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Faut-il tout jeter du rapport de la Cour des comptes ?

L’aide à la cessation et la baisse du cheptel bovin sont les deux préconisations du rapport de la Cour des comptes concernant les aides aux éleveurs. Évidemment, elles ont vivement fait réagir les filières. Mais la Cour des comptes ne dit pas que cela. Voici ce qu’il fallait aussi lire dans le rapport.

Les filières bovines regrettent que la Cour des comptes ne mettent pas assez en avant les externalités positives de l'élevage bovin en France.
Les filières bovines regrettent que la Cour des comptes ne mettent pas assez en avant les externalités positives de l'élevage bovin en France.
© C. Pruilh

Réduire de manière forcée le cheptel bovin et aider à la reconversion des éleveurs en difficulté. Voilà en substance ce qui a été retenu du rapport de la Cour des comptes sur les soutiens publics aux éleveurs de bovins, publié fin mai. Sur les 137 pages que compte le rapport, il est dommage qu’en synthèse, seules des deux recommandations soient ressorties. D'autres éléments méritent l'attention.

De multiples services reconnus

La Cour pointe les « autres services sociétaux et environnementaux de première importance » qu’apporte l’élevage de bovins, en dehors de son rôle nourricier : « valorisation de terres non arables, guère utilisables à d’autres fins que le pâturage, maintien des paysages ruraux qui contribuent à l’attractivité de notre territoire, maintien d’une activité économique dans la France rurale et contribution à une agriculture durable au travers des cycles des matières ».

Des aides pour améliorer revenu et externalités positives

À côté de l’aide à la reconversion des éleveurs en difficulté, la Cour préconise « un système d’aides qui aiderait les exploitations produisant des externalités positives mais peu performantes économiquement ou celles, à l’inverse, viables économiquement mais produisant peu d’externalités pour les accompagner à tendre vers un modèle d’élevage performant et durable ».

Une réduction de cheptel plus nuancée qu’il n’y paraît ?

Quand la Cour préconise de définir une stratégie de réduction du cheptel bovin cohérente avec les objectifs climatiques du Global Methane Pledge signé par la France, elle ajoute : « en tenant compte des objectifs de santé publique, de souveraineté alimentaire et d’aménagement du territoire ». De quoi nuancer une volonté de réduire drastiquement le cheptel.

Les atouts des ruminants pour le climat

Si la Cour pointe les fortes émissions de gaz à effet de serre de l’élevage bovin, elle ajoute aussi que celles-ci « sont partiellement compensées par la capture du carbone dans les sols des prairies permanentes ». Elle souligne l’importance des « effluents animaux pour le développement de l’agriculture biologique et la substitution des engrais de synthèse », mais aussi sa capacité à « produire des énergies renouvelables, solaire ou biogaz ».

Viande bovine : la Cour met les pieds dans le plat

La Cour des comptes rappelle que si « la production est déficitaire en viande bovine, elle est excédentaire en bovins vifs, peu génératrice de valeur ajoutée et mal adaptée à la consommation domestique ». Elle pointe « la faible capacité d’engraissement du secteur bovins allaitants français et la prédominance d’un modèle de production à faible valeur ajoutée ». La France exporte la moitié de ses broutards et importe près de 20 % de sa consommation domestique de viande bovine.

La Cour pointe aussi le « décalage entre la consommation domestique, principalement composée de viande issue de femelles, et la production, insuffisante à combler la demande domestique ; alors que la production de jeunes mâles trouve des débouchés à l’export, non seulement en vifs, mais également en viande, notamment en Allemagne ».

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