Aller au contenu principal

Point de vue sur...
Le positionnement des filières blé-farine-pain et BVP françaises à l’international

Martine Schwartzmann et Françoise Da Silva Peixe, respectivement chefs de projet des secteurs produits végétaux et produits alimentaires transformés d’Ubifrance, l’agence française pour le développement international des entreprises.

Martine Schwartzmann : Avec plus d’un tiers des valeurs exportées, la France se positionne en tête des pays exportateurs de l’UE en céréales et produits de la première transformation des grains. Cette performance est principalement le fait de grands groupes d’envergure internationale, qui disposent des structures adaptées aux enjeux mondiaux. Dans un contexte très concurrentiel et avec de fortes tensions sur le marché des matières premières agricoles, rachats et concentrations sont de plus en plus à l’ordre du jour, et les PME de ces secteurs sont absentes à titre individuel des grands marchés d’exportation. En Allemagne, notre principal concurrent européen en céréales et produits de la minoterie, les tendances sont identiques, même si, dans ce pays, les PME y sont en général mieux représentées.

Françoise Da Silva Peixe : Le secteur français de la BVP compte environ 200 entreprises avec une production de 820 000 t (dont 55 % en pâte surgelée, 22 % en frais et 23 % en pré-cuit) et un CA de l’ordre de 4,8 Mde. Le taux d’exportation représente environ 10 à 15 %. Ce sont, pour la grande majorité d’entre elles, des PME indépendantes ou rattachées à des groupes familiaux, comme Holder ou Brioche Pasquier. Quelques groupes dominent le secteur : Harry’s France (groupe Barilla), Pain Jacquet (groupe Limagrain), Le Duff ou encore Neuhauser.

Le solde de nos échanges était, pour ce secteur, déficitaire en 2007. Cependant, nos exportations étaient en hausse (+ 11 %). Près de 90 % de ces ventes sont destinées aux pays de l’UE (+ 10 %). En fait, les pays limitrophes sont les marchés clés : en tête l’Allemagne, puis le Royaume-Uni. Suivent la Belgique, l’Espagne, l’Italie et les Pays-Bas. Ils représentent encore un potentiel de développement important pour les PME, même s’il existe une vive concurrence sur les marchés européens de la part d’autres fournisseurs.

Par manque de moyens financiers et humains, il est difficile pour les PME d’envisager le grand export (Asie, Amérique du Nord). Celui-ci est plutôt encore réservé à de grandes entreprises ou des groupes qui privilégient la franchise, l’implantation ou l’accord de partenariat.

Pour le pain, il existe dans les pays européens des groupes meuniers nationaux généralement puissants. Les ventes en GMS se développent partout (boulangeries intégrées, essor des produits emballés, des surgelés…). En parallèle, les marques de distributeurs progressent régulièrement en termes de parts de marchés, ce qui favorise plutôt les fabricants nationaux.

On peut s’attendre à la progression de la consommation de produits de qualité à forte valeur ajoutée sur la plupart des marchés européens. C’est le cas également des pains dits spéciaux (ou diététiques), même si la consommation globale tend à se stabiliser, malgré l’amélioration de l’image du pain sur le plan nutritionnel.

L’offre française en boulangerie-pâtisserie apparaît étendue et globalement compétitive. La baguette française voit sa consommation progresser rapidement dans de nombreux pays d’Europe, en liaison avec la hausse du marché des sandwichs et le développement des points chauds. Dans le secteur de la viennoiserie, la diversité et la qualité des produits français (en particulier surgelés) sont en général appréciées. Les gâteaux français rencontrent moins de succès, à l’exception de la Belgique. Cependant, certaines spécialités et pâtisseries surgelées peuvent trouver des débouchés, en particulier dans les circuits de la restauration. L’offre française en pâtisserie industrielle bénéficie d’une bonne image en ce qui concerne le haut de gamme (quatre-quarts, madeleines…). Ceci lui permet d’occuper des niches dans quelques créneaux de distribution (épiceries fines, grands magasins, rayons gourmets de certains supermarchés…).

Les plus lus

Crues dans l'Yonne : quelques questionnements sur les rendements à venir

Les pics de crues atteints, tout va dépendre maintenant de la rapidité des eaux à baisser.

Oléagineux - Comment Saipol va accroître ses capacités de trituration à Sète et Lezoux

L'usine de Sète de la société Saipol, filiale du groupe Avril, triture de la graine de colza, tandis que celle de Lezoux broie…

Incendie - Quand va redémarrer l'usine de trituration de colza de Sète de Saipol ?

L'usine de Saipol dispose d'une capacité annuelle de trituration de graine de colza de 600 000 t à 700 000 t. L'unité d'…

L'Inde redevient importateur en blé malgré une production record

L'Inde continue d'être un gros consommateur de blé.

Malgré la décapitalisation en bovin, Avril se réjouit de bonnes performances en nutrition animale

Le groupe Avril a vu son résultat net et son Ebitda régresser en 2023, par rapport à l'année exceptionnelle qu'a été 2022. La…

Ukraine : pourquoi les surfaces de tournesol pourraient reculer

Les services détachés du département états-unien de l'agriculture (USDA) basés à Kyiv s'attendent à une légère baisse des…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 352€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne