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Filière protéine végétale
NotCo lève 235 M$ pour développer de nouvelles alternatives aux produits carnés et laitiers

L’entreprise s’appuie sur une solution d’intelligence artificielle pour créer ses substituts et travaille avec Roquette.

Les fondateurs de NotCo (de gauche à droite) : Karim Pichara, Matías Muchnick, Pablo Zamora
© NotCo

La jeune entreprise chilienne NotCo, qui développe des productions d’alternatives à la viande grâce aux protéines végétales en utilisant l’intelligence artificielle, a annoncé ce lundi 26 juillet, avoir levé 235 M$ pour pouvoir poursuivre son développement.

Les fonds ont été levés auprès d’un groupe d’investisseurs emmenés par Tiger Global avec également les fonds DFJ Growth Fund et Zoma Lab et des investisseurs personnes physiques comme le pilote de Formule 1 Lewis Hamilton, le joueur de tennis Roger Federer ou encore le musicien de Philadelphie DJ Questlove. Une partie des fonds servira à accélérer le démarrage des activités en Europe et en Asie mais aussi à développer des produits novateurs et des produits déjà existants sur de nouveaux marchés.

Aujourd’hui, NotCO est présente dans les rayons de magasin de cinq pays : Chili bien sûr mais aussi Etats-Unis depuis sept mois avec NotMilk, Argentine, Brésil et Colombie. L’entreprise y commercialise aussi des alternatives de mayonnaise et de glace. Le démarrage des activités devrait avoir lieu au Canada et au Mexique avant la fin de l’année 2021.Le reste du monde, dont l’Asie et l’Europe viendront ensuite.

Intelligence artificielle

Elle vient de recevoir une approbation pour sa technologie d’intelligence artificielle baptisée Giuseppe. Le principe de NotCo est de déconstruire les molécules qui composent la viande et les produits laitiers et de les reconstruire, molécule par molécule, à partir de différentes protéines végétales. On appelle cela du reverse engineering (ingénierie inversée).

Et NotCo s’intéresse aussi bien aux caractéristiques classiques de ce qui fait une bonne viande ou un bon produit laitier mais travaille aussi sur les aspects physico-chimique, sensoriels ou encore spectraux. L’intelligence artificielle sert notamment dans l’exploration des vastes bases de données de tout genre que scrute l’équipe spécialisée de NotCo.
Elle essaie d’intégrer notamment des protéines végétales que l’on ne s’attend pas du tout à rencontrer dans un produit laitier et travaille aussi sur la meilleure manière de rendre des effets moussants, émulsifiants…
A titre d’exemple, marier ananas et chou peut donner des lactones utiles dans les produits laitiers. On retrouve ces concentrés, au côté de la protéine de pois, dans le « lait » NotMilk.

Répliquer et reproduire

La stratégie de NotCo est bien de reproduire ou de répliquer le goût, la texture et les fonctionnalités des vraies viandes et vraies produits laitiers à base de protéines de végétaux et non de créer des nouveaux produits qui mettent en avant des ingrédients nouveaux (avoine, amande…). Selon Matias Muchnik, fondateur et PDG de NotCo, interrogé par Food Navigator USA, beaucoup de substituts de produits laitiers (lait, yahourt, fromage) ne donnent pas encore satisfaction aux consommateurs, que ce soit en termes d’expérience gustative ou de facilité d’usage.
Le secteur du fromage est du reste un segment qui intéresse particulièrement le patron de l’entreprise. En fait, le pari de NotCo est que le rationalisme et le systématisme de la science peut faire au moins aussi bien, voire mieux, que la recherche aléatoire de création de recette par un chef.

NotCo a levé, depuis sa création, 350 M$ et s’est récemment allié à Roquette, après avoir remporté le Roquette Challenge il y a quelques semaines à l’occasion du Future Food-Tech Summit, pour développer de nouveaux produits.

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