Aller au contenu principal

Terres agricoles : l’installation pâtit de l’évolution de la propriété foncière

L’association Terre de liens a mené une étude pour en savoir plus sur les propriétaires de terres agricoles en France. Elle montre que la logique propriétaire actuelle crée des difficultés d’accès à la terre pour les jeunes qui veulent s’installer en agriculture.

récolte des céréales / paysage rural normand du pays de Bray après les moissons / bottes de paille / balles rondes / hameau /exploitations / foncier / territoire rural / ...
« La relation des propriétaires à leur terre peut évoluer au gré des héritages, du lien qu’ils ont avec l’activité agricole, mais également en fonction des gains financiers qu’ils peuvent en attendre », considère Terres de liens.
© S. Leitenberger

En France, on compte environ quatre millions de propriétaires de terres agricoles qui mettent en location 65 % des terres cultivées. 85 % des terres agricoles sont détenues par des personnes physiques, 7,5 % par des sociétés agricoles, 5 % par des entités publiques et 2,5 % par d’autres sociétés.

Un propriétaire terrien sur deux a plus de 65 ans et 39 % des propriétaires habitent dans la même commune que la parcelle agricole. « Ce qui laisse supposer qu’il y a un encore un lien d’attachement entre le propriétaire et le territoire. Mais qu’en sera-t-il après ? », interroge Coline Souran, coordinatrice du rapport.

Des stratégies de propriétaires qui inquiètent

Du fait des partages au moment des successions, un agriculteur louant des terres en 1980 n’avait que trois ou quatre propriétaires, il en a 14 aujourd’hui. Une situation qui complique l’installation, notamment hors cadre familial qui « requiert la négociation d’un nouveau bail avec chaque propriétaire pour la personne qui souhaite reprendre, rappelle Terre de liens. Rien n’oblige un propriétaire à accepter de louer à nouveau sa terre au repreneur choisi par le fermier qui s’en va ».

Alors que se pose la question du renouvellement des générations, l’association s’interroge aussi sur l’évolution des stratégies des propriétaires fonciers. Elle craint qu’ils soient de plus en plus réticents au fermage, voire pratiquent la stratégie de la rétention foncière en vue d’un éventuel passage des terres en zone constructible. Le système juridique de l’indivision, qui concerne aujourd’hui 33 % de la SAU, pose aussi problème : « faute d’unanimité sur la façon d’utiliser leurs terres, les cohéritiers en indivision peuvent laisser ces terres à l’abandon pendant des années, sans les mettre à disposition d’un agriculteur », constate l’association.

La future loi agricole (LOA) pourrait comporter un volet foncier. L’association espère plus de transparence sur la propriété et l’usage des terres ainsi que des incitations aux propriétaires à maintenir la vocation agricole de leurs terres.

Les plus lus

<em class="placeholder">Alexandre Smessaert, agriculteur à Roy-Boissy dans l’Oise</em>
Semis de colza à la volée : « La technique m’a fait économiser en temps de travaux et carburant sur mon exploitation dans l'Oise, mais elle reste à améliorer »

Intéressé par les techniques innovantes, Alexandre Smessaert, agriculteur à Roy-Boissy dans l’Oise, a testé le semis de colza…

<em class="placeholder">Georges Laigle, producteur de pommes de terre à Bihucourt (Pas-de-Calais),   
&quot;</em>
Mildiou de la pomme de terre : « Je profite de l’arsenal de produits à disposition pour alterner les solutions sur mes parcelles dans le Pas-de-Calais »

Producteur à Bihucourt (Pas-de-Calais), Georges Laigle utilise une dizaine de produits différents contre le mildiou sur…

<em class="placeholder">Matthieu Kohler, agriculteur à Sélestat (67) :« Ma priorité numéro 1 avec l&#039;épandage de produits résiduaires organiques est l&#039;enrichissement de mes sols en matière ...</em>
En Alsace, « j’économise plus de 100 €/ha sur les parcelles qui reçoivent des produits résiduaires organiques »

À Sélestat, en Alsace, chez Matthieu Kohler, une trentaine d’hectares reçoit chaque année des épandages de différents produits…

<em class="placeholder">Agriculteur déchargeant un sac d&#039;engrais dans son épandeur à engrais.</em>
L’Europe valide la taxation des engrais russes jusqu'à 430 €/t en 2028

Ce 22 mai 2025, le Parlement européen a approuvé l’augmentation progressive, à partir du 1er juillet 2025, des taxes…

<em class="placeholder">Parcelle de blé tendre dans le nord de la France.</em>
Sécheresse dans la moitié Nord : les cultures d'hiver ont besoin de pluies pour atteindre des rendements « dans la moyenne »

Peu de maladies, des cultures d’hiver globalement belles, les récoltes s’annoncent dans la moyenne. Peut-être le temps…

<em class="placeholder">Jérôme Noirez, agriculteur et gérant au sein de la SEP Poinsirez à Arraincourt, en Moselle, pratique l’agriculture de conservation des sols</em>
En Moselle, « nous gérons le couvert d’interculture courte entre deux céréales comme une culture à part entière »

Jérôme Noirez, gérant au sein de la SEP Poinsirez à Arraincourt, en Moselle, pratique l’agriculture de conservation des sols.…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures