Maladie : le piétin-verse mis sous l’éteignoir avec des variétés résistantes de blé
Le recours à des variétés résistantes de blé est le meilleur moyen de se prémunir du piétin-verse. Assez courante, cette maladie ne doit pas être confondue avec d’autres pathogènes.
Le recours à des variétés résistantes de blé est le meilleur moyen de se prémunir du piétin-verse. Assez courante, cette maladie ne doit pas être confondue avec d’autres pathogènes.

Comment reconnaître le piétin-verse des autres maladies du pied sur blé
Maladie du sol, le piétin-verse se développe sur les gaines foliaires et les tiges des pieds de blé. Il provoque une tache localisée sur le premier entre-nœud (rarement le second). La tache prend la forme d’un œil et elle est bordée par un liseré brun diffus. En soulevant les gaines, on remarque des points noirs au niveau de la tache. Ce sont des stromas (amas mycéliens) qui sont la marque diagnostique du piétin-verse.
Au tallage du blé, cette tache peut se nécroser et provoquer une pourriture brune à la faveur d’une humidité élevée. Le symptôme traverse plusieurs gaines, d’où son impact sur l’alimentation des épis et la verse. D’ailleurs, la maladie peut provoquer l’échaudage de l’ensemble de l’épi avec des épis répartis de façon aléatoire dans la parcelle. En cas de forte attaque, la verse apparaîtra de manière désordonnée dans le champ. La maladie est provoquée majoritairement par le champignon Oculimacula yallundae en France.

Des moyens de lutte préventifs et curatifs contre le piétin-verse
Variétés : Des variétés comportent des gènes de résistance au piétin-verse. L’utilisation d’une variété peu sensible (note de tolérance de 5 au moins) permet d’éviter un traitement contre le piétin-verse, même en situation à risque. Parmi les variétés inscrites en 2025, plusieurs ont obtenu la note de 6 ou 7 de résistance au piétin-verse : Belzebuth, Chamdor, Geopolis, KWS Globe, LG Niklas, Outdoor, Pailledor. Attention : beaucoup de variétés de blé qui montrent un bon profil de résistance aux maladies du feuillage s’avèrent sensibles au piétin-verse.
Agronomiques : Pour ne pas favoriser le développement du parasite, éviter le retour trop fréquent du blé dans la rotation et surtout, les blés sur blés (a fortiori dans les sols limoneux battants, favorables à la maladie). Privilégier les semis tardifs (après le 25 octobre) pour réduire le risque. Le broyage des résidus de culture et leur enfouissement (par un labour, par exemple) diminuent les contaminations durant l’automne et l’hiver. Arvalis a créé une grille de risque en prenant en compte les facteurs agronomiques et variétaux.
Chimiques : Des fongicides sont utilisables contre le piétin-verse, avec des applications à réaliser au stade « épi 1 cm » ou « 1 nœud ». Les produits efficaces sont ceux à base de cyprodinil (Unix max…) ou de métrafénone (Flexity…). Des seuils d’intervention ont été établis par Arvalis. S’il y a moins de 10 % de tiges atteintes, l’intervention n’est pas nécessaire et au-delà de 35 % de tiges touchées, l’application d’un fongicide est indispensable. Entre 10 et 35 % de tiges avec des symptômes, la rentabilité du traitement dépendra des conditions climatiques à la montaison et du risque agronomique.

Cinq points clés sur le piétin-verse
Ne pas confondre avec d’autres maladies du pied tels que le rhizoctone, le piétin échaudage ou la fusariose. Les petits points gris ou noirs que sont les stromas du parasite sont la marque de fabrique du piétin-verse. Ils sont visibles en épluchant les gaines et ils ne disparaissent pas quand l’on passe le doigt dessus.
Les pertes peuvent atteindre 10 à 15 q/ha en cas d’attaques sévères provoquant la verse des céréales, sur des variétés sensibles cultivées dans des conditions favorables à la maladie (rotation, historique de la parcelle). Mais en dehors de ces conditions, les pertes s’élèvent à 3 ou 4 q/ha.
Le développement de la maladie est favorisé par une pluviométrie élevée et des températures douces pendant l’automne et l’hiver.
Le champignon se conserve sur les chaumes, les repousses de céréales et les graminées adventices. La production des spores de contamination se produit tout l’automne et l’hiver si les conditions sont favorables. Les spores sont véhiculées par la pluie sur de courtes distances.
Le modèle climatique dénommé Top calcule le risque de piétin-verse à la parcelle en se basant sur la température moyenne et la pluviométrie journalières.
