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Onic : une fin de campagne «calamiteuse»

LA FIN DE campagne céréalière 2004/2005 est jugée «calamiteuse» par l’Office national interprofessionnel des céréales (Onic), avec des prix à la production régulièrement en baisse depuis fin octobre 2004, pour se situer en moyenne à 90,10 euro/tonne. Quant au soutien à l’exportation, les volumes adjugés de blé n’ont été que de 750.000 tonnes en un mois. «La Commission reste murée dans ses certitudes», a commenté Christian Lapointe, président de l’Onic, à l’occasion de son comité permanent qui s’est déroulé le jeudi 11 mai dernier. L’Office a dû réviser à la baisse les exportations de blé tendre français vers les pays tiers à 6,7 millions de tonnes (Mt). Le stock final devrait s’élever à 4,9 Mt dont la moitié de stock public. Pour le maïs, le stock final devrait aussi être très lourd, avec 2,8 Mt, malgré des ventes en Espagne et aux Pays-Bas conséquentes. «Globalement, nous au-rons 3 Mt de céréales à l’intervention en France, dont 2,6 Mt de blé», a expliqué Daniel Perrin, directeur général de l’Onic. La filière céréalière est inquiète du fait de la demande du Portugal, en raison de la sécheresse, de débloquer 500.000 tonnes de céréales d’intervention qui proviendraient principalement de la Hongrie, alors qu’il y a des disponibilités françaises sur le marché libre à des prix tout à fait abordables.

Hausse des surfaces en blé, recul du maïs et de l’orge

Estimés à 4,97 millions d’hectares (Mha), les semis de blé tendre ont encore gagné du terrain par rapport à l’an dernier (+140.000 hectares). En revanche, le maïs perdrait 110.000 hectares pour couvrir moins de 1,7 Mha. Les orges d’hiver et de printemps reculent aussi légèrement, avec une surface estimée à moins de 1,6 Mha (-30.000 ha au total, dont -12.000 ha pour les orges de printemps). Enfin, la surface de blé dur progresserait de nouveau pour atteindre 415.000 ha (+9.000 ha). Au total, la surface céréalière française reste stable par rapport à l’an dernier.

S’agissant des cultures oléoprotéagineuses, les semis de colza progresseraient de 46.000 ha par rapport à l’an dernier, pour couvrir près de 1,2 Mha. Ce chiffre cache toutefois une grande disparité entre colza alimentaire et colza industriel. Le colza alimentaire perdrait en effet plus de 90.000 ha, au profit du colza industriel (+140.000 ha). Ainsi, le premier couvrirait désormais 754.000 ha (contre 846.000 ha l’an dernier), alors que le second progresserait à 413.000 ha (contre 275.000 ha en 2004). Les surfaces en tournesol, estimées à 0,6 Mha, reculent très légèrement (-8.000 ha).

Le pois perd aussi du terrain (-19.000 ha) et ne couvre plus que 330.000 ha. Les perspectives d’exportation s’amenuisent

Face au trop faibles volumes adjugés à l’export, l’Onic révise à nouveau ses prévisions d’exportations françaises sur pays tiers à la baisse : 6,7 Mt de blé (-0,1 Mt par rapport au mois dernier) et 0,8 Mt d’orge (-0,1 Mt ). Le dynamisme de nos ventes sur l’Union européenne, désormais évaluées à 8,1 Mt de blé (+0,1 Mt par rapport au mois dernier), 3,8 Mt d’orge (+0,1 Mt) et 7 Mt de maïs (+0,2 Mt) permet toutefois de ne pas aggraver des stocks de fin de campagne, déjà trop lourds.

L’Union européenne privilégie l’intervention

Si le rythme des adjudications de blé s’est un peu accéléré en avril, les volumes adjugés restent très en deçà du niveau souhaitable. Depuis le 13 avril dernier, seulement 750.000 t (dont 450.000 t en France) ont été adjugées au départ du marché libre. Par ailleurs, un peu plus de 200.000 t de blé d’intervention ont été octroyées au départ des pays enclavés (République tchèque pour l’essentiel mais aussi Slovaquie et Autriche). A noter que toutes les offres en provenance de Hongrie ont été refusées depuis l’ouverture de cette mesure le 31 mars dernier. Au total, le volume des certificats d’exportation de blé octroyés dans l’UE depuis le début de la campagne atteint 8,6 Mt contre 10,9 Mt à la même époque en 2003. Le retard accumulé depuis le début de la campagne est donc loin d’être résorbé, alors qu’il ne restait en date du 11 mai que trois comités de gestion d’ici la fin du mois. Dans ces conditions, l’Onic a dû revoir une nouvelle fois à la baisse ses prévisions d’exportation françaises sur pays tiers à 6,7 Mt (-0,1 Mt par rapport à avril), ce qui suppose toutefois des adjudications d’au moins 400.000 t d’ici la fin du mois…

L’adjudication de certificats d’exportation d’orge fourragère au départ du marché libre est restée très limitée en avril (42.500 t). Quelques certificats de droit commun (sans restitution) ont toutefois été délivrés en orge de brasserie. Par ailleurs, la remise en vente, depuis le 31 mars dernier, d’orges provenant des stocks d’intervention allemands (environ 170.000 t adjugées au cours des trois dernières semaines d’avril), réduit considérablement les espoirs de sortie marché libre au départ de la France. Dans ce contexte, l’Onic a révisé à la baisse ses prévisions d’exportation françaises sur pays tiers à 0,8 Mt (-0,1 Mt par rapport à avril). Au total, le volume des certificats d’orge délivrés dans l’UE depuis le début de la campagne atteint 2,6 Mt à la fin avril, contre 1,3 Mt l’an dernier à la même époque. Ce volume reste toutefois très inférieur à ceux enregistrés par le passé, notamment en 1999 et 2000 (6,9 et 8,8 Mt).

Un flux à l’import entretenu par les accords de l’UE

Malgré les disponibilités locales et les offres à l’intervention, l’Union européenne a continué d’importer des céréales le mois dernier, notamment du blé et du maïs. Contingents à droits réduits et engagements internationaux obligent…

Depuis le début de la campagne, l’Union européenne a délivré des certificats pour l’importation de 8,5 Mt de céréales dont 4,3 Mt de blé tendre et 2,2 Mt de maïs.

Près de 13 Mt de céréales UE offertes à l’intervention

Un mois avant la clôture de la campagne d’intervention 2004/2005, l’Union européenne recense près de 13 millions de tonnes de céréales à l’intervention dont 8 Mt de blé, 3 Mt de maïs et 2 Mt d’orge.

En France, les offres atteignent désormais 2,3 Mt, dont 2 Mt de blé. Les offres de blé continuent de progresser, faute d’adjudications à l’export suffisantes.

Traçabilité, 1 ME pour l’aval

Après le succès du programme mis en place par l’Onic pour encourager la traçabilité au niveau des agriculteurs, des collecteurs et des silos portuaires, l’Office des céréales lance cette année un programme complémentaire doté de 1 ME pour les meuniers et les fabricants d’aliments du bétail.

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