La moitié des agriculteurs européens feraient déjà de l’agriculture régénérative sans le savoir
L'adoption de l’agriculture régénérative se développe en Europe, avec 50 % des producteurs mettant déjà en œuvre des pratiques régénératives, bien que la notoriété et la participation varient largement selon le pays et le profil de l'exploitation, selon une étude réalisée par Ipsos BVA-NTT Data.
L'adoption de l’agriculture régénérative se développe en Europe, avec 50 % des producteurs mettant déjà en œuvre des pratiques régénératives, bien que la notoriété et la participation varient largement selon le pays et le profil de l'exploitation, selon une étude réalisée par Ipsos BVA-NTT Data.

L’agriculture régénérative gagne du terrain en Europe, si l’on en croit une étude menée par Ipsos BVA auprès de 214 agriculteurs en France, Espagne, Pologne et Roumanie (sélectionnés via une enquête en ligne), enrichies par les recherches menées par NTT Data auprès de plus de 1000 organisations.
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Des pratiques d’agriculture régénératives adoptées par un agriculteur répondant sur deux
Selon cette étude, 30% des agriculteurs interrogés ont déjà participé à des programmes dits d’agriculture régénérative et 50% d’entre eux appliquent des pratiques régénératrices telles que la rotation des cultures, la couverture des sols et le travail réduit du sol.
Les taux de participation aux programmes d’agriculture régénérative varient de 16 % à 30 %, la France affichant le taux le plus élevé, suivie de la Pologne, de l'Espagne et de la Roumanie. Les agriculteurs, gérant plus de 100 hectares et étant âgés de 55 ans ou plus, sont plus susceptibles de participer à ces programmes, selon l’enquête. Le type de culture influence également l'engagement, les producteurs de blé, de colza et d'orge étant les plus impliqués.
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La notoriété de l’agriculture régénérative peu élevée
Pour autant, la notoriété du concept d’agriculture régénérative n’est pas des plus élevées. Si la part des agriculteurs français identifiant au moins une des pratiques de l’agriculture régénérative s’élève à 50% en France, elle tombe à 44% en Pologne, 40% en Roumanie et seulement 24% en Espagne.
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Quelles pratiques agricoles identifiées par l’étude comme relevant de l’agriculture régénérative ?
Alors qu’il n’y a pas encore de définition officielle de l’agriculture régénérative, Ipsos-BVA et NTT Data considèrent que l’agriculture régénérative recouvre en général les pratiques suivantes :
- Couverture des sols entre les cultures (adoptée par 45% des agriculteurs répondants)
- Réduction du travail du sol (50%)
- Réduction des phytosanitaires de synthèse (45%)
- Recours à la fertilisation organique (47%)
- Rotation des cultures (63%)
- Pratiques en faveur de la biodiversité et de l’agroforesterie (25%)
- Gestion durable des résidus de cultures (55%).
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Quels freins et incitations au déploiement de l’agriculture régénérative
L’adoption des pratiques de la démarche d’agriculture régénétrative pourrait se déployer si les différentes parties prenantes proposaient d’avantage d’incitations financières aux agriculteurs (plébiscitée par 79% des répondants mais proposées dans seulement 19% des programmes). Les contraintes administratives liées à la participation de ces programmes représentent à l’inverse le plus fort frein à leur adoption.
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