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Ravageur du blé : la cécidomyie orange, un petit moucheron au gros potentiel de dégâts

Moucherons dont les larves s’attaquent aux grains, les cécidomyies peuvent occasionner de fortes pertes de rendement si les conditions sont favorables à leur développement.

<em class="placeholder">Moucheron adulte de cécidomyie orange sur un épillet de blé.</em>
Les adultes de cécidomyie orange sont actifs surtout en fin de journée.
© Arvalis

Comment reconnaître les larves et adultes de cécidomyie orange ?

De petits moucherons qui volettent au niveau des blés à l’amorce de leur épiaison : alerte ! Ce sont peut-être des cécidomyies qui s’apprêtent à pondre dans les épis. Ces moucherons mesurent de 2 à 3 mm, montrent des pattes allongées et présentent une couleur orange pour la cécidomyie orange (Sitodiplosis mosellana). On les repère bien quand ils sont posés sur les blés.

C’est la larve de cécidomyie qui occasionne des dégâts. On la retrouve dans les épillets en ouvrant les glumelles après floraison, sous la forme d’un asticot de 2 mm de couleur orange. Cette larve suce le contenu cellulaire des grains et y provoque l’atrophie et la malformation avec, au final, des pertes de rendement et de qualité des grains.

La cécidomyie jaune (Contarinia tritici) est une autre espèce qui provoque un avortement des ovaires et donc une absence de grain dans l’épillet. Elle est plus rare que la cécidomyie orange.

<em class="placeholder">Deux asticots oranges de cécidomyie sur une glumelle d&#039;un épillet de blé.</em>
On retrouve les larves de cécydomyie orange dans les épillets (sur glumelle ici). © Arvalis

Des variétés tolérantes pour contenir la cécidomyie orange

Surveillance : La pose de cuvettes jaunes sur les parcelles à risque est indispensable pour suivre les niveaux de populations de cécidomyies, qui fluctuent beaucoup selon les années et les conditions climatiques. Arvalis conseille l’installation à partir de début épiaison de deux cuvettes jaunes par parcelle, contenant du liquide et avec le bord supérieur positionné au niveau de la base des épis.

Agronomie : Plus il y a de blé dans la rotation, plus le risque d’installation de cécidomyies est important. La diversification culturale dans la rotation permet de réduire ce risque au champ. Deux ans sans céréales limitent la population à la parcelle. Les sols sableux et limoneux sont moins favorables que ceux argileux (+ craie). Un semis tardif (après la mi-octobre) diminue le risque de ce ravageur.

Variétés : Plusieurs dizaines de variétés de blé tendre possèdent le caractère de résistance à la cécidomyie orange (mais sont sensibles à la cécidomyie jaune). Parmi les nouvelles variétés résistantes, on peut citer Academy, Graveline, LG Aero, Lid Macumba, RGT Lookeo, SU Canolon, Thermidor… L’utilisation de variétés résistantes est à privilégier dans les parcelles à risque, ayant subi des attaques par le passé ou limitrophes de champs touchés. Toutes les variétés de blé dur seraient sensibles à la cécidomyie orange, sauf RGT Atoudur selon une étude belge.

Chimie : Le seuil d’intervention est de 10 cécidomyies par cuvette jaune en 24 heures ou 20 en 48 heures en cas de relevé tous les deux jours. Une fois le seuil atteint, traiter le soir sur les cécidomyies qui sont en activité de ponte et non à un autre moment de la journée où les insectes, peu actifs, sont plus difficiles à atteindre. Plusieurs insecticides à base de deltaméthrine, de lambda-cyhalothrine ou de tau-fluvalinate sont homologués contre ce ravageur. Leur persistance d’action est limitée. Il convient de bien positionner le traitement, quand les conditions sont propices aux pontes en masse de ces insectes. Leur vol peut s’étaler sur quinze jours.

<em class="placeholder">grains de blé atrophiés</em>
Les attaques provoquent l'atrophie et la déformation des grains avec une perte de qualités. © Arvalis

Quatre points clés sur les cécidomyies

La perte de rendement est estimée à 1 q/ha pour une infestation d’une larve par épi de cécidomyie orange. En cas de forte attaque, la qualité du grain et le temps de chute de Hagberg sont affectés, les risques de germination sur pied sont accrus.

Un temps lourd (température supérieure à 15 °C), orageux, un vent faible et une absence de pluie entre début épiaison et fin floraison sont des conditions qui favorisent la ponte des moucherons dans les épis, généralement en soirée.

Le risque cécidomyie est lié à la parcelle. Les larves de ces moucherons tombent au sol après leur développement et peuvent se conserver plusieurs années en entrant en diapause sous forme de cocon (pupe). Elles émergent la campagne suivante en cas de culture de blé.

Le blé tendre et le blé dur sont attaqués par les cécidomyies dont chaque individu visite plusieurs dizaines de fleurs pour pondre sur les glumelles. Les blés sont sensibles aux attaques plusieurs semaines, entre le stade gaine fendue (avec l’épi accessible) et floraison.

<em class="placeholder">larves oranges de cécidomyie sur épi de blé</em>
Les asticots oranges sucent le contenu du grain. © Arvalis

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