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[Covid-19] Les pommes de terre confrontées à l'accumulation de stocks en Europe

Les producteurs de pommes de terre de transformation sont fortement touchés par la chute de consommation liée au confinement. La filière a rendez-vous le 20 mai avec le ministre de l’Agriculture.

Des stocks de pommes de terre s'accumulent dans tous les grands pays producteurs d'Europe en raison de la baisse de consommation de produits transformés.
© G. Coisel

Le Comité national interprofessionnel de la pomme de terre (CNIPT) a publié le 13 mai son bilan des achats de pommes de terre des ménages français. L’envolée des achats de pommes de terre depuis le confinement (+35 % dans la grande distribution sur la période du 23 mars au 19 avril 2020) et la hausse des exportations (+18 %) cache mal une crise majeure. Le secteur de la restauration représente 80 % des ventes totales de l’industrie de la transformation de pommes de terre. C'est donc un débouché crucial qui a été mis à l'arrêt par la crise du Covid-19.

2 millions de tonnes en stock

Le groupement de producteurs européen (NEPG) estime le stock de pommes de terre de transformation de la récolte 2019 à 2 millions de tonnes (Mt) en Europe, dont 250 000 tonnes en France et 1 Mt aux Pays-Bas. L’ensemble des pays producteurs est frappé par la crise. Aux Pays-Bas comme en Belgique et en France, les interprofessions se mobilisent. « Selon le type de produit, 60 à 90 % de la demande a soudainement diminué », rappelle l’interprofession néerlandaise Bo-akkerbouw. L’industrie agroalimentaire belge et néerlandaise transforme annuellement 1,5 million de tonnes de pommes de terre françaises, soit la moitié de la production hexagonale destinée à l'industrie.

Plus que la fermeture des usines, c’est le stock de produits transformés et l’absence de commande qui posent problème. « Les entrepôts frigorifiques pour les produits à base de pommes de terre sont remplis jusqu’au toit », rapporte le NEPG. Que faire de ces stocks ? Les plannings sont décalés et la campagne 2020-2021 sera raccourcie, mais une large part pourrait finir en alimentation du bétail, dans les digestats de méthaniseurs, en amidon, voire en dons. Pour ces mesures, le Groupement interprofessionnel pour la valorisation de la pomme de terre (GIPT) réclame un soutien financier public à hauteur de 35 millions d’euros et les représentants de la filière devaient rencontrer le ministre de l'Agriculture Didier Guillaume, le 20 mai, en visioconférence.

Quid de la récolte en cours ?

« Une projection 2020, basée sur les surfaces 2019 et un rendement moyen déboucherait sur une surproduction », alerte l’Union nationale des producteurs de pommes de terre. « Les volumes contractuels ont dû être ajustés chez plusieurs acheteurs », indique Belpotato, organisation belge de la pomme de terre. La majorité des pommes de terre de transformation est produite sous contrat. Pour Christian Vanderheyden, président de l’interprofession GIPT, le risque est clair : « une déstabilisation de tous les marchés de la pomme de terre. »

Veiller au respect des règles en cas de vente directe

Dans ce contexte très difficile pour les producteurs, certains s'essaient à la vente directe. L'UNPT appelle « à la vigilance sur le respect de la réglementation applicable sur le marché du frais concernant la qualité, les calibres, les poids des produits vendus en direct aux consommateurs ». L'union des producteurs souligne en outre qu'il convient « de bien préciser le type d’utilisation culinaire adéquate en fonction des variétés commercialisées, afin de ne pas décevoir le consommateur en cas d’une recette inadaptée ».

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