Ils préservent la fertilité des sols en conciliant agriculture biologique et non-labour
Est-il possible de se passer du labour en agriculture biologique ? Témoignages chez deux agriculteurs engagés dans une réduction du travail du sol, avec une fertilité du sol sous surveillance.

« C’est un outil qui fusille le sol ! » Ne parlez surtout pas de charrue à Jean-Yves Boucher et Romain Bonenfant. À l’EARL des Herbues à Cruzy-le-Châtel dans l’Yonne, les deux agriculteurs restent des adeptes de l’agriculture de conservation des sols (ACS), même après leur conversion à l’agriculture biologique en 2017. Ils ont choisi de se priver de l’arme efficace que constitue le labour contre nombre d’adventices, malgré l’absence de la panoplie d’herbicides en bio. « Nous gardons notre orientation sur l’ACS pour économiser les passages d’engins et le carburant, mais aussi pour préserver la bonne activité biologique des sols », explique Jean-Yves Boucher. Dans leur itinéraire cultural bio, le sol n’est jamais travaillé au-delà de 5 centimètres de profondeur.