stratégie d'entreprise
La Cave de Sancerre acquiert un domaine en Occitanie
La coopérative sancerroise se lance dans la croissance externe afin d’assurer à ses adhérents un revenu satisfaisant, quelle que soit la conjoncture.
La coopérative sancerroise se lance dans la croissance externe afin d’assurer à ses adhérents un revenu satisfaisant, quelle que soit la conjoncture.

Une fois n’est pas coutume ! La Cave de Sancerre, coopérative créée en 1963 dans le Cher, vient de racheter une exploitation du Languedoc. Et pas n’importe laquelle : le Domaine de Petit Roubié, en picpoul-de-pinet, appellation phare du Languedoc. Cette stratégie de croissance externe n’est pas anodine. « Notre ambition est de renforcer la considération sur le segment des vins blancs, tout en favorisant la création de valeur pour nos adhérents », explique Vincent Creton, le directeur de la Cave de Sancerre. Il souhaite par ailleurs que la cave dispose de patrimoine en cas de coup dur.
Acquérir un blanc sur le segment du "luxe abordable"
La croissance externe s’est imposée à la coopérative car le sancerrois n’est pas extensible à l’infini et peu de transactions s’y opèrent. Sortir du bassin était donc la seule option. « Nous nous sommes demandés ce qui avait du sens pour nous, poursuit le directeur. L’une de nos valeurs fortes est le blanc puisqu’il représente 80 % de nos volumes. » Leur positionnement étant sur des vins vifs et sur le créneau du « luxe abordable », le directeur a cherché des produits similaires.
De leur côté, les propriétaires du Domaine de Petit Roubié souhaitaient partir à la retraite et n’avaient pas de repreneurs. Ils désiraient en outre ne pas morceler le domaine qui fait 75 ha dont 34 en picpoul. La Cave de Sancerre s’est positionnée comme acquéreur de l’ensemble, ce qui lui a permis de conclure la transaction, pour un montant que le directeur n’a pas souhaité divulguer.
Une croissance externe qui génèrera des revenus supplémentaires
Cette acquisition, validée à l’unanimité par le conseil d’administration de la cave, sera neutre pour les adhérents. La BPI a soutenu la coopérative à hauteur d’un tiers du financement, ce qui a permis de décrocher l’accord des banques. L’achat des entreprises (exploitation et petit négoce) devrait être financé en 7 ans, celui du foncier en 15 ans. « Après, cela génèrera des revenus supplémentaires » pour les adhérents de la cave, se réjouit Vincent Creton, l’outil de production étant en très bon état et le domaine se portant très bien économiquement. Et si l’opération s’avère gagnante, la cave ne s’arrêtera peut être pas en si bon chemin…
Clara de Nadaillac