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Surfaces
Des superficies françaises de maïs et de tournesol attendues en hausse

Le repli des surfaces de betterave et de colza expliquerait, en partie, la progression estimée des semis de maïs et de tournesol pour la récolte 2019.

 

Après plusieurs années de baisse, les surfaces hexagonales de maïs grain (1,317 Mha en 2018, selon FranceAgriMer) pourraient rebondir quelque peu : de 4 % entre 2018 et 2019, soit environ 60 000 ha, a indiqué l’AGPM le 1er avril dans une note d’information. Celles de maïs fourrage gagneraient 1 à 2 % (1,3-1,4 Mha en 2018), d’après la même source. « Il y a une combinaison de facteurs expliquant ces attentes haussières en maïs grain : la baisse des surfaces de colza et de betterave, et peut-être des prix un peu plus rémunérateurs. En maïs fourrage, les rendements n’ont pas été très bons l’an dernier, d’où une nécessité de reconstituer des stocks », explique Matthieu Çaldumbide, directeur adjoint de l’AGPM.

Hausse de la sole de 2-2,5 % en maïs grain

Si les semenciers contactés s’accordent sur la tendance haussière des surfaces françaises, ils sont plus modérés quant à son amplitude. C’est le cas de Christophe Chaine, responsable produit Maïs au sein de RAGT : « Nous tablons plutôt sur une hausse de la sole de 2 % environ en maïs grain. Certes, la culture bénéficierait un peu de la baisse en colza, mais elle profiterait surtout du repli des surfaces de betterave ». Pierre Frantz, directeur général de KWS Maïs France, est du même avis : « la vision actuelle se situerait entre +2 et +2,5 % en maïs grain, et entre +1 % et +1,5 % en maïs fourrage ». Ce dernier explique que si les surfaces de maïs pouvaient n’augmenter que marginalement, ce serait à cause de la hausse des semis d’orge de printemps, mais aussi de blé d’hiver.

Christophe Chaine voit les surfaces de maïs augmenter plutôt dans le Nord, notamment Aisne, Oise, Pas-de-Calais, Somme… Pour les autres secteurs, « les agriculteurs ont globalement été satisfaits des rendements en 2018 : records en Alsace, bons résultats en Bourgogne, en Rhône-Alpes et dans le Centre… Dans le Sud-Ouest, les pluies avaient fait craindre le pire, mais les producteurs s’en sont bien sortis et souhaiteraient tenter à nouveau l’expérience cette année », explique l’expert de RAGT.

Mais les semis n’en sont qu’à leur début. Il est donc difficile de tirer des conclusions définitives. « Le déficit hydrique n’est pas alarmant pour le moment. Néanmoins, certains producteurs pourraient modifier leur choix si la situation perdurait », tempère Matthieu Çaldumbide.

Hausse des surfaces de tournesol de 8 % à 10 % ?

Pour Sébastien Roualdes, chef produit Tournesol et Sorgho de RAGT, le principal bénéficiaire de la baisse des surfaces de colza serait le tournesol. « Nous tablons sur une hausse des semis de 8-10 % (553 000 ha en 2018, selon Agreste). Cela est bienvenu après plusieurs années de baisse. »

Fabrice Roux, directeur business France de Limagrain, acquiesce : « une hausse de 60000 ha à 70000 ha est crédible ». L’est et le centre du pays sont susceptibles de capter l’essentiel de la hausse des emblavements, selon les deux spécialistes.

Dans le détail, les surfaces de tournesol en qualité classique devraient rester stables, alors que celles en qualité oléique progresseraient, en raison notamment de prix plus rémunérateurs. « Alors que nous étions à 60-63 % d’oléique sur la campagne 2018/2019, on pourrait être à 63-68 % cette année », précise le dirigeant de Limagrain. « Il devrait aussi y avoir une hausse des surfaces en tournesol bio », pointe Sébastien Roualdes.

 

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