Jaunisse de la betterave : la solution olfactive de biocontrôle d’Agriodor testée sur 500 ha
La solution olfactive d’Agriodor pour repousser les pucerons responsables de la jaunisse sur betterave va être testée sur 500 hectares.
Les solutions pour contrer les pucerons responsables de la jaunisse de la betterave commencent à émerger. Dans le cadre des travaux du Plan national de recherche et innovation (PNRI), destiné à mettre au point des solutions opérationnelles contre la jaunisse, un produit de biocontrôle de la société Agriodor va faire l’objet cette année d’un test grandeur nature sur 500 ha. « La zone d’essai sera située au sud de Paris, dans le secteur où les attaques de jaunisse sont les plus fréquentes et les plus fortes », avance Amélie Monteiro, coordinatrice des projets de recherche jaunisse à l’Institut technique de la betterave (ITB).
Un produit olfactif pour repousser les pucerons responsables de la jaunisse de la betterave
La société Agriodor développe des solutions olfactives à base de kairomones (attractifs) ou d’allomones (répulsifs) qui « modifient le comportement des insectes ravageurs et permettent de réduire les dégâts causés sur les cultures », indique l’entreprise dans un communiqué. Dans le cas des pucerons, il s’agit de repousser les insectes indésirables. Le produit se présente sous forme de granulés à appliquer en préventif avec un épandeur centrifuge.
La solution olfactive vise à diminuer la pression pucerons et à retarder au maximum le moment où un traitement aphicide (qui détruit le puceron) sera nécessaire, à un stade où la betterave sera plus développée. « L’objectif est de mesurer l’efficacité et l’opérabilité de cette solution dans des conditions proches de celles des producteurs », indique Amélie Monteiro.
En parallèle de ces 500 ha, 16 parcelles d’essais, menées dans des conditions classiques d’essais techniques, vont être mises en place par l’ITB et les services agronomies des industriels sucriers au sein des fermes d’expérimentation du PNRI. « Ces essais sont aussi menés en plein champ avec des notations sur de nombreux critères », avance Amélie Monteiro. Des notations du nombre de pucerons, de la jaunisse et des mesures de l’impact sur le rendement si nécessaire seront effectuées.
Le risque puceron plus fort en 2024 qu’en 2023
L’an dernier, les essais menés par l’ITB et ses partenaires ont été difficiles à interpréter en raison de la faible pression pucerons. Agriodor avance pour sa part une réduction des populations de pucerons de l’ordre de 50 à 70 %. L’année 2024 se caractérise pour l’heure par une pression plus forte que l’an dernier, ce qui permettra une meilleure évaluation de l’efficacité de produit. L’outil Alerte pucerons de l’ITB permet de connaître la pression puceron dans chaque secteur et d’ajuster les traitements.