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Italie
Congrès Interpoma : la pomme veut se vendre sous une image durable

Communication et durabilité ont été les grands thèmes du congrès international de la pomme. Les intervenants ont débattu des démarches mises en place ou à mettre en place (neutralité carbone, porte-greffes résistants, ZRP…) et surtout des enjeux de communication pour valoriser ces démarches auprès des consommateurs.

Pour la première fois en format digital, le congrès international de la pomme Interpoma, organisé par Fiera Bolzano, s’est tenu les 19 et 20 novembre. Une quinzaine d’intervenants se sont succédé pour débattre des challenges et perspectives de la filière : les enjeux de communication avec la mécompréhension entre les consommateurs et les producteurs, et la durabilité, en lien avec le changement climatique et l’émergence de nouveaux ravageurs et maladies. La prochaine édition d’Interpoma aura lieu les 20 et 21 novembre 2021.

Une pomme neutre en carbone, c’est possible

Challenge pour la plupart des entreprises de tous secteurs, la neutralité n’est pas une chimère pour la filière pomme, selon le Pr Massimo Tagliavini, de l’Université de Bozen-Bolzano, qui a détaillé son empreinte carbone aux trois stades de la filière : production, stockage et conditionnement, et transport. Par exemple, selon les études, une pomme italienne du Sud-Tyrol aurait une empreinte entre 40 et 60 g de CO2 équivalent pour un kilo de pommes, au stade production. Au stade conditionnement, elle se situe entre 82 et 165 g CO2 eq, les postes les plus impactant étant ceux de la réfrigération et du packaging. Quant au stade transport, elle varie du tout au tout, de 15 g à 300 g, selon la distance parcourue et le moyen de transport.

« L’empreinte carbone varie donc énormément, selon les stratégies employées. Afin de diminuer ces émissions de CO2, les opérateurs peuvent diminuer l’utilisation et la part des fertilisants, des phytos, des énergies fossiles, jouer sur les matériaux de packaging, commercialiser en local… Et n’oublions pas l’absorption de carbone, grâce aux sols, à la biodiversité fonctionnelle… Un verger adulte, après sept ans, est capable de stocker énormément de carbone, 6 000 kg par ha. Les émissions de CO2 de la production sont ainsi largement compensées. On peut donc aller plus loin que la neutralité carbone ! »

Zéro résidu de pesticides : des millions dans la communication

Pendant longtemps, le bio et la PBI ont été les grandes démarches de durabilité présentes dans le rayon, mais aujourd’hui se développent les 3e voies : Alain Vialaret, directeur général de Blue Whale, a présenté la démarche française ZRP du Collectif Nouveaux Champs, qui a suscité l’intérêt et les questions des participants. « C’est difficile de communiquer aux consommateurs nos démarches et bonnes pratiques car c’est très technique. Nous, au Collectif, avons fait le choix d’un logo et d’une marque avec un message fort, clair, volontairement marquant : zéro résidu de pesticides. Il y a une forte présence en PLV, et nous avons investi des millions dans la communication. Pour le moment les consommateurs répondent très bien, et ils sont prêts à payer un peu plus, entre le prix du conventionnel et celui du bio ».

Mais des freins subsistent : comment communiquer sans packaging ? Car 95% des ventes de pommes en France le sont en vrac. Et il faut des producteurs prêts à changer leurs pratiques et à renouveler leurs variétés. La variété Ariane se prête bien au ZRP. Pour cette première année, Blue Whale a commercialisé 2 000 t de pommes ZRP de 10 producteurs volontaires. Les volumes vont progresser petit à petit en fonction du marché et de la production et de nouvelles variétés vont être testées.

Communiquer sur la biodiversité pour sensibiliser le consommateur et valoriser le produit

Arnold Schuler, ministre régional de l’Agriculture du Sud-Tyrol (Italie) est revenu sur l’ambition et les démarches de la région pour développer une pomme durable. Il précise : « Nous ambitionnons de devenir le premier verger d’Europe en termes de biodiversité. Et nous voulons communiquer dessus, et plus, démontrer l’efficacité de notre programme. Une communication efficace permet d’obtenir une valorisation non seulement du produit, par un prix plus élevé qui compense les surcoûts de production, mais aussi des paysages, ce qui a un impact positif sur le tourisme. »

« Il y a un vrai gap entre la réalité et la conception romantique qu’ont les consommateurs de l’agriculture : liée à la nature, bucolique… image renforcée par les clips publicitaires des produits agroalimentaires. C’est toujours une bonne idée d’investir dans la durabilité et la biodiversité, et d’y ajouter une bonne campagne de communication », conclut Christian Josephi, fondateur et directeur de l’agence Panama PR.

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