international des Céréales (CIC), les perspectives de l’offre mondiale de céréales en 2008/09 sont meilleures qu’il y a un mois mais elles restent tendues. Un accroissement de la production sera presque entièrement absorbé par une hausse de l’utilisation, notamment pour fabriquer de l’éthanol.

Davantage de blé et d’orge seront utilisés pour l’alimentation animale à la place du maïs et du sorgho. Le total des stocks restera très bas, avec un nouveau repli attendu chez les cinq principaux exportateurs. Les échanges de céréales seront inférieurs à 2007/08, les hausses des expéditions de blé et d’orge étant plus qu’absorbées par des replis dans le cas du maïs et du sorgho.

Blé 2008 en forte progression

Les prévisions de production sont relevées de 5 Mt par rapport au mois dernier à 650 Mt, soit 46 Mt de plus qu’en 2007. Les pluies ont amélioré les perspectives dans l’Union européenne, en Russie, en Ukraine et dans les régions productrices de blé d’hiver aux Etats-Unis. Les estimations de production en Inde ont augmenté mais la sécheresse menace les cultures en certains points du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, alors qu’en Argentine et dans l’est de l’Australie, il faudrait davantage de pluies avant les semis.

Les projections de consommation de blé en 2008/09 sont relevées de 2 Mt et portées à 632 Mt, 20 Mt de plus que la campagne précédente. Des prix du blé plus faibles devraient favoriser une augmentation de l’utilisation pour l’alimentation humaine dans les pays en développement d’Asie et d’Afrique, et l’utilisation dans l’alimentation animale va augmenter, notamment dans l’UE et aux Etats-Unis, en raison de la précarité de l’offre d’autres ingrédients pour animaux. On s’attend désormais à ce que les stocks de report mondiaux augmentent de 19 Mt pour se hisser à 131 Mt (3 millions de plus que les prévisions du mois dernier), avec un net redressement aux Etats-Unis et chez les autres grands exportateurs. Les prévisions d’échanges mondiaux de blé en 2008/09 sont abaissées de 1 Mt et portées à 109 Mt (tout de même 4 Mt de plus qu’en 2007/08), une réduction des prévisions d’importations de l’Inde étant plus que compensée par des hausses au Pakistan, en Iran et en Irak. Le redressement des disponibilités exportables dans des pays concurrents comme l’Australie, la Russie et l’Ukraine, pourrait se traduire par un net repli des exportations US.

Baisse de la récolte mondiale en maïs

La production de maïs en 2008 est estimée à 763 Mt, soit 1 million de plus qu’au mois d’avril mais 14 Mt de moins que le record de l’an dernier. Aux Etats-Unis, le temps humide et froid a retardé les semis et l’émergence des plants, ce qui a diminué le potentiel de rendement. Les conditions demeurent favorables dans l’UE et en Chine. Des prix élevés pourraient encore stimuler les semis en Argentine. On table sur une hausse de 2 Mt de la consommation mondiale, à 786 Mt ; toutefois, à 472 Mt, l’utilisation mondiale de maïs dans l’alimentation animale restera inférieure de 3 % à celle de 2007/08. Les usages industriels (principalement pour la fabrication d’éthanol) totaliseront 199 Mt, 30 millions de plus qu’en 2007/08. La hausse de 2 Mt des stocks de clôture à 95 millions s’explique par des prévisions plus importantes de récolte formulées pour la Chine. Toutefois, les stocks reculeront par rapport à leurs niveaux de 2007/08, notamment aux Etats-Unis. Les estimations d’échanges de maïs sont majorées d’un million de tonnes par rapport au mois dernier, pour se hisser à 90 Mt, 9 millions de moins que le record de 2007/08.

Les importations de l’UE seront sensiblement plus faibles en raison de sa meilleure récolte de céréales, tandis que les prix élevés limiteront sans doute les achats par certains des autres grands importateurs. De ce fait, les expéditions par les Etats-Unis devraient reculer.

+ 12,5 Mt en 2008 pour l’orge

La production mondiale d’orge en 2008 devrait augmenter de 12,5 Mt, à 147,6 millions, avec des rendements qui devraient se redresser sensiblement en Australie, en Russie et en Ukraine. Les superficies ne devraient augmenter que de 1 %, car la hausse des semis dans l’UE et la CEI est en partie essuyée par un repli au Canada. Sachant que la production devrait se redresser et en supposant une amélioration de la compétitivité de l’orge par rapport aux autres ingrédients pour animaux, notamment le maïs, la consommation mondiale d’orge en 2008/09 devrait augmenter de 4 % pour s’établir à 145,2 Mt. Représentant généralement environ 70 % de la demande, l’utilisation dans l’alimentation animale devrait augmenter d’environ 4 Mt, à 100,4 millions, y compris des hausses dans l’UE, la CEI et le Proche-Orient.

Du fait des perspectives d’une bien meilleure récolte, les stocks de clôture d’orge en 2008/09 devraient se redresser à 22,7 Mt, aux alentours de 12 % de plus que les estimations de 2007/08, l’essentiel de la reconstitution des stocks intervenant chez les principaux exportateurs. Dans l’UE, les stocks de fin de campagne en 2008/09 devraient se redresser à leur niveau de 2006/07, aux alentours de 5,5 Mt, alors que ceux de l’Aus-tralie sont estimés progresser de 60 %, à 1,6 Mt. Compte tenu des disponibilités et en supposant une détente des prix à l’exportation par rapport aux autres céréales fourragères, les échan-ges mondiaux d’orge en 2008/09 devraient augmenter à 15,9 Mt, quelque 10 % de plus que les estimations 2007/08 et proches de la moyenne des cinq campagnes précédentes. Des besoins chinois plus importants devraient doper les échanges mondiaux d’orge brassicole, mais la plus forte augmentation interviendra dans les importations d’orge fourragère, qui sont estimées à 11,9 Mt (10,8 Mt), étayées par une demande plus forte à l’importation de la part du Proche-Orient.

Ethanol, toujours plus !

Selon le CIC, la production mondiale d’éthanol devrait continuer d’augmenter. Son taux d’expansion ne devrait afficher qu’un modeste essoufflement en 2008/09, malgré une restriction de la disponibilité des crédits, des coûts de construction élevés et la fermeté des marchés céréaliers. La flambée des prix du pétrole brut va soutenir la rentabilité de l’industrie. Les projections initiales du CIC suggèrent que l’utilisation de céréales pour la fabrication d’éthanol augmentera de 31 %, pour passer à 124 Mt en 2008/09.

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