Aller au contenu principal

Reprise de terres dans l’Yonne : « J’ai dû attendre 8 mois du fait de la loi Sempastous alors que nous étions d’accord avec les cédants »

Romaric Bohajuc est agriculteur à Pacy-sur-Armançon, dans l’Yonne, où il cultive 360 hectares de cultures. Lors de la reprise de terres d’une exploitation voisine, il a été soumis au contrôle de la loi Sempastous qui a entraîné un allongement de la procédure de cession du foncier.

<em class="placeholder">Paysage rural de l&#039;Artois. Parcelles cultivées, haies d&#039;arbres. Maisons au bord des champs. habitat rural. habitations à proximité des parcelles agricoles. maison à ...</em>
La loi Sempastous rallonge encore un peu plus les délais concernant le foncier lors d'une transmission. C'est un point à avoir en tête lorsqu'on envisage de céder son exploitation.
© V. Marmuse

Lors de la reprise de terres dans son département de l’Yonne, Romaric Bohajuc a dû jongler avec les méandres de la loi Sempastous avant d’être autorisé à reprendre 160 hectares (ha) d’une ferme voisine. Installé en exploitation individuelle au départ sur 200 ha en 2018, l’agriculteur de 29 ans est aussi associé de la société agricole de son père et de sa cousine qui exploitent ensemble 600 ha. Une troisième société est dédiée aux travaux agricoles.

« Je n’avais pas forcément la volonté de m’agrandir, lance-t-il, mais fin 2023, une opportunité s’est présentée avec des voisins cédants qui souhaitaient que ce soit moi qui reprenne les terres car ils connaissaient ma façon de travailler et me faisaient confiance. »

Huit mois de procédure Sempastous étalés sur deux campagnes culturales

La procédure Sempastous a pris huit mois en raison d’une prolongation enclenchée par décision préfectorale car la reprise de terres entraînait un « agrandissement significatif » au-delà du seuil fixé au niveau départemental. Dans ce secteur de l’Yonne, il est fixé par arrêté préfectoral à 282 ha. Un niveau que l’agriculteur juge déconnecté de la réalité à l’heure où les exploitations de moins de 200 ha se font de plus en plus rares dans ce territoire.

Le dépôt de dossier a été effectué en décembre 2023. Après une première période de quatre mois, sans qu’aucun autre exploitant ne se montre intéressé, la préfecture a décidé de prolonger de quatre mois supplémentaires, jusqu’au mois d’août 2024. 

Des contraintes administratives liées aux délais imposés par la loi Sempastous

« J’ai hésité sur la conduite à tenir par rapport à mes cultures car la procédure allait s’étendre au-delà d’une seule campagne. Fallait-il que je joue la sécurité en implantant uniquement des cultures de printemps en 2025, relate l’exploitant. En raison du risque par rapport à la rotation des cultures dans la PAC, j’ai finalement décidé d’effectuer normalement mes semis d’automne. »

Autre difficulté administrative à laquelle Romaric Bohajuc a été confronté concerne le transfert des droits à paiement de base (DPB). « Étant donné l’incertitude sur la reprise, nous avons utilisé la possibilité de décaler le transfert des DPB d’un an si jamais la procédure n’avait pas abouti et que je n’avais pas pu reprendre toutes les terres », explique-t-il.

Si l’agriculteur a finalement pu reprendre l’intégralité des 160 ha, il considère toutefois « regrettable qu’à cause de tels délais, on se retrouve en incohérence sur tous les sujets ».

Romaric Bohajuc est installé en exploitation individuelle sur 360 ha (blé, orges d’hiver et de printemps, maïs, colza, tournesol, pois de printemps, avoine, luzerne).

Les plus lus

<em class="placeholder">Laurent Bourgeois, céréalier à Chapelle-Vallon dans l’Aube</em>
Aube : « Grâce à mon budget de trésorerie, je peux me projeter et connaître ma capacité à investir 6 à 8 mois à l’avance »

Laurent Bourgeois est céréalier à Chapelle-Vallon dans l’Aube. Il a mis en place un budget de trésorerie dans un tableau pour…

<em class="placeholder">Maxime Duchène, agriculteur dans l&#039;Oise à Choisy-la-Victoire</em>
Rotation des cultures : « Sur mon exploitation dans l’Oise, je privilégie le rendement de la betterave tout en obtenant de bonnes performances pour la céréale suivante »

Maxime Duchène cultive 100 ha de betterave dans l’Oise. Il n’hésite pas à repousser au maximum l’arrachage de ses…

<em class="placeholder">Alexis Brisset, agriculteur à Beauvois, dans le Pas de Calais, devant la haie qu&#039;il a implanté en 2022 sur son exploitation de grandes cultures</em>
Entretien des haies : « Je compte obtenir une haie basse et dense pour lutter contre l’érosion dans le Pas-de-Calais »
Alexis Brisset, exploitant à Beauvois dans le Pas-de-Calais, a implanté huit kilomètres de haies en 2022 et en 2024 : son…
<em class="placeholder">Jean-Luc Marraud, agriculteur à Chantillac en Charente.</em>
« L’assolement en commun nous a permis de maintenir des grandes cultures sur nos exploitations des deux Charentes »

Jean-Luc Marraud est agriculteur et membre de la SEP Alliance du Sud, qui regroupe des soles de grandes cultures en…

<em class="placeholder">Stockage en big bag des engrais azotés, permettant une longue conservation.  Sac d&#039;ammonitrate. Fertilisation des cultures. Marché des fertilisants.</em>
Prix des engrais et compensation carbone : la menace d’une forte hausse en 2026

L’Association générale des producteurs de blé (AGPB) sonne l’alerte sur le prix des engrais. La mise en place au 1er …

<em class="placeholder">Julien Hérault, gérant de l’entreprise Conseils agroéquipements.</em>
Assolement en commun : « Il faut saturer les outils pour réduire les charges de mécanisation »

Julien Hérault, gérant de l’entreprise Conseils agroéquipements, met en garde contre le risque de suréquipement dans un…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures