Brésil : ses exportations sur la Chine seraient modérément affectées
Malgré la baisse de la croissance chinoise, les analystes au Brésil, important fournisseur en produits agricoles du géant asiatique, sont confiants pour l'avenir, du moins à court terme.
La Chine a absorbé l'an dernier pour 43 Md$ de soja, viande, café et autres produits agricoles brésiliens, soit 20 % des exportations d'un secteur essentiel pour l'équilibre de la balance commerciale du pays. « Il ne devrait pas y avoir de croissance spectaculaire ni de chute remarquable pour les importations chinoises de viandes, surtout le poulet, et de maïs dans l'immédiat », pronostique Fernando Iglesias, analyste de marché chez Safras e Mercado. Les estimations sont similaires pour le soja, dont le Brésil est le premier fournisseur de Pékin. « La demande ne va pas ralentir aussi vite que la croissance chinoise car le soja est transformé en dérivés pour toute la chaîne alimentaire : en huile et tourteaux pour le poulet ou le bœuf... C'est différent des ventes de minerai de fer, par exemple, qui souffrent directement du ralentissement de l'industrie », expose Luiz Gutierrez de Safras e Mercado.
Incertitudes sur le long terme
Les perspectives sont moins franches sur le plus long terme, bien que Safras e Mercado prévoit une augmentation des exportations agroalimentaires brésiliennes vers la Chine jusqu'en 2018. « Le souci, c'est qu'on ne connaît pas la profondeur de cette crise : les revenus et l'activité industrielle vont-ils chuter, le chômage augmenter ? Si la croissance passait en-dessous de 3 % ou 4 %, on aurait de sérieux ennuis. Mais les informations sont assez incohérentes, donc on ne peut qu'attendre », déplore Fernando Iglesias.
Ni croissance spectaculaire ni chute remarquable des importations chinoises.
Le PIB chinois a crû de 7,4 % en 2014, sa plus faible performance depuis 1990, et de 7 % au premier semestre de cette année. Un ralentissement d'autant plus inquiétant qu'il pourrait être sous-estimé par les statistiques gouvernementales, selon des observateurs. Et Angelo Ozelame de l'Imea, institut agricole du Mato Grosso, d'affirmer que le secteur du soja est « clairement vigilant quant à la demande chinoise, car le moindre mouvement affecterait dangereusement les producteurs ».