« Nous sommes installés sur une exploitation de grandes cultures. Dans la perspective de la transmission de la structure d’ici une dizaine d’années, lorsque je partirai à la retraite, nous avons décidé il y a un an de travailler sur le sujet avec notre conseiller en gestion de patrimoine.
Aîné d’une fratrie de trois garçons (Maxime et Thomas), Antoine s’est installé en 2015 et a pris 10 % des parts sociales de la société qui était alors une EARL. Notre réflexion a porté sur le fait qu’à terme, il allait devoir reprendre les 90 % restants. Il a donc fallu trouver le montage permettant de rééquilibrer les choses tout en restant viable économiquement.
Nous avons transformé l’EARL en SCEA avec une nouvelle répartition du capital à 50/50. Une partie des parts a été rachetée par Antoine et une autre partie a fait l’objet d’une donation-partage avec une soulte (1) versée à mes fils non-repreneurs. En parallèle, nous avons créé chacun notre holding. Elles ont chacune pris 25 % de participation dans la SCEA. C’est vrai que cela engendre des coûts de fonctionnement mais cela nous donne de l’autonomie pour mener nos projets respectifs.
Pour Antoine, cela lui a permis de financer la reprise des parts sociales en maîtrisant le coût fiscal et social. La durée de remboursement des annuités a été calée en fonction de ma date prévisionnelle de départ, notamment pour faciliter la reprise du reste des parts à ce moment-là par Antoine (ou sa holding). La holding en mon nom a pour sa part une visée patrimoniale. Le résultat encaissé va permettre de faire des investissements ou des placements qui pourront par exemple servir de contrepartie non agricole pour les deux frères d’Antoine. »
(1) : Soulte : somme versée par l’enfant repreneur à son ou ses frères et sœurs en compensation.
