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Biolice
Une nouvelle marque de bioplastique

Limagrain lance Biolice, une gamme de produits bioplastiques 100 % biodégradables, fabriqués majoritairement à base de farines de céréales

Bioplastiques. La société française Limagrain Céréales Ingrédients (LCI) lance Biolice, une nouvelle marque de produits bioplastiques. L’originalité de ce nouveau produit issu de l’agriculture est « qu’il est fabriqué à partir de farine entière et non d’amidon », précise Alain Perrin, directeur général de LCI. L’avantage de la farine sur l’amidon est la plus faible consommation d’eau, l’amidon étant de la farine raffinée. Selon Limagrain, « c’est une matière révolutionnaire », qui est 100 % biodégradable, 100 % compostable et fabriquée entre 40 % à 55 % à partir de grains entiers de céréales. Le reste, d’origine fossile, est constitué par de la résine plastique, correspondant à un polymère biodégradable et non au polyétylène.

Limagrain, à la pointe de l’innovation

Biolice est une marque déposée en 2005 par LCI, la filiale recherche du groupe Limagrain. « Nous sommes une entreprise qui investit beaucoup dans la recherche », a rappelé Alain Perrin. Près de 6.000 personnes travaillent aujourd’hui pour cette filiale, en collaboration étroite avec l’Institut national de recherche agronome (Inra). Dans les années 1990, l’orientation avait été donnée aux ingrédients, avec des travaux sur les ressources génétiques des céréales. Ces recherches avaient alors mis en lumière des propriétés et de fonctionnalités encore inutilisables. C’est au début des années 2000 que Limagrain s’est lancé dans la recherche sur le paillage agricole, avec au final l’acquisition d’une technicité sur film à base de farine.

« Les agriculteurs du groupe sont attachés à leurs territoires et terroirs» et « veulent donc s’engager dans une agricuture durable et raisonnée », a déclaré Alain Perrin. Ce concept de bioplastique s’inscrit dans un désir d’amélioration des terres et de valorisation de la biodiversité des céréales tout en préservant l’environnement. Biolice est intégré au Pôle de compétitivité Céréales vallée, en partenariat avec Limagrain et l’Inra.

« Une nouvelle génération de matière »

LCI insiste sur les qualités de cette matière révolutionnaire, « proche des propriétés du plastique et respectueuse de l’environnement », précise Laurent Massacrier, responsable bio-matériaux du groupe. Les atouts de ce nouveau produit, fabriqué à base de farine de maïs, est qu’il est à 100 % biodégradable.

Quatres éléments sont nécessaires à la biodégradation : l’humidité, l’oxygène, la température et les micro-organismes. Ce processus naturel de décomposition de la matière organique se divise en trois étapes. La première correspond à la fragmentation. Il s’agit du morcellement du matériau en fragments invisibles. L’opération continue par l’assimilation des fragments par les micro-organismes du sol et enfin par la digestion dans la nature. Ce processus peut se produire en milieu contrôlé, c’est ce qu’on appelle le compostage ; la température pour la biodégradation peut alors atteindre jusqu’à 65°. Il peut se faire aussi en milieu naturel, à température ambiante (20-25°). Pour la marque Biolice, Limagrain a reçu le label “OK Compost” en 2005 et la norme européenne EN 13432. Ces agréments garantissent la décomposition complète du produit, sans risque de toxicité pour l’environnement, en moins de douze semaines.

Divers produits bioplastiques

Cette nouvelle matière permet de réaliser une grande gamme de produits. La première utilité concerne l’agriculture. Biolice fabrique des films de paillage et des gaines, déjà commercialsés. Ce marché est très porteur car ces films biodégradables sont un gain de temps pour les agriculteurs. Selon Limagrain, 95 % des exploitants qui ont essayé des films Biolice, les ont gardés. Cependant, ces films ne sont adaptés qu’à certaines cultures : la salade, le coton. La matière permet également la production de produits rigides de type injectés et thermoformés, comme les pots horticoles ou les clips de palissage.

Biolice réalise aussi des sacs poubelles, à sapin ou à déchets verts. Ces sacs, en plus d’être biodégradables, ont une odeur et une texture particulières. En effet, ils sentent les céréales. Cette senteur semble être appréciée des consommateurs, Limagrain a expliqué qu’elle pouvait l’éliminer selon les envies et les attentes des utilisateurs. Le boulanger, par exemple, peut être séduit par cette odeur, l’emballage sentant lui aussi le pain. Cette gamme de produits semble, en outre, répondre à une demande de la population. En effet, 84 % des Français ont conscience qu’ils ont une responsabilité environnementale dans la gestion de leurs déchets et 97 % déclarent que la biodégradabilité est leur première attente en terme d’amélioration des emballages. Cependant, le marché de la sacherie biodégradable ne pourra véritablement se développer que si les collectivités locales mettent en place une filière de compostage. « Le produit est au point mais le marché n’a pas encore basculé », a déclaré Alain Perrin. Avec Biolice, Limagrain espère, dans l’avenir, représentée 25 à 30 % de part de marché du bioplastique.

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