Aller au contenu principal

Nappes phréatiques : avec 46 % des niveaux au-dessus de la normale, la situation est stable

Selon le dernier bulletin du BRGM arrêté au 1er mars, la recharge des nappes phréatiques se poursuit mais reste ralentie sur de nombreuses nappes. Avec 46 % des niveaux au-dessus des normales, la situation est stable par rapport au mois précédent.

situation nappes mars 2024
© BRGM

En février 2024, les tendances sur les nappes réactives sont hétérogènes. La recharge reste active sur les nappes inertielles mais ralentit sur plusieurs secteurs. L’état des nappes est satisfaisant sur une grande partie du territoire, du fait d’un début de période de recharge arrosé. Il est défavorable, avec des niveaux bas à très bas, sur les nappes inertielles du Sundgau et du couloir de la Saône et sur les nappes du Languedoc, du sud du Massif central au littoral, et du Roussillon.

Durant l’hiver et jusqu’à la reprise de la végétation, les tendances et l’évolution des situations dépendront essentiellement de la pluviométrie. La recharge excédentaire permet d’espérer des niveaux satisfaisants en sortie d’hiver sur une grande partie du territoire. Cependant, en cas de précipitations insuffisantes en mars et avril, l’état des nappes pourrait se dégrader rapidement sur les nappes réactives et lentement sur les nappes inertielles. La situation devra être particulièrement surveillée sur les nappes du sud-est, fragilisées par un étiage sévère et l’absence d’épisodes notables de recharge.

Tendance hétérogènes pour les nappes réactives

Les nappes réactives des deux-tiers nord et du sud-ouest présentent des tendances hétérogènes. De l’Alsace aux Alpes du nord et sur le Massif Central, les niveaux se sont stabilisés du fait d’une pluviométrie faible. Mais les niveaux stables ou en baisse ne sont pas toujours corrélés avec une pluviométrie inférieure aux normales. En effet, le mois de janvier ayant été relativement sec, les pluies de février ont probablement eu des difficultés à s’infiltrer en profondeur à travers des sols peu humides.

Concernant les nappes inertielles du Bassin parisien, du Sundgau et du couloir Rhône-Saône, les niveaux sont en hausse. L’inertie de ces nappes implique un temps d’infiltration des pluies à travers la zone non saturée sur plusieurs semaines. Les hausses de niveaux observées en février sont donc la conséquence des pluies efficaces infiltrées durant ces derniers mois. L’intensité de la recharge ralentit cependant sur certains secteurs faiblement arrosés en janvier et en février, notamment sur le couloir Rhône-Saône.

Enfin, sur le sud-sud-est et en Corse, les tendances sont hétérogènes car elles dépendent des cumuls pluviométriques et de l’humidité des sols. Les niveaux sont généralement en faible hausse ou stables. Ils demeurent en baisse sur les nappes de la plaine du Roussillon et du massif des Corbières, les précipitations restant déficitaires.

 

Des prévisions globalement optimistes

En ce qui concerne les prévisions, pour les nappes inertielles (Bassin parisien, sud Alsace et couloir Rhône-Saône), les situations devraient continuer d’évoluer lentement. Des pluies normales à excédentaires jusqu’au printemps devraient permettre de retrouver des niveaux proches des normales sur une grande partie des nappes inertielles. Les nappes plioquaternaires du Sundgau et du couloir de la Saône (Dijonnais, Bresse et Dombes) devraient cependant rester sous les normales mensuelles

Concernant les nappes réactives des deux-tiers nord et sud-ouest du territoire, les niveaux devraient rester satisfaisants en mars, sauf déficits pluviométriques notables. Les niveaux observés au-dessus des normales au deux-tiers de la période de recharge laissent présager des niveaux satisfaisants en sortie d’hiver. Cependant, la situation peut se dégrader rapidement en cas de pluviométrie insuffisante en fin d’hiver. Enfin, les pluies du début du printemps sont importantes pour maintenir des niveaux hauts et repousser le début de la période de vidange.

Comparaison entre l'état des nappes au 1er mars 2024 avec le 1er mars 2023 : une situation bien plus favorable

Comparaison des l'état des nappes phréatiques entre le 1er mars 2024 et le 1er mars 2023

 

Inquiétude pour les nappes du Roussillon

Concernant les nappes du Languedoc et du Roussillon, l’impact des précipitations de fin février sera probablement limité. Les pluies survenant après une longue période sèche permettront dans un premier temps d’humidifier les sols avant de réussir à s’infiltrer en profondeur. En cas de cumuls pluviométriques importants et bien répartis en mars, des pluies pourraient s’infiltrer en profondeur et engendrer des recharges sur les nappes.

Les pluies devraient arriver à s’infiltrer plus facilement au droit des nappes de la Provence, de la Côte d’Azur et de Corse après les premiers épisodes pluvieux survenus en février. A plus long terme, les nappes du pourtour méditerranéen pourraient atteindre des niveaux satisfaisants en fin d’hiver si les pluies perdurent. Il semble cependant très difficilement envisageable de reconstituer durablement les réserves des nappes du Roussillon et d’observer des niveaux au-dessus des normales d’ici le printemps 2024.

Les plus lus

Carte de l’évolution des prix des terres et prés libres entre 2023 et 2024
Quel prix des terres agricoles en 2024 par département ?

Comment a évolué le prix des terres et prés libres en 2024 dans votre région ou votre département ? Réponse avec les…

Terres agricoles avec un village
Quel est le prix des terres agricoles en 2024 ?

Pour la troisième année consécutive le prix des terres agricoles et prés libres a augmenté en 2024, atteignant un record à…

machines effectuant la moisson dans un champ
Quel est le niveau de vie des exploitants agricoles français ?

En se basant sur les données du recensement agricole 2020, l’Insee a étudié le niveau de vie des quelque 400 000 ménages…

Culture d' orge de printemps pénalisée par un temps sec dans le sud Seine-et-Marne.
Céréales : l’effet du changement climatique sur les rendements mondiaux de blé, de maïs et d’orge estimé par des chercheurs

Une récente étude de l’université de Stanford évalue la diminution des rendements mondiaux des cultures de blé, de maïs et d’…

Bâtiment reproducteurs de poules
ICPE : le gouvernement veut sortir l’élevage du « droit commun » et créer un « cadre réglementaire dédié »

Les équipes du ministère de la Transition écologique ont annoncé vouloir sortir l’élevage du cadre réglementaire des…

Les députés débattant de la proposition de loi (PPL) du sénateur Laurent Duplomb visant à « lever les contraintes à l’exercice du métier d’agriculteur » le 6 mai en commission du développement durable et de l'aménagement du territoire à l'Assemblée nationale.
Proposition de loi Duplomb : quelles modifications en commission à l’Assemblée nationale ?

La proposition de loi du sénateur Laurent Duplomb était examinée à l’Assemblée nationale par la commission du développement…

Publicité