Aller au contenu principal

Farre : «un minimum qui ne suffit pas»

Le congrès annuel du Forum de l’agriculture raisonnée et respectueuse de l’environnement a consacré la biodiversité.

COMMENT INTEGRER la biodiversité dans les exploitations agricoles ? C’est la question à laquelle le réseau Farre a apporté, le 11 janvier dernier à la maison de l’Unesco à Paris, quelques éléments de réponse grâce aux témoignages de producteurs engagés dans l’agriculture raisonnée. En invité de marque, le philosophe Michel Serres est venu donner son point de vue sur la relation particulière entre les scientifiques et la société civile, de plus en plus critique à leur égard. Enfin, Nelly Olin, ministre de l’Ecologie et du Développement durable, est intervenue pour clôturer ces 9 es rencontres annuelles, avec un discours assez nuancé sur l’agriculture raisonnée dont l’action est à saluer, mais qui ne va pas assez loin selon la ministre.

Améliorer la biodiversité, c’est «simple»

Les deux tables rondes proposées pour cette journée ont permis d’aborder les moyens susceptibles d’améliorer la prise en compte de la biodiversité à l’échelle des exploitations agricoles. Michel Métais, directeur de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), explique ainsi que de nombreux outils sont à la disposition des agriculteurs (mise en place de jachère, faune sauvage, haies, etc.) et qu’il est donc «très simple» de mieux intégrer ce paramètre dans la gestion des exploitations. Pour lui, «il s’agit seulement d’une question de volonté». Le directeur général délégué à l’Inra, Guy Riba, considère, pour sa part, qu’il est impératif de diversifier les systèmes de production agricole et invite les agriculteurs à avoir une approche collective en matière de biodiversité, car «l’agriculture, telle que pratiquée aujourd’hui en France, n’est pas durable», notamment en matière d’utilisation d’intrants, assène-t-il. «La chasse aux intrants n’est pas forcément la meilleure chose», rétorque Jean-Louis Bernard, chargé des relations extérieures du groupe agrochimique Syngenta. Selon lui, en s’attaquant à la gestion de l’espace, les producteurs pourront améliorer la biodiversité de manière plus significative.

Nelly Olin parle d’agriculture raisonnée sans langue de bois

Clôturant cette journée, Nelly Olin a minimisé l’effort représenté par la démarche de l’agriculture raisonnée. En matière d’environnement, «ce que j’attends, ce qu’attendent nos concitoyens, ce sont des résultats. Comme je vous l’ai dit, je ne doute pas que l’agriculture raisonnée y contribue fortement, mais peut-être aussi nous faut-il aller plus loin», a déclaré la ministre de l’Ecologie. La question des produits phytosanitaires est le sujet sur lequel les agriculteurs sont les plus attendus, a-t-elle poursuivi, précisant que les mesures telles que les bandes enherbées et les réglages des pulvérisateurs sont «un minimum qui ne suffit pas à résoudre les problèmes». «Tous les systèmes de production, tous les choix culturaux, ne font pas courir les mêmes risques à l’environnement», ajoute la ministre. Et de préciser : «Le développement des biocarburants ne doit pas se traduire par une augmentation des rejets de matière active dans le milieu.»

Les plus lus

Engrais chimique en granulé.
Marché des engrais : activité calme malgré le recul des prix de l’azote

L’activité du marché des produits azotés reste modérée durant avril, période de réapprovisionnement. 

Paysage en mai, diversité culturale, bocage, haies, colza en fleurs, orge.
Céréales et oléoprotéagineux bio : marché au ralenti dans l’attente de la nouvelle récolte

Début mai et ses ponts successifs mettent les transactions de matières premières bio en pause, avec néanmoins quelques…

Prix du soja sur le CBOT depuis le début de l'année 2025.
Le marché du soja au cœur de la tourmente en cette année 2025

Le Cyclope 2025 a été présenté à la presse, le 13 mai. Ce rapport annuel sur les grands marchés mondiaux des produits de base…

prix du blé tendre rendu Rouen, de l'orge fourragère rendu Rouen et du maïs rendu Bordeaux en juillet août 2024
L'incertitude domine les marchés des céréales quant à de supposés pourparlers entre la Chine et les États-Unis

L’évolution des prix du blé, de l’orge et du maïs français entre le 24 et le 25 avril 2025, expliquée par La Dépêche-Le Petit…

Image d'un chargement de blé sur un cargo dans un port maritime.
Marché céréalier : l'Égypte s'intéresse au blé français, qu'en est-il de la Chine ?

 À l’issue de son conseil spécialisé mensuel, FranceAgriMer a présenté le 14 mai à la presse, la situation des marchés…

Carte de la mer noire avec des flèches qui représentent les échanges de blé en mer Noire avec un graphique des cours du blé et le logo du CME Group
Le CME relance un contrat blé en mer Noire avec un indice Argus Media

CME Group, leader des marchés dérivés, lance un nouveau contrat à terme sur le blé de la mer Noire, effectif en juin. Ce…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 958€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site La dépêche – le petit meunier
Bénéficiez de la base de cotations en ligne
Consultez votre revue numérique la dépêche – le petit meunier
Recevez les évolutions des marchés de la journée dans la COTidienne