Maladie des céréales 2025 : une faible pression qui a permis des économies de traitements fongicides
Les conditions météorologiques de 2025 ont été défavorables à l’expression de la plupart des maladies des céréales, ce qui a permis d’alléger la facture fongicide. Un traitement unique suffisait dans la majorité des situations sur blé et orge d’hiver.
Près de 20 €/ha économisés en moyenne en fongicides sur blé en 2025 par rapport à 2024
Une dépense de 60 €/ha en fongicides sur blé en 2025 contre 75 à 80 €/ha l’année précédente. Cette différence rapportée par Arvalis s’explique par la faible pression de maladies en 2025, contrairement à 2024. « Nous avons relevé une nuisibilité moyenne de 12,2 q/ha des maladies en 2025 dans les témoins non traités de nos essais, relève Cyrille Gaujard, responsable du pôle maladies à Arvalis. Cette nuisibilité était de 22,6 q/ha en 2024, année à forte pression des pathogènes. Mais en dehors de 2024, nous constatons une tendance à une nuisibilité plutôt faible ces dernières années. » Après un hiver humide, le printemps de 2025 est devenu sec, avec des cumuls de pluie limités. Cette situation a largement contribué à limiter la pression des maladies foliaires sur les céréales.
Seul le traitement fongicide T2 a été véritablement valorisé en 2025
Entre les premier, deuxième et troisième traitements (T1, T2, T3) qui composent un programme fongicide classique en blé, les T1 et T3 ont été rarement valorisés en 2025, compte tenu de la faible pression maladies. Le poids du T1 (stade 2 nœuds à dernière feuille pointante) était même inférieur à 1 q/ha dans les situations en l’absence de rouille jaune. Idem avec le T3 (floraison) qui ne s’avérait pas justifié dans la majorité des situations, avec l’absence de fusariose des épis notamment. Seul le traitement T2 à dernière feuille étalée s’est montré utile pour lutter contre septoriose et rouille brune. « Ce traitement reste le pivot de la protection des blés contre les maladies », souligne Cyrille Gaujard.
Très peu de septoriose en 2025 mais la rouille brune a été très présente localement
La septoriose a été peu présente en 2025 partout en France et elle est arrivée tard, alors qu’en 2024, ce pathogène avait causé d’importants dégâts sur tout le territoire. La rouille jaune a été un peu plus présente en revanche, notamment dans certaines régions (ex-Poitou-Charentes notamment). La rouille brune a été davantage signalée dans le nord de la France (Normandie, Hauts-de-France) que dans ses bastions du sud. « Les conditions météo ont été largement favorables au développement de cette maladie en fin de cycle dans de nombreuses régions, ce qui nous rappelle que la vigilance reste de mise vis-à-vis de la rouille brune », signale Cyrille Gaujard. Quant à la fusariose des épis, elle s’est remarquée par son absence.
Une année favorable à la rouille naine en orge d’hiver
En orges d’hiver, l’année 2025 a été favorable à la rouille naine dans certaines régions, comme en 2024. Le climat de 2025 a été beaucoup moins favorable à l’expression de la ramulariose qu’en 2024, où ce fut la maladie de l’année, avec une présence élevée sur la quasi-totalité du territoire. Helminthosporiose et rhynchosporiose ont été discrètes en 2025.
Un marché des fongicides céréales en régression
Selon la société BASF, le marché des fongicides céréales a régressé de 10 % (en hectares déployés) lors de la campagne 2024-2025 par rapport à la précédente, et ce malgré une hausse de 6 % des surfaces de céréales.