Blé dur
Des exports au point mort

En dépit d'une production 2015 en progression (1,8 Mt, contre 1,5 Mt l'an dernier) et d'une qualité qualifiée de « très bonne » par Arvalis, en l'absence de problème de mitadinage et de moucheture, le marché du blé dur à l'exportation est complètement bloqué, faute de compétitivité de l'origine française face à nos concurrents d'Amérique du Nord et du Mexique. « Les opérateurs attendent de connaître la qualité et le volume de la récolte ca-nadienne, qui est collectée à hauteur de 50 % », indique Roger Lesbros, de la société de courtage Victor Giral et Cie, basée à Marseille (Bouches-du-Rhône).
Des prix qui se sont ajustés à la baisse
« Le marché s'est figé en raison du renchérissement très rapide des cours du blé dur en portuaire entre juin et la première quinzaine de juillet », détaille le courtier (cf. graphe). Fin août, les résultats de l'appel d'offre tunisien, « remporté par Glencore en origine optionnelle », ont permis aux opérateurs de prendre conscience de la cherté de l'origine française, alors 30 €/t au dessus du prix contractualisé. Depuis, les cotations sont reparties à la baisse, pour atteindre des niveaux davantage en adéquation avec le marché mondial. Malgré cela, la concurrence reste vive. « Les États-Unis disposent d'un disponible exportable de 1,1 Mt à des prix plus attractifs que l'origine hexagonale », souligne Roger Lesbros.
Un marché attentiste
Côté activité, au niveau de prix actuel, « les agriculteurs font de la réten-tion de marchandises » sur un marché à l'international par ailleurs peu demandeur. Au vu de cette morosité ambiante, on peut s'interroger sur le fait que les 800.000 t d'exportation sur pays tiers, estimés au 9 septembre par France pourront effectivement être atteints. « Depuis le 1er juillet, nous n'avons chargé que 60.000 t de blé dur au départ de nos installations de La Pallice à destination en quasi-totalité du Maroc, témoigne Simon Aimar, directeur Activité Céréales du groupe Sica Atlantique. Et nous avons peu de visibilité sur les programmes de chargement à venir (seulement 30.000 t annoncées d'ici novembre). »