Aller au contenu principal

Sclérotinia : sur colza, la maladie présente un risque assez élevé cette année

Une intervention fongicide doit-elle être lancée sur les colzas au stade G1 face au risque de sclérotinia ? Terres Inovia estime que ce risque doit être considéré au regard des conditions météorologiques, mais la maladie est davantage présente que les années précédentes.

IMG_5997 / colza, oléagineux, sclérotinia, sclérotiniose, Sclerotinia sclerotiorum, symptôme sur tige, maladie, champignon pathogène, parasite
En attaquant les tiges, le sclérotinia peut causer 10 à 15 q/ha de perte de rendement sur colza.
© C. Gloria

Le risque sclérotinia est plus élevé ce printemps que les années précédentes. Plus que jamais, les traitements fongicides assurés souvent de manière préventive sur colza auront leur utilité. Pour ce pathogène, le risque est difficile à appréhender par anticipation. Il est toutefois qualifié « d’un peu plus élevé cette année » selon Gwénola Riquet, ingénieure chez Terres Inovia. Pour preuve, les kits pétales, outils fournis par Terres Inovia, témoignent du niveau de contamination.

Consultables sur les BSV (Bulletins de santé du végétal), leurs résultats donnent une indication de la part de pétales contaminés, prélevés sur le terrain par des techniciens ou agriculteurs : « Cette année nous avons davantage de kits qui nous remontent positifs, c’est-à-dire au-delà de 30 %, remarque la spécialiste. Nous en avons une proportion notable avec des taux de 70 à 80 %, alors qu’ils sont plutôt de l’ordre de 40 à 60 % en année classique. Mais on ne saura qu’a posteriori si la contamination s’est effectivement répandue. »

Plusieurs facteurs sont pris en compte pour mesurer le risque de développement du sclérotinia sur le colza cette année. Au niveau climatique, l’humidité est pointée du doigt, ainsi qu’une hygrométrie assez élevée. « Ce facteur est d’autant plus marqué quand le couvert est dense car une biomasse importante favorise la constitution d’un micro-climat », illustre Gwénola Riquet.

L’autre facteur de risque à considérer est la température, qui constitue l’un des paramètres les plus importants. « Quand l’année dernière nous avions une baisse marquée des températures au moment de la floraison, cette année elles sont plus douces. Même si le sclérotinia profite surtout de températures comprises entre 16 à 22°C, il peut aussi se développer entre 7 et 16°C, mais de façon plus lente. On ne peut pas être sûrs à 100 % du développement », complète l’ingénieure.

Selon les zones géographiques, les colzas atteignent actuellement le stade G1 (chute des premiers pétales), qui détermine l’application à titre préventif d’un fongicide pour lutter contre le sclérotinia. Cette maladie atteignant les fleurs et pouvant se répandre aux tiges, peut occasionner des pertes de rendement allant jusqu’à 10 à 15 q/ha en cas de forte infestation, si aucun traitement n'est fait.

Fongicides : des résistances sur le SDHI

Les conclusions d’une note rédigée par des experts de l’Anses, de l’Inrae et de Terres Inovia mettent l’accent sur l’évolution de la résistance du sclérotinia aux fongicides SDHI (famille chimique du boscalid/Pictor Pro). Terres Inovia conseille donc d’éviter l’emploi d’un fongicide à base de SDHI seul (Pictor Pro, Haregi) et de limiter la fréquence d’intervention à une application unique de SDHI par campagne.

Pour gérer durablement cette résistance, il est recommandé d’alterner les modes d’action à la parcelle de colza ou d’utiliser un produit associant différents modes d’action d’efficacités équivalentes. « A l’échelle nationale, il existe un panel suffisamment large de modes d’actions pour répondre à la problématique sclérotinia », rassure Gwénola Riquet.

Les plus lus

<em class="placeholder">Maxime Duchène, agriculteur dans l&#039;Oise à Choisy-la-Victoire</em>
Rotation des cultures : « Sur mon exploitation dans l’Oise, je privilégie le rendement de la betterave tout en obtenant de bonnes performances pour la céréale suivante »

Maxime Duchène cultive 100 ha de betterave dans l’Oise. Il n’hésite pas à repousser au maximum l’arrachage de ses…

<em class="placeholder">Alexis Brisset, agriculteur à Beauvois, dans le Pas de Calais, devant la haie qu&#039;il a implanté en 2022 sur son exploitation de grandes cultures</em>
Entretien des haies : « Je compte obtenir une haie basse et dense pour lutter contre l’érosion dans le Pas-de-Calais »
Alexis Brisset, exploitant à Beauvois dans le Pas-de-Calais, a implanté huit kilomètres de haies en 2022 et en 2024 : son…
<em class="placeholder">Laurent Bourgeois, céréalier à Chapelle-Vallon dans l’Aube</em>
Aube : « Grâce à mon budget de trésorerie, je peux me projeter et connaître ma capacité à investir 6 à 8 mois à l’avance »

Laurent Bourgeois est céréalier à Chapelle-Vallon dans l’Aube. Il a mis en place un budget de trésorerie dans un tableau pour…

<em class="placeholder">Jean-Luc Marraud, agriculteur à Chantillac en Charente.</em>
« L’assolement en commun nous a permis de maintenir des grandes cultures sur nos exploitations des deux Charentes »

Jean-Luc Marraud est agriculteur et membre de la SEP Alliance du Sud, qui regroupe des soles de grandes cultures en…

<em class="placeholder">Stockage en big bag des engrais azotés, permettant une longue conservation.  Sac d&#039;ammonitrate. Fertilisation des cultures. Marché des fertilisants.</em>
Prix des engrais et compensation carbone : la menace d’une forte hausse en 2026

L’Association générale des producteurs de blé (AGPB) sonne l’alerte sur le prix des engrais. La mise en place au 1er …

<em class="placeholder">Julien Hérault, gérant de l’entreprise Conseils agroéquipements.</em>
Assolement en commun : « Il faut saturer les outils pour réduire les charges de mécanisation »

Julien Hérault, gérant de l’entreprise Conseils agroéquipements, met en garde contre le risque de suréquipement dans un…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures