Aller au contenu principal

« Nous avons ajouté du pois protéagineux à notre assolement dans le Loir-et-Cher grâce à un prix garanti et une assurance sur la production »

Agricultrice à Villemardy, dans le Loir-et-Cher, Valérie Leguereau cultive du pois protéagineux depuis 2024, pour ses atouts agronomiques et aussi grâce à un contrat garantissant une rémunération minimale, même en cas d’échec de production. Intérêt de cette diversification culturale.

<em class="placeholder">Valérie Leguereau, agricultrice à Villemardy (41), devant un équipement agricole</em>
Valérie Leguereau, agricultrice à Villemardy (41)"« Toutes les garanties via le contrat avec la filière Intact nous ont incités à cultiver du pois de printemps ainsi que son intérêt pour lutter contre les graminées, économiser de l’azote et apporter des bénéfices au blé qui lui succède."
© C. Gloria

Comment donner le goût du pois protéagineux aux agriculteurs ? La coopérative Axéréal avec la start up Intact a créé une filière avec une garantie de rémunération sur cette espèce délicate à produire. Agricultrice avec Julien Leguereau à Villemardy dans le Loir-et-Cher(1), Valérie Leguereau a sauté sur l’occasion. « Le pois de printemps répond à notre recherche de diversification de production sous contrat. Sur l’exploitation, avec un historique de rotation blé tendre-blé dur-orge-colza, nous avons débuté une diversification en 2017 (avec le sorgho) pour des raisons agronomiques et économiques. Des parcelles étaient fortement infestées en ray-grass et, économiquement, nous ne voulions pas mettre tous nos œufs dans le même panier. Nous n’avions jamais fait de pois auparavant et avons démarré une production en 2024 avec 11 hectares. »

Une garantie de prix minimum s’ajoutant à celui du cours du marché

Le protéagineux est produit sous contrat avec la filière Intact. En cours de construction à Baule (Loiret), l’usine d’Intact va extraire des protéines pour l’alimentation humaine (substitut à la viande) et de l’alcool neutre pour des spiritueux - un contrat a été récemment signé avec le groupe Rémi Cointreau - ou la grande parfumerie. « Nous avons une garantie de prix à 65 euros la tonne avant semis via ce contrat, qui s’ajoute au prix du pois au cours du marché », précise Valérie Leguereau. « Il s’agit d’une garantie sur une durée de cinq ans qui engage les agriculteurs à produire du pois tous les ans, de façon durable et sur une surface significative supérieure à ce qu’exige la PAC », ajoute Simon Boulenger, animateur filières chez Axéréal.

Une assurance spécifique en cas d’échec de production du pois

Autre spécificité du contrat : : un système assurantiel a été mis en place permettant aux producteurs d’être indemnisés en cas d’échec de production, dû à des aléas climatiques par exemple. La coopérative Axéréal prend en charge ce coût assurantiel mais compte obtenir un financement européen via un dispositif spécifique (ISR, instrument de sécurisation du revenu) qui sert à soutenir localement des cultures soumises à des aléas de production. « En 2024, la moitié des producteurs de pois sous contrat, notamment ceux ayant eu recours à des variétés d’hiver de pois, ont ainsi été indemnisés à cause des conditions climatiques qui ont mis en échec la production, » précisait Pierre Toussaint, directeur agronomie transitions innovation chez Axéréal, le 19 décembre lors du colloque GIS Grandes cultures.

« Toutes ces garanties nous ont incités à cultiver du pois de printemps ainsi que son intérêt pour lutter contre les graminées, économiser de l’azote et apporter des bénéfices au blé qui lui succède, souligne l’agricultrice. En outre, cette production via le contrat avec la filière Intact se fait dans une démarche bas carbone»

Une production de pois sous démarche environnementale bas carbone

Les agriculteurs souscrivant à ce contrat doivent en effet être certifiés dans une démarche environnementale définie par Axéréal (Cultiv’Up Régénératif) et reconnue équivalente HVE2 et par un organisme certificateur au niveau mondial pour les industries de l’aval. Cette exigence, qui comprend certaines spécificités dans l’itinéraire cultural du pois et de la rotation plus largement, répond à la démarche de réduction de l’empreinte carbone dans laquelle s’est engagée l’usine Intact.

Cette culture sous contrat comprend quelques exigences, notamment celle de recourir à des variétés de pois jaune qui présentent les caractéristiques de qualité demandée pour le débouché. « La culture de pois de printemps ne demande pas de charges très importantes en intrants, ajoute Valérie Leguereau, deux fongicides, deux désherbages, des semences certifiées et une fertilisation PK. En 2024, nous avons obtenu 45 q/ha de rendement. Nous prévoyons d’en cultiver 19 hectares en 2025. »

(1) EARL de l’Hermitage sur 3 sites. 450 hectares dont 75 de blé tendre, 19 de blé améliorant, 88 de colza, 83 d’orge d’hiver, 50 de sorgho, 40 de blé dur, 32 de tournesol, 11 d’orge et de pois de printemps. Irrigation sur 60 hectares. Élevage de poulet de chair.

Les plus lus

<em class="placeholder">Alexandre Smessaert, agriculteur à Roy-Boissy dans l’Oise</em>
Semis de colza à la volée : « La technique m’a fait économiser en temps de travaux et carburant sur mon exploitation dans l'Oise, mais elle reste à améliorer »

Intéressé par les techniques innovantes, Alexandre Smessaert, agriculteur à Roy-Boissy dans l’Oise, a testé le semis de colza…

<em class="placeholder">Méthaniseur en injection de la coopérative EMC2 à Landres (54).</em>
Méthanisation agricole : des conditions tarifaires qui pourraient booster les projets

La politique de transition énergétique française ouvre de bonnes perspectives pour la production de biométhane. Mais échaudés…

<em class="placeholder">Georges Laigle, producteur de pommes de terre à Bihucourt (Pas-de-Calais),   
&quot;</em>
Mildiou de la pomme de terre : « Je profite de l’arsenal de produits à disposition pour alterner les solutions sur mes parcelles dans le Pas-de-Calais »

Producteur à Bihucourt (Pas-de-Calais), Georges Laigle utilise une dizaine de produits différents contre le mildiou sur…

<em class="placeholder">Agriculteur déchargeant un sac d&#039;engrais dans son épandeur à engrais.</em>
L’Europe valide la taxation des engrais russes jusqu'à 430 €/t en 2028

Ce 22 mai 2025, le Parlement européen a approuvé l’augmentation progressive, à partir du 1er juillet 2025, des taxes…

<em class="placeholder">Matthieu Kohler, agriculteur à Sélestat (67) :« Ma priorité numéro 1 avec l&#039;épandage de produits résiduaires organiques est l&#039;enrichissement de mes sols en matière ...</em>
« J’économise plus de 100 €/ha sur les parcelles qui reçoivent des produits résiduaires organiques »

À Sélestat, en Alsace, chez Matthieu Kohler, une trentaine d’hectares reçoit chaque année des épandages de différents produits…

<em class="placeholder">Parcelle de blé tendre dans le nord de la France.</em>
Sécheresse dans la moitié Nord : les cultures d'hiver ont besoin de pluies pour atteindre des rendements « dans la moyenne »

Peu de maladies, des cultures d’hiver globalement belles, les récoltes s’annoncent dans la moyenne. Peut-être le temps…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures