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Pourquoi faut-il manger des insectes ? Quatre raisons citées par la FAO

L’organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation met en avant quatre critères pour favoriser et développer l’élevage et l’introduction des insectes dans les repas.  

Ynsect se développe aux Etats-Unis et au Mexique.
© FAO/Yasuyoshi Chiba

A ce jour, 1900 espèces d’insectes comestibles sont recensées dans le monde. Ils font partie des régimes alimentaires de nombreux pays. En Asie, les charançons rouges du palmier comptent parmi les plus prisés, et sont considérés comme une friandise dans de nombreux pays. En République démocratique du Congo, chez les Ngandu, on se nourrit de chenilles pendant les mois pluvieux. « En Europe et en Amérique du Nord, on voit de plus en plus de points de vente garnir leurs étagères de ces produits riches en protéines. L’Union européenne prend aussi des mesures pour normaliser la source de nourriture que représentent les insectes en établissent dans les grandes lignes des réglementations qui permettront de les commercialiser pour la consommation humaine » explique un document publié dans la rubrique Histoires du site de la FAO.

La FAO a listé quatre arguments en faveur de la comestibilités des insectes.

1. Leurs qualités nutritives

Les insectes comestibles ont une valeur nutritionnelle élevée et peuvent servir d’aliments d’appoint. Ils fournissent un apport en énergie, en graisses, en protéines et en fibres et, selon l’insecte, peuvent être de bonnes sources de micronutriments tels que le zinc, le calcium et le fer. Ils sont une source de protéines pouvant se substituer à la viande traditionnelle. La FAO prend pour exemple le ver de farine qui a certes une teneur en acides aminés et en graisses inférieure à la viande de bœuf mais qui contient des valeurs comparables de minéraux et a une teneur en vitamines généralement plus élevée. La FAO travaille depuis des années sur la composition nutritionnelle des insectes et a mis en place des bases de données : Bases de données FAO/INFOODS sur la composition des aliments.

 

2. Des élevages économiquement viables

Les insectes comestibles offrent de multiples avantages pour l’environnement. Ils émettent beaucoup moins de gaz à effet de serre que la plupart des autres sources de protéines animales et nécessitent moins d’eau. De plus, les superficies requises pour les élever sont nettement moins importantes que celles nécessaires à la production animale. Ils présentent un très bon rendement de conversion des intrants alimentaires en protéines. Les grillons, par exemple, ont besoin de 12 fois moins d’intrants alimentaires que les bovins pour produire la même quantité de protéines. Et pour s’assurer que les normes internationales de sécurité sanitaire des aliments soient respectées, la FAO a publié, en collaboration avec l’Université Khono Kaen de Thaïlande, un guide sur l’élevage écologique des grillons: Guidance on sustainable cricket farming.

 

3. L’ouverture de perspectives économiques

Les insectes comestibles peuvent procurer des moyens d’existence et des revenus. Sachant que l’élevage des insectes ne réclame que peu d’espace, il est possible de le pratiquer en milieu urbain aussi bien qu’en milieu rural. Les insectes comestibles sont aussi aisément transportables et souvent faciles à élever sans devoir suivre une formation approfondie. L’élevage des insectes offre donc des perspectives économiques à ceux qui n’ont qu’un accès minimal à la terre, à la formation professionnelle et à d’autres ressources.

FAO

4. Une ressource sous-exploitée

Alors que la croissance démographique mondiale se poursuit, l’agriculture sera sous tension pour nourrir la population ainsi que les ressources naturelles. Pour répondre à la demande mondiale en protéines et autres sources d’aliments nutritifs, La FAO estime que des solutions novatrices doivent être mises en place et que l’élevage des insectes en est une. Alors qu’ils sont consommés dans de nombreuses régions du monde, l’organisation regrette que le potentiel économique et nutritionnel des insectes comestibles demeure sous-exploité. Elle insiste néanmoins sur le fait que l’innocuité et l’hygiène doivent être au cœur des débats et a publié un document en ce sens : Looking at edible insects from a food safety perspective (Regard sur les insectes comestibles sous l’angle de la sécurité sanitaire des aliments). Ce dernier a pour objectif d’aider à définir les pratiques d’hygiène et de production particulières à ce secteur.

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