Aller au contenu principal

À la ferme de Derval, une routine bien installée pour un robot saturé et des vaches au pâturage

Avec 21 hectares d’herbe accessibles pour 72 vaches traites, la ferme expérimentale de Derval, en Loire-Atlantique, réussit à valoriser le pâturage tout en saturant son robot de traite.

L’objectif de la ferme expérimentale de Derval est de produire un maximum de lait par jour en valorisant le plus possible le pâturage, avec une stalle. Le troupeau compte 72 vaches traites à 9 000 litres avec un robot de traite. Les vaches disposent de 21 hectares de pâturage accessible, découpés en quinze paddocks. Avec quatre mois de pâturage au printemps et un à deux mois l’automne, l’herbe pâturée représente 15 à 20 % de la ration totale des vaches en moyenne sur une année. Pour tenir l’objectif, les vêlages doivent rester les plus étalés possible sur l’année.

Pour maximiser le lait par jour, « nous mettons plus de vaches au robot au printemps, jusqu’à 75 vaches, signalent Jean-Charles Urvoy et Paul Brelet, de la ferme expérimentale. Car au printemps, vu qu’elles sortent au pâturage, elles font moins de lait (30 kg/j/VL avec 2 passages/j/VL au robot) par rapport à l’hiver où elles sont 100 % en bâtiment (32 kg pour 2,2 passages/j). Pour mettre plus de vaches au robot, nous retardons le tarissement de quelques vaches et nous gardons un peu plus longtemps une réforme. Inversement, en hiver, nous anticipons des tarissements. »

Stimuler les débuts de lactation

 

 
À la ferme de Derval, une routine bien installée pour un robot saturé et des vaches au pâturage

La porte de tri à l’entrée du robot est programmée pour favoriser un passage fréquent des vaches en début de lactation et allonger l’intervalle de traite des fins de lactation. Elle autorise l’accès au robot pour les débuts de lactation à partir d’un intervalle de traite de six heures ou de 8 kilos de lait estimés dans la mamelle (le robot l’estime à partir du stade de lactation et de la production des jours précédents). La porte de tri autorise l’accès au robot pour les milieux de lactation à partir d’un intervalle de sept heures ou de 10 kilos dans la mamelle. Et pour les fins de lactation, à partir d’un intervalle de dix heures ou de 12 kilos.

Pas d’eau dans les paddocks

 

 
En moyenne, chaque vache fréquente le robot deux fois en 24 heures. « Cela correspond à notre objectif. En dessous, on ne maximise pas le lait produit par jour. »
En moyenne, chaque vache fréquente le robot deux fois en 24 heures. « Cela correspond à notre objectif. En dessous, on ne maximise pas le lait produit par jour. » © Ferme expérimentale de Derval
En pleine saison de pâturage, la porte de tri en sortie de robot envoie les vaches traites au pâturage à partir de 21 h jusqu’à 6 h. Jusqu’à 6 h, l’accès au bâtiment, pour le retour de pâturage, est fermé. « En général, il reste entre 5 et 12 vaches dans le bâtiment quand nous arrivons à 6 h. Nous les poussons à passer au robot pendant que nous paillons les logettes et distribuons la ration à l’auge. »

 

De 6 h à 18 h, l’accès au bâtiment est ouvert. Comme les vaches ont soif et qu’elles ont besoin de se faire traire, elles reviennent toutes seules. « En 2015, nous avions mis de l’eau dans les parcelles ; elles sont très peu revenues le matin dans le bâtiment. Nous avons constaté que leur consommation quotidienne d’eau est la même, qu’il y ait de l’eau dans les parcelles ou non. Il faut faire attention du coup à l’accès à l’abreuvement en bâtiment : il faut qu’il y ait suffisamment de points d’eau et de débit », détaillent Jean-Charles Urvoy et Paul Brelet.

Pour favoriser le retour des vaches en bâtiment, il y a toujours du maïs à l’auge. La ration est distribuée le matin, donc vers 18 h l’auge est vide. De 6 h à 18 h, à partir du moment où une vache sort du robot, la porte de tri en sortie du robot la dirige vers le pâturage.

Forcer la traite de nuit

Entre 18 h et 21 h, l’accès aux prairies est fermé. « À 18 h, nous allons chercher les vaches en pâture et les rentrons au bâtiment. Nous en profitons pour observer l’herbe et décider du changement de paddock. Les vaches qui restent en pâture après 18 h sont souvent des vaches qui sont sorties en fin de nuit. En les rentrant, on essaye d’éviter qu’elles se décalent encore plus, avec un intervalle de traite allongé. L’objectif est d’atteindre une fréquence de deux traites en 24 heures. » Le retour de tout le troupeau en bâtiment permet d’assurer des traites toute la nuit et de maintenir le repère de 35 traites entre minuit et 6 h. L’été, les vaches sont tout le temps en bâtiment.

