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Après des revenus agricoles en berne en 2024, 40% des agriculteurs jugent toujours leur situation mauvaise début 2025

Les syndicats et représentants agricoles tirent la sonnette d’alarme suite à la publication des comptes provisoires de l’agriculture, alertant sur la fragilisation des revenus agricoles.

  Paysage agricole avec au loin un nuage orageux
selon le baromètre Ifop du 1er trimestre 2025 réalisé pour la FNSEA, 40% des agriculteurs jugent la situation économique de leur exploitation comme mauvaise, les ¾ affirment avoir rencontré des difficultés au cours du 1er trimestre et 47% affirment même avoir rencontré des difficultés importantes.
© Pixabay

Rendus publics le 3 juillet, les comptes provisoires de l’agriculture établis par l’Insee annoncent que l’équivalent agricole du PIB (soit la valeur ajoutée au coût des facteurs pour la branche agricole) aurait reculé de 11,7% en 2024, après une baisse de 7,8% en 2023 et une hausse de 12,3% en 2022.

Lire aussi : Le PIB agricole aurait chuté de 11,7% en 2024, soit deux fois plus qu’estimé par l’Insee en décembre dernier

Le résultat de la branche agricole par actif recule de 18,6%

Le résultat de la branche agricole par actif non salarié chute pour sa part de 18,6% après un recul de 15,7% en 2023, souligne la FNSEA dans un communiqué. « Avec de telles évolutions, la baisse de production combinée à une baisse des prix dans certains secteurs et une hausse des charges généralisée, la situation de certains agriculteurs, notamment les plus touchés par les élèvements climatiques ou les problèmes sanitaires (FCO, MHE…) devient insoutenable », souligne le premier syndicat agricole. 

La situation de certains agriculteurs, notamment les plus touchés par les élèvements climatiques ou les problèmes sanitaires (FCO, MHE…) devient insoutenable

Une situation qui perdure en 2025, puisque selon le baromètre Ifop du 1er trimestre 2025 réalisé pour la FNSEA, 40% des agriculteurs jugent la situation économique de leur exploitation comme mauvaise, les ¾ affirment avoir rencontré des difficultés au cours du 1er trimestre et 47% affirment même avoir rencontré des difficultés importantes.

Lire aussi : Quel est le niveau de vie des exploitants agricoles français ?

21% des agriculteurs envisagent de cesser leur activité dans les 12 mois à venir, selon la FNSEA

Face à ces difficultés, la FNSEA affirme que 21% des agriculteurs interrogés dans son baromètre envisagent de cesser leur activité dans les 12 mois qui viennent (contre 19% à l’automne dernier). « Proportion en progression de 2 points qui n’avait jamais été atteinte dans le baromètre depuis plus de 15 ans », souligne la FNSEA.

Relire : Près d’un agriculteur sur cinq envisage de cesser son activité dans les douze mois à venir

Face à cette situation, les revendications des représentants agricoles divergent

« Alors que les échéances sur la prochaine PAC se dessinent, alors que la tension monte au sujet de la ratification de l’accord avec le Mercosur et que l’UE a décidé de surtaxer les importations d’engrais, les chambres d’agriculture alertent, dans un communiqué, sur cette fragilisation de l’agriculture française ».

La Confédération paysanne qui pointe « la fragilité persistante et le manque structurel de revenu pour les paysans », estime pour sa part dans un communiqué que « la poursuite des politiques de spécialisation, de compétitivité à tout prix et d’agrandissement n’est plus tenable » et emmène les agriculteurs « dans le mur ». Et d’appeler à refaire de « la régulation des marchés agricoles » une priorité des politiques publiques.

Estimant que « de façon structurelle, la baisse de production agricole française observée sur plusieurs années doit alarmer les pouvoirs publics » la FNSEA demande pour sa part un budget de la PAC « à la hauteur des ambitions », « le renforcement des lois Egalim » et la « protection du marché agricole européen ». 

Les filières dévissent, les charges explosent, les revenus stagnent, voire baissent dans certaines filières

« Les filières dévissent, les charges explosent, les revenus stagnent, voire baissent dans certaines filières ! Il est temps d’agir, et vite, pour celles et ceux qui nourrissent le pays », déclare Yannick Fialip, membre du bureau de la FNSEA, dans le communiqué.

Lire aussi : PAC post-2027 : quelles sont les cinq