Hausse de la part de marché du SP95-E10 dans l'essence de près de 2 %
Entre décembre 2015 et janvier 2016, la part du SP95-E10 dans la consommation d'essence est passée de 34,3 % à 36,1 %, selon les données gouvernementales.
C'est une bonne nouvelle pour la filière bioéthanol. D'après les chiffres du gouvernement publiés le 19 février, la part du SP95-E10 dans les essences progresse de 1,8 %, passant de 34,3 % en décembre 2015 à 36,1 % en janvier 2016. Selon Sylvain Demoures, secrétaire général du Syndicat national des producteurs d'alcool agricole (SNPAA), cette progression est principalement le fait de la politique fiscale favorable au biocarburant, mise en place depuis janvier 2016, qui a creusé l'écart de prix à la pompe entre l'E10 et les carburants fossiles, les SP95 et SP98. Actuellement, l'E10 est moins cher de 0,04 à 0,05 €/l en moyenne à la pompe que le SP95 dans la même station, d'après les données officielles. Suffisant pour orienter le choix des consommateurs. « Il y a un électrochoc dans la tête du consommateur avec l'écart de prix, engendré par les nouvelles mesures fiscales », se réjouit-il.
Optimisme quant à l'atteinte des objectifs d'incorporation
De quoi rendre confiant Sylvain Demoures à l'avenir. « À ce rythme, nous pouvons atteindre les 50 % de parts de marché dans les années à venir. On espère d'ici deux ans. » Il faudra pour cela augmenter le nombre de point de vente. « Aujourd'hui, l'E10 est distribué en moyenne dans 50 % des stations service hexagonales. Il faudra dans les deux ans atteindre 80 %, si ce n'est 90 %. La moitié du chemin a été fait. Il faut continuer à travailler, afin que l'E10 devienne incontournable par rapport au SP95, qui n'aura plus d'utilité car plus onéreux pour le consommateur. »
Prenant le contre-pied des conclusions de la Cour des comptes, qui se montrait plutôt pessimiste quant à l'atteinte des objectifs d'incorporation de bioéthanol sur le court-moyen terme (cf. n°4144), le secrétaire général du SNPAA estime que « les moyens sont en place pour atteindre les 7 % d'incorporation en PCI (Pouvoir calorifique inférieur) dans les deux ans. Les dispositions fiscales sont là, et les moyens sont aux mains des distributeurs ». Et de confirmer la position de la filière, à savoir que « la TGAP est un outil efficace » et qu'il ne faudrait surtout pas la baisser, comme le recommande la Cour des comptes, spécialement en pleine période de repli des prix du pétrole.