Aller au contenu principal

Blé tendre : près de 500 000 hectares en moins cette campagne selon l’AGPB

À l’occasion d’une conférence de presse le 17 janvier, Éric Thirouin, président de l’AGPB, a fait état d’une situation très compliquée en production de blé tendre pour cette campagne 2024.

Eric Thirouin et Philippe Heusèle, AGPB"Entre les parcelles non semées et celles mal levées, nous devrions perdre 10 % de surface en blé tendre par rapport à d'habitude."
Eric Thirouin et Philippe Heusèle, AGPB"Entre les parcelles non semées et celles mal levées, nous devrions perdre 10 % de surface en blé tendre par rapport à d'habitude."
© C. Gloria

« Il manquera pas loin de 500 000 hectares de blé tendre sur la campagne 2024 par rapport aux années précédentes », estimait Éric Thirouin, président de l’Association générale des producteurs de blé (AGPB), le 17 janvier à l’occasion d’une conférence de presse de l’organisation syndicale.

Vers une baisse de 10 % de la surface de blé tendre

Pour avancer ces chiffres, l’AGPB se base sur les estimations du réseau de l'institut technique Arvalis dans les différentes régions. « Fin novembre 2023, les services du ministère de l’Agriculture estimaient à 5 % la baisse de surface en blé tendre. Ils sont loin de la réalité, avance le responsable. Selon nous, nous serons plus près de 10 % de diminution. »

Éric Thirouin additionne plusieurs causes pour expliquer cette perte : « Les pluies importantes ont empêché de nombreux semis d’une part et ont inondé des parcelles déjà semées d’autre part, particulièrement sur la façade Atlantique et le Nord-Pas-de-Calais. Les intempéries ont également eu un impact ailleurs un peu partout, dans de moindres proportions. Des semis ont été réalisés dans des conditions exécrables avec des plantes qui vont crever. » Il faudra donc trouver des cultures de remplacement à semer au printemps, principalement de l’orge de printemps et du maïs, selon l’AGPB. Le défi à relever sera la fourniture suffisante de semences pour répondre à ce besoin.

De mauvaises conditions de désherbage

Il est encore possible de semer du blé tendre en janvier. « Les mauvaises conditions de semis et les retards auront un impact sur le potentiel de rendement, note Philippe Heusèle, secrétaire général de l’AGPB. En outre, les conditions de désherbage sont loin d’être optimales avec des salissement importants à prévoir au printemps pour une grande part de parcelles. Or les solutions herbicides efficaces sont limitées sur blé tendre à cette période. »

Pour la période 2022-2023, les chiffres de production ont été affinés : 35,1 millions de tonnes (Mt) de blé tendre pour un rendement moyen de 73,9 q/ha et 12,2 Mt d’orge pour un rendement de 67,6 q/ha. Ces bons résultats ne compensent pas la baisse des cours des céréales et l’augmentation des coûts de production. Le revenu d’une majorité d’agriculteurs céréaliers s’en ressent.

Les plus lus

<em class="placeholder">Laurent Bourgeois, céréalier à Chapelle-Vallon dans l’Aube</em>
Aube : « Grâce à mon budget de trésorerie, je peux me projeter et connaître ma capacité à investir 6 à 8 mois à l’avance »

Laurent Bourgeois est céréalier à Chapelle-Vallon dans l’Aube. Il a mis en place un budget de trésorerie dans un tableau pour…

<em class="placeholder">Maxime Duchène, agriculteur dans l&#039;Oise à Choisy-la-Victoire</em>
Rotation des cultures : « Sur mon exploitation dans l’Oise, je privilégie le rendement de la betterave tout en obtenant de bonnes performances pour la céréale suivante »

Maxime Duchène cultive 100 ha de betterave dans l’Oise. Il n’hésite pas à repousser au maximum l’arrachage de ses…

<em class="placeholder">Alexis Brisset, agriculteur à Beauvois, dans le Pas de Calais, devant la haie qu&#039;il a implanté en 2022 sur son exploitation de grandes cultures</em>
Entretien des haies : « Je compte obtenir une haie basse et dense pour lutter contre l’érosion dans le Pas-de-Calais »
Alexis Brisset, exploitant à Beauvois dans le Pas-de-Calais, a implanté huit kilomètres de haies en 2022 et en 2024 : son…
<em class="placeholder">Jean-Luc Marraud, agriculteur à Chantillac en Charente.</em>
« L’assolement en commun nous a permis de maintenir des grandes cultures sur nos exploitations des deux Charentes »

Jean-Luc Marraud est agriculteur et membre de la SEP Alliance du Sud, qui regroupe des soles de grandes cultures en…

<em class="placeholder">Stockage en big bag des engrais azotés, permettant une longue conservation.  Sac d&#039;ammonitrate. Fertilisation des cultures. Marché des fertilisants.</em>
Prix des engrais et compensation carbone : la menace d’une forte hausse en 2026

L’Association générale des producteurs de blé (AGPB) sonne l’alerte sur le prix des engrais. La mise en place au 1er …

<em class="placeholder">Julien Hérault, gérant de l’entreprise Conseils agroéquipements.</em>
Assolement en commun : « Il faut saturer les outils pour réduire les charges de mécanisation »

Julien Hérault, gérant de l’entreprise Conseils agroéquipements, met en garde contre le risque de suréquipement dans un…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 96€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Grandes Cultures
Consultez les revues Réussir Grandes Cultures au format numérique sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce à la newsletter Grandes Cultures