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Conseil International des Céréales
La récolte 2009 affectée par des semis en recul

En tenant compte d’un recul mondial des semis aux alentours de 1 %, le CIC table sur une récolte mondiale en retrait de 5 % par rapport à la précédente, à environ 650 millions de tonnes

APRES une moisson de blé record en 2008/09, fruit d’un accroissement des emblavements et de très hauts rendements, divers signes suggèrent que la prochaine récolte sera sensiblement plus petite. Le recul marqué des prix après leurs pics début 2008, par rapport aux autres céréales et oléagineux, ainsi que les coûts élevés des intrants comme les engrais lorsque les décisions de semis étaient sur le point d’être prises dans les régions productrices de blé de l’hémisphère nord, ont déjà entraîné des diminutions des semis de blé d’hiver. En tout, les emblavements mondiaux devraient reculer de 1 %, à 222 Mha, avec des réductions en Europe, dans la CEI et en Amérique du Nord, qui compensent les augmentations annoncées en Asie et en Amérique du Sud. En partant du principe que les rendements feront en moyenne 2,9 t/ha, soit un chiffre égal à la moyenne quinquennale mais inférieur au record de l’an dernier de 3,1 t/ha, la production mondiale en 2009/10 est nominalement projetée en repli de 5 %, aux alentours de 650 Mt. L’état du blé d’hiver planté dans l’hémisphère nord est généralement bon.

Recul de la production de blé pour l’UE

Dans l’Union européenne, le total des semis de blé ne devrait être qu’à peine moins élevé qu’en 2008, bien que les conditions adverses en Italie aient vraisemblablement sapé les superficies en blé durum. En France et en Allemagne, les semis ne devraient pas afficher un repli important, malgré de fortes pluies, mais les intempéries de décembre au Royaume-Uni pourraient avoir réduit les semis. Des températures anormalement froides dans certaines régions du centre et du sud de l’UE pourraient avoir endommagé les cultures en Hongrie et en Rou-manie. En supposant que les rendements de l’UE retournent à leur niveau moyen après les résultats exceptionnels de l’an dernier, le total de la production de blé en 2009/10 devrait chuter d’environ 11 M, à 142 Mt. En Russie, les superficies sous blé d’hiver ont reculé à mesure que les prix ont baissé, les agriculteurs étant préoccupés par la hausse des coûts de production. Si les conditions ont certes été très froides, les cultures semblent suffisamment protégées par la neige. Une réduction substantielle des rendements par rapport à la moyenne record de l’an dernier devrait saper la production à environ 48 Mt (63,5 M). En Ukraine, où la récolte de blé d’hiver compte pour environ 90 % du total, on signale une superficie en baisse de 0,5 à 6,5 Mha, en raison de la piètre profitabilité, des problèmes financiers suite aux coupes sombres dans les subventions publiques, et du fait d’une contraction des approvisionnements en engrais et produits chimiques pour la protection des récoltes.

Baisse importante des semis de blé attendue en Amérique du Nord

Au Canada, les emblavements, presque tous réalisés au présent, sont officiellement estimés en repli de 5 % car les agriculteurs donnent la préférence à des cultures plus rémunératrices comme l’orge, le maïs et le soja, après la chute marquée des prix du blé. Le temps humide défavorable a d’ores et déjà réduit les superficies consacrées au blé d’hiver. Le total de la production de blé devrait chuter à environ 24 Mt (28,6 Mt). Aux Etats-Unis, les semis de blé d’hiver ont perdu jusqu’à 9 %, pour tomber à 17 Mha (18,7 Mha). D’après les estimations officielles, les superficies sous Hard Red Winter ont été rognées de 4 %, les semis de Soft Red Winter ont perdu jusqu’à 26 %, et la sole de blé White Winter a augmenté de 1,5 %. Les perspectives restent favorables, bien qu’une partie du grenier à blé d’hiver ait connu des épisodes de temps très froid, avec des conditions également signalées comme étant plus sèches que de coutume dans les grandes plaines du sud. Les semis de blé de printemps devraient aussi reculer, en raison de la concurrence exercée par des cultures plus rentables. Le total de la sole de blé aux Etats-Unis devrait donc reculer de 7,4 %. Sur la base de rendements moyens, la récolte est donc projetée à 59,5 Mt, soit 8 Mt de moins qu’en 2008.

Hausse des emblavements en Chine, en Inde, au Moyen-Orient et dans le Maghreb

Suite à une hausse des prix aux producteurs, les semis de blé en Chine devraient afficher un modeste accroissement, à 23,5 Mha (23,4 Mha). Les conditions semblent mitigées, avec la persistance d’un temps sec qui domine l’essentiel du grenier septentrional de blé d’hiver, alors que la vallée du Yangtze et les régions du sud-ouest profitent d’un temps plus clément pour la croissance des plants. Sachant que les rende-ments ont peu de chances d’égaler les niveaux élevés de l’an dernier, la production est estimée reculer à 106 Mt (112,5 Mt). En Inde, les efforts déployés par le gouvernement pour encourager la production, y compris des prêts bancaires subventionnés pour faciliter l’achat de semences de qualité et d’engrais, ont encouragé les agriculteurs à accroître leurs semis d’environ 2 %. Si les conditions demeurent favorables, la production pourrait approcher du record de 78,4 Mt enregistré l’an dernier.

Au Pakistan, les semis ont probablement aussi augmenté du fait d’une hausse des prix de soutien du blé : les estimations se montent à 8,3 Mha (8,2 M). Bien que l’insuffisance des disponibilités d’engrais risque de limiter le potentiel de rendement, la production devrait être sensiblement plus élevée que l’an dernier et s’établir à 24 millions de tonnes (21,8 millions). L’humidité du sol reste faible dans la majeure partie de l’Iran. La récolte pourrait se redresser à 13,5 millions de tonnes par rapport à son faible niveau de l’an dernier (10,0 M), à condition que des pluies généralisées arrivent bientôt. En Afrique du Nord, une meilleure humidité du sol continue de bénéficier aux semis au Maroc (où la production est estimée à 5,0 millions de tonnes (3,8 millions)), en Tunisie et dans l’ouest de l’Algérie, mais le temps sec a stressé les cultures dans l’est de l’Algérie.

Dans l’hémisphère sud, la production argentine devrait se redresser sensiblement si les semis rebondissent plus tard dans l’année, et si les conditions sont plus favorables. La récolte de l’Australie pourrait aussi afficher une hausse prononcée si les rendements s’améliorent après plusieurs années de rendements inférieurs à la moyenne.

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