Biocarburants : pourquoi la consommation de super éthanol-E85 décolle
La consommation du carburant E85, constitué majoritairement de bioéthanol, a fortement augmenté ces dernières années, tout en restant loin derrière l’E10 — pour le moment.
La consommation du carburant E85, constitué majoritairement de bioéthanol, a fortement augmenté ces dernières années, tout en restant loin derrière l’E10 — pour le moment.
Consommation multipliée par dix
La France est le pays leader en Europe pour l’E85, carburant qui contient entre 65 % et 85 % de bioéthanol. La consommation d’E85 a été multipliée par dix en dix ans dans notre pays, avec une nette accélération depuis cinq ans. La montée en puissance de l’E85, du fait de sa forte teneur en bioéthanol, contribue à la croissance de consommation de cet alcool issu de betteraves et de céréales.
Croissance ininterrompue malgré le confinement
Malgré la baisse de la consommation totale de carburant en 2020 en lien avec les épisodes de confinement, conséquence du confinement, les volumes d’E85 ont progressé entre 2019 et 2020. Avec plus de 350 millions de litres consommés, la part de marché de l’E85 est passée de 3 % à 4 % en un an, encore loin derrière l’E10 (48 % de parts de marché avec 4,7 milliards de litres). L'augmentation continue du nombre de stations-service le proposant facilite ce déploiement.
Une flotte de plus en plus compatible
En 2020, la France comptait près de 40 000 véhicules flexfuel (compatibles d’origine avec l’E85), Ford, Dacia et Renault se taillant la part du lion. L’accélération de l’installation de boîtiers électroniques permettant de convertir des véhicules à l’E85 est un important facteur de croissance. Plus de 100 000 véhicules en étaient équipés en 2020. Ces appareils sont homologués par l’État et bénéficient d’aides dans certaines régions.
Motivation économique
Selon un sondage réalisé par Ford, les Français qui portent leur choix sur l’E85 le font pour 77 % pour des raisons économiques, suivi de l’intérêt environnemental (54 %). L’E85 bénéficie d’une fiscalité avantageuse, ce qui lui permet d’être compétitif à la pompe, malgré la surconsommation générée par le bioéthanol. La filière revendique une économie nette de 630 euros pour 13 000 kilomètres.
Une politique favorable
Les objectifs européens d’incorporation de biocarburant favorisent l’utilisation du bioéthanol. Les partisans de ce biocarburant dénoncent en revanche la norme sur les émissions de gaz à effet de serre des véhicules, jugée « obsolète ». Elle prend en effet en compte des mesures sortie pot d’échappement, sans intégrer tout le cycle de vie du véhicule et du carburant, ce qui favorise l’électrique au détriment du bioéthanol.