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L'isoglucose, possible arbitre entre céréaliers et betteraviers européens après 2017

Apprécier le potentiel à l'export français sur le long terme dans des marchés en pleine évolution n'est pas chose aisée ! C'est pourtant l'exercice auquel se sont livrés Andrée Defois, présidente de Tallage-Stratégie du grain, pour les céréales et Gilles Vanaeckere, directeur adjoint du SNFS, pour le sucre, lors de la 28e Journée Céréales d'Haropa-port de Rouen. Dans le domaine, les prévisions sont souvent plus qu'hasardeuses au regard notamment de paramètres incertains. Parmi eux : le resserrement des normes Qualité, l'impact des accords bilatéraux (Ukraine/Chine, Russie/Égypte...) ou l'évolution effective de la demande mondiale.

Pas de doublement des rendements

Du côté de l'offre, il ne faut pas s'attendre à « de grosses révolutions sur l'évolution des surfaces européennes cultivées en grains d'ici 2025 », estime Andrée Defois. La production céréalière ne devrait pas être en forte hausse, même si les rendements pourraient augmenter. « On estime en effet que le rendement européen en blé avoisinera les 7,5 Mt en 2030 contre un peu plus de 6 Mt aujourd'hui, explique-t-elle. Mais pas question de voir les rendements céréaliers doubler ! » Néanmoins, les évolutions sont suspendues aux nouvelles variétés, aux impacts du “big data” ou aux conséquences du changement climatique. « On peut imaginer un plafonnement de la production céréalière européenne à 250300 Mt/an en 2030 », estime la présidente de Tallage. Côté demande, les plus grandes inconnues concernent le développement des biocarburants et l'éventualité de celui des bioplastiques. Ils pourraient générer 2 Mt de consommation additionnelle de céréales d'ici cinq ans en Europe.

Importation renforcée en maïs

En revanche, la fin des quotas sucriers aura des répercussions indéniables sur la demande en céréales. En la matière, c'est l'isoglucose qui servira d'arbitre entre céréaliers et betteraviers. « On peut tabler sur 10 à 11 % d'isoglucose dans la consommation européenne de sucre alors qu'elle ne représente aujourd'hui que 4 % », explique-telle. Une telle augmentation pourrait permettre ainsi l'utilisation de 3 Mt de céréales supplémentaires sur les 18 Mt de céréales consommées en Europe (maïs et blé). Mais une telle évolution est bien évidemment suspendue à la volonté des industries utilisatrices !

Selon elle, « les exportations françaises de blé tendre auront du mal à dépasser leur niveau 2015/2016 (environ 12 Mt vers les pays tiers). La France aura même à se battre pour maintenir ses positions exportatrices. » Quant aux exportations d'orge qui « ont atteint un pic en 2015/2016 », leur baisse est programmée, même si une possible remontée n'est pas à exclure.

La problématique Maïs est toute différente : les échanges mondiaux vont en effet se développer de façon importante. L'Europe et la France, qui devraient asseoir leur position d'importateur net dans le futur, sauront-elles profiter de ce marché en expansion ?

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