Du concentré à l’auge et au robot

« Du correcteur azoté - un granulé formulé du commerce avec une majorité de tourteau de colza - est distribué à l’auge, pour équilibrer en grande partie les fourrages. Nous gardons une quantité à mettre au robot pour complémenter les vaches selon leur niveau de production, et les attirer à la traite. Au robot, il y a ce correcteur et du blé », détaillent Jean-Charles Urvoy et Paul Brelet.

 

 
À la ferme de Derval, une routine bien installée pour un robot saturé et des vaches au pâturage

 

En période de transition, pendant au moins une semaine en sortie d’hiver et en entrée d’hiver, les vaches ne sortent que le jour. Pendant la période de transition estivale, les vaches ne sortent que la nuit. La programmation du robot et des deux portes de tri est donc adaptée.

Une herbe de qualité et une circulation aisée

 

 
En pleine saison de pâturage, de 6 h à 18 h, à partir du moment où une vache a été traite, la porte de tri en sortie du robot la dirige vers le pâturage.
En pleine saison de pâturage, de 6 h à 18 h, à partir du moment où une vache a été traite, la porte de tri en sortie du robot la dirige vers le pâturage. © Ferme expérimentale de Derval

« La gestion de l’herbe a été améliorée (redécoupage des paddocks, adaptation des espèces prairiales) en vue de proposer toujours une herbe fraîche de qualité. Les vaches retournent facilement au pâturage et elles ne reviennent pas toutes d’un coup en bâtiment dès que l’accès s’ouvre », exposent Jean-Charles Urvoy et Paul Brelet, de la ferme de Derval. Comme la circulation des vaches est libre, la hauteur d’herbe est plus élevée en sortie de paddock (6 à 7 cm) que dans un système où c’est l’éleveur qui décide du moment de l’entrée et de sortie de paddock. « Elles dépriment du coup moins bien les parcelles. Mais globalement sur toute une saison, cela ne semble pas pénaliser la qualité de l’herbe. »

L’accès est aisé avec des chemins larges pour se croiser. Il y a 600 à 800 mètres à parcourir pour atteindre les dernières parcelles. De bons chemins, assez larges (4 m à Derval) sont nécessaires pour que les vaches puissent se croiser facilement. « Quand elles reviennent des parcelles les plus éloignées, elles reviennent un peu plus groupées, par paquet de 5 à 10 vaches, mais moins souvent, donc il y a peu de différence au robot. Tant mieux, car nous n’avons pas d’astuce par rapport à cela, du fait que, des parcelles éloignées, elles ne voient pas le bâtiment. »

Les plus lus

Baptiste, Laurent et Simon Cousin, du Gaec des Jonquilles dans les Ardennes
« Nous vivons à trois avec un système lait bio tout herbe productif et diversifié »
Le Gaec des Jonquilles, dans les Ardennes, arrive à être productif sur un plateau froid et humide couvert de prairies permanentes…
En début de saison de pâturage, les vaches font le tour des paddocks en 40 à 45 jours, pour tout déprimer. En pleine saison, elles reviennent tous les 21 jours.
« Nos vaches pâturent encore plus depuis que nous avons les robots de traite »

Au Gaec des Morlières, dans l’Orne, les 140 laitières pâturent 44 paddocks, dont le plus éloigné se situe à un kilomètre de la…

Paella, championne adulte et meilleure mamelle adulte
Salon de l'agriculture 2024 : retrouvez la vidéo et le palmarès du concours de la race montbéliarde

Le doublé championne et meilleure mamelle adulte est revenu à Paella du Gaec Pivert du Haute-Loire.

Vaches laitières dans une prairie
Prairies permanentes : Bruxelles accepte de revoir le ratio

Face à la pression du terrain et aux demandes de certains Etats-membres, la Commission européenne a décidé d’assouplir les…

Traite - bracelet à la patte pour traitement antibiotique
Les lactations prolongées sont-elles rentables pour les vaches laitières ?

Adopter une stratégie de lactations prolongées peut présenter des intérêts dans certains élevages et pour certaines vaches,…

Salon de l'agriculture 2024 : retrouvez la vidéo et le palmarès du concours de la race abondance

La Haute-Savoyarde Ovation remporte le prix de championne adulte au concours 2024 de la race Abondance à Paris. 

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière