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Alimentation animale : les volumes résistent à la baisse des cheptels

Ce résultat global masque des évolutions contradictoires observées au cours de l’année 2004 et sur les diverses spécialités, indique le Scees.

D’APRÈS LES PREMIERS résultats du Snia (Syndicat national des industriels de la nutrition animale) et du Syncopac (Fédération nationale des coopératives de production et d’alimentation animales) pour l’année 2004, la production de l’ensemble des aliments composés pour animaux d’élevage est en retrait de 1% par rapport à son niveau de 2003. Ce résultat global masque un certain nombre d’évolutions contradictoires observées au cours de cette année et sur les diverses spécialités, indique le ministère de l’Agriculture (Scees) dans sa note de conjoncture mensuelle.

Une production d’aliments composés en léger retrait en 2004

En 2003, en raison de la sécheresse et de la canicule, la production des fourrages a été faible (-30% par rapport à l’année 2002). Ainsi il a été nécessaire de fournir d’autres aliments aux herbivores au cours du second semestre de 2003, et dans une moindre mesure, pendant le premier de 2004. Au cours de cette dernière période, comparée au premier semestre de 2002, les fabrications destinées aux vaches laitières sont restées stables, celles des ovins et caprins ont augmenté de 3%, alors que les produits destinés aux bovins de boucherie ont affiché une croissance importante (+20%). Dès le printemps 2004, la production d’herbe et de fourrages a retrouvé un niveau permettant d’assurer la subsistance des herbivores.

Sur l’ensemble de l’année 2004, la production d’aliments composés pour ruminants s’oriente à la baisse : -3% pour les bovins et -1% pour les ovins et caprins. La fabrication des produits destinés aux porcs est en baisse de près de 2%, sur la même période. Les aliments destinés aux truies, sont quasiment stables (-1%) après avoir fléchi de (-5%) en 2003. La baisse est conséquente (-5%) pour les aliments porcelets. Le rythme de décélération des productions pour porcs à l’engrais évolue peu (-1,6% en 2003 et -1% en 2004). La production d’aliments volailles est restée stable en 2004, cependant les évolutions sont différentes suivant les espèces. Les aliments destinés aux pondeuses, aux dindes et aux palmipèdes sont en progression, tandis que ceux des poulets et des pintades sont en recul.

Dès l’été 2004, les prix des matières premières baissent

Les moissons de l’été 2004 ont été abondantes en France et dans l’ensemble de l’Union européenne. Ainsi en juillet, le cours du blé s’est établi 21% en dessous de son niveau de l’année précédente ; pour le mois de décembre, le différentiel est de 38%. En décembre 2004, le prix du blé est inférieur de 5% à son niveau de 2002. On observe un mouvement similaire sur les cours du maïs. En septembre au moment de la commercialisation de la nouvelle récolte, le cours est en retrait de 28% par rapport à 2003, pour le mois de décembre la baisse est de 38% par rapport à 2003 et de 10% par rapport à 2002. L’ampleur du repli du prix du maïs par rapport à 2002 ne s’explique pas uniquement par les bonnes récoltes. Depuis l’intégration de la Hongrie dans l’Union européenne, le marché communautaire est devenu excédentaire en maïs ce qui contribue à en faire baisser le prix. Depuis l’été, en raison de l’opulence des récoltes, le cours du tourteau de soja s’est également orienté à la baisse (en décembre, -22% par rapport à 2003 et -12% par rapport à 2002).

Ainsi pour le mois de décembre, l’indice Ipaa qui mesure le prix d’un panier de matières premières est en repli de 29% sur son niveau de 2003 et de 10% sur celui de 2002. Cette orientation du prix des matières premières se répercute, de manière plus modérée, sur celui des aliments composés. L’Ipampa de décembre 2004, relatif à l’ensemble des aliments composés est inférieur de 4% à son niveau de 2003 et de 0,5% à celui de 2002.

Les incorporations de maïs explosent fin 2004

Pour l’année 2004, les incorporations de céréales sont en retrait de 4% par rapport à leur niveau de 2003, alors que les fabrications d’aliments ne baissent que de 1% (cf. tableau ci-dessous).

Au cours du premier semestre, après la sécheresse et la canicule de l’été 2003, les incorporations de l’ensemble des céréales ont diminué de 3%. La baisse a été particulièrement importante pour le blé et le maïs (respectivement -12% et -20% par rapport à la même période de 2003) en raison de la rareté de ces céréales et de leur prix très élevé. L’augmentation des fabrications d’aliments bovins a été propice au développement de l’intégration d’orge et d’avoine, qui conviennent à la nourriture de ces animaux.

La situation a profondément évolué depuis la récolte abondante de l’été et l’écroulement des cours. Dans la hiérarchie des prix des céréales, le maïs est généralement supérieur au blé. Ainsi, au cours des quatrièmes trimestres de 2002 et 2003, le cours du maïs était majoré de 8% par rapport à celui du blé. Pour cette même période de 2004, l’écart sur le prix n’est plus que de 3%. Ainsi pour ce quatrième trimestre de 2004, les incorporations de maïs sont en progression de 35% par rapport à 2003 alors que celles de l’ensemble des céréales diminuent de 7% et celles de blé de 16%. Quand le prix du maïs se rapproche de celui du blé son emploi dans les aliments volailles se développe. En effet, les qualités nutritionnelles du maïs sont particulièrement adaptées à l’alimentation des volailles, qui consomment plus de 40% des aliments composés.

Les quantités de tourteaux disponibles pour être incorporées dans les aliments composés ont nettement diminué au cours de l’année 2004 (-8%) par rapport au niveau élevé de 2003. L’écart est particulièrement important pour le tourteau de soja (-13% par rapport à 2003). Le volume de cette matière première augmentait régulièrement depuis 2000. En 2004, il chute brusquement et son intégration devrait être équivalente à celle de l’année 2000. Ainsi en 2004, le tourteau de soja représente 65% des incorporations de tourteaux, comme en 2000. Il représentait 70% des tourteaux incorporés en 2002 et 2003.

Des aliments composés de plus en plus présents dans les élevages

La production de l’ensemble des aliments composés destinés aux animaux d’élevage a connu une croissance constante jusqu’en 1999, depuis elle s’est légèrement tassée. Le repli des tonnages d’aliments composés produits (-1% entre 1999 et 2003) paraît plus modéré que celui des cheptels (-5% pour les bovins et les ovins-caprins, -1% pour les porcins) ou les abattages (-5% pour les volailles entre 1999 et 2003).

L’apport en aliments composés est important pour les vaches laitières. Entre 1995 et 2003, en raison du système des quotas laitiers, la production de lait de vache a peu évolué, le cheptel des vaches laitières s’est réduit (-14%). L’ingestion de fourrages grossiers étant limitée, l’aliment concentré a permis d’ajuster la productivité des vaches au quota laitier. Ce schéma tendanciel a subi des modifications conjoncturelles ces dernières années. En 2002, le quota laitier a été dépassé en raison de l’abondance et la qualité des fourrages. Par contre, en 2003, la collecte laitière n’a pas atteint le niveau du quota, dans un contexte de fourrages peu abondants, d’aliments composés onéreux et de prix du lait peu rémunérateur. La production des aliments ovins et caprins évolue à un rythme comparable à la production de lait de ces deux espèces tandis que le cheptel de brebis baisse et que celui de chèvres augmente peu.

Depuis 1999, les aliments concentrés destinés aux porcs à l’engrais produits par les fabricants ont davantage progressé que leurs effectifs. On observe une évolution à peu près similaire entre l’aliment pour poulets et les abattages de cette catégorie de volailles. Quand la production d’aliment augmente plus vite, ou diminue moins rapidement, que l’effectif du cheptel auquel elle est destinée, on peut en déduire que ce mode d’alimentation se développe dans l’élevage concerné.

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