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Moisson 2024 : vigilance sur la présence d’ergot dans les céréales

Les conditions climatiques sont favorables au développement de l’ergot sur céréales. Évaluer le risque sur ses parcelles peut être utile pour prendre les bonnes décisions agronomiques et informer son organisme stockeur.

Epi de blé atteint par l'ergot
Compte tenu de la toxicité des molécules produites par les sclérotes, pour les humains comme pour les animaux, la teneur maximale en ergot est réglementé.
© Arvalis

Les conditions météo de l’année sont favorables par endroits à l’installation de l’ergot sur épis. Le seigle est la céréale la plus sensible à la maladie mais elle peut toucher toutes les céréales à paille. Il est important d’évaluer le risque sur ses parcelles pour mettre en place les mesures adaptées après la moisson.
 

Les sclérotes de l'ergot restent viables pendant deux ans dans le sol

Le risque d’inoculum dans une parcelle s’évalue au regard de son historique. « L’ergot peut provenir du sol s’il est contaminé ou être importé via les semences utilisées », avance Delphine Bouttet, ingénieure régionale Île-de-France, chez Arvalis. Les sclérotes de l’ergot, forme de dormance du champignon, peuvent rester viables jusqu’à deux ans dans le sol.

 

 
Moisson 2024 : vigilance sur la présence d’ergot dans les céréales
© Arvalis

Autre facteur de risque cette année : le salissement important de certaines parcelles par des graminées adventices. Ces dernières peuvent être contaminées par les spores d’ergot durant la floraison et être un relais de la maladie dans les céréales. Les sclérotes qui se développent sur les adventices risquent soit d’être récoltées, soit de tomber en sol.
 

Définir le risque inoculum dans la parcelle

 
Présence d'ergot dans la parcelle sur les 2 dernières annéesTravail du sol avant semis de bléPrésence d'ergot dans les semences de blé au semisRisque d'inoculum
Superficiel (<10 cm)Profond (<10 cm) 
NonNonFaible
OuiMoyen
Oui NonMoyen
 NonFort
OuiFort

Les conditions climatiques déterminantes dans l’installation de l’ergot sur épis

Concernant le climat, il est favorable à l’installation de l’ergot sur épis lorsque le temps a été couvert et sombre, cinq jours avant et après le stade dernière feuille étalée ou que les pluviométries ont dépassé 40 mm sept jours avant et après la floraison.

Au final, le risque d'installation de l'ergot sur les épis de céréales sera le plus fort dans les parcelles qui combinent maladie présente dans les deux dernières années, échec de désherbage et climat favorable.

Que faire si ses parcelles présentent un risque d’ergot sur épis ?

Si une parcelle est concernée par un risque d’ergot, plusieurs réflexes sont à avoir. À commencer par prévenir son organisme stockeur qui pourra mettre de côté le lot concerné afin d'évaluer la teneur en sclérotes et effectuer un tri si nécessaire. Des mesures agronomiques seront ensuite à mettre en œuvre pour éviter les contaminations les années suivantes. « L’inoculum présent dans la parcelle doit être maîtrisé après la récolte par un travail du sol profond qui devra être suivi d’un travail superficiel l’année suivante », indique Arvalis dans un document intitulé Les vrais-faux de l’ergot. La rotation devra être adaptée en évitant l’implantation d’une céréale à paille pendant deux ans et il faudra soigner le désherbage antigraminées, source de recontamination. Lorsqu’il sera à nouveau possible d’implanter une céréale, des semences indemnes de sclérotes seront à privilégier.​​​​

Le seuil de présence d’ergot dans les céréales réglementé

Compte tenu de la toxicité des molécules produites par les sclérotes, pour les humains comme pour les animaux, la teneur maximale en ergot est réglementé dans les céréales : elle ne doit pas dépasser 0,2 g/kg de céréales brutes.

La vidéo d'Arvalis « Comment gérer l'ergot »

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