Aller au contenu principal

Néonicotinoïdes/betteraves : le Sénat adopte la ré-autorisation

Le Sénat vient d’adopter la loi ré-autorisant les néonicotinoïdes en traitement de semences de betteraves. Un vote salué par la filière mais qui fait débat.

La ré-autorisation des néonicotinoïdes doit permettre de maintenir les surfaces et la production de betteraves en 2021.
© L. Vimond

Après les députés le 6 octobre, le Sénat a adopté le 27 octobre 2010 le projet de loi autorisant le réemploi des néonicotinoïdes en traitement de semence pour les betteraves sucrières. L’adoption définitive du texte devrait être rapidement effective, pour une entrée en vigueur en décembre. Les semences de la campagne 2021 pourront donc être enrobées de traitements de semences à base d’imidaclopride, dont le célèbre Gaucho.

Dérogation pour autoriser les néonicotinoïdes jusqu'en 2023

Le texte, défendu par le ministre de l’agriculture, entend répondre à une crise sans précédent pour la filière betteravière. Face à une forte épidémie de jaunisse, les rendements sont en forte baisse, à leur plus bas depuis plus de 20 ans avec une production « nettement inférieure » à 30 millions de tonnes.

Les dérogations à l’interdiction des néonicotinoïdes seront possibles durant trois ans, jusqu’au 1er juillet 2023. En attendant, une commission composée de 4 députés et 4 sénateurs sera chargé du suivi de la recherche d’alternatives.

De vifs débats, y compris au sein du monde agricole

Comme à l’Assemblée, le texte n’a pas fait l’unanimité : plus de 40 % des sénateurs ont voté contre. Le sujet suscite de vifs débats au sein de la société, y compris au sein du monde agricole. La Confédération Générale des planteurs de Betteraves (CGB) a salué un « vote pragmatique des députés et sénateurs » quand la Confédération Paysanne a déploré « des raccourcis, parfois des mensonges de la campagne pro-néonicotinoides » et plaidé pour de meilleurs prix. « Pour nous, la réponse n’est pas de réintro­duire les néonicotinoïdes, mais bien de re­trouver un prix rémunérateur de la betterave ».

L’évolution des surfaces 2021 dira si cette ré-autorisation résout l’équation des planteurs de betteraves.

 

Plus d’interdictions de phytos sans alternatives

Au-delà d’un blanc-seing à la filière betteravière, les sénateurs ont voté un amendement imposant avant toute nouvelle interdiction de phytos une étude par l’ANSES des alternatives existantes. Un autre amendement autorise le gouvernement à « prendre des mesures de sauvegarde si des produits alimentaires importés ne respectent pas les normes requises en France ». Une consécration du principe « n’importons pas l’agriculture dont nous ne voulons pas ».

Les plus lus

Semis de maïs au strip-till en période de sécheresse en juin 2023, agriculture de précision
Semis de printemps en non-labour : quelles techniques pour réchauffer ses sols ?

En non-labour, que ce soit en techniques culturales simplifiées ou en agriculture de conservation des sols, l’enjeu du…

Céréales versées dans une benne avec des silos en arrière plan
Prix des céréales : sécuriser sa trésorerie face à la volatilité
Depuis la récolte 2023, les cours des céréales sont orientés à la baisse. Pour prendre les meilleures décisions et faire face à…
Julien Pionnier, agriculteur et fondateur de la société Evo'Mat.
Prix des céréales : « J’essaye de minimiser les pertes en étalant la vente de ma production »
Julien Pionnier, agriculteur dans le Loir-et-Cher et l’Eure-et-Loir, à Saint-Denis-Lanneray, cale la vente de sa récolte en…
Simon Avenel, agriculteur à Goderville (76),"La marge économique dégagée par le miscanthus à l'hectare est supérieure à celle du blé ou du colza grâce à la ...
Lutte contre l’érosion : « J’ai implanté 7 kilomètres de bandes de miscanthus pour faire obstacle au ruissellement »

Agriculteur à Goderville (Seine-Maritime), Simon Avenel a réduit la taille de ses parcelles et planté du miscanthus en…

Agriculteur déambulant dans son champ de maïs
Cancers et phytos : six pathologies plus fréquentes dans la population agricole que dans la population générale

Depuis 2005, la cohorte Agrican étudie la santé de 180 000 personnes affiliées à la MSA. Les résultats montrent que…

Sébastien Hardy a tenté plusieurs techniques pour implanter son maïs en sols froids et a finalement opté pour le strip till.
Semis de printemps : « Nous avons investi dans un strip-till pour implanter du maïs en non-labour sur nos sols froids »

Sébastien Hardy, agriculteur à Mottereau en Eure-et-Loir, utilise désormais un strip-till pour implanter son maïs, avec un…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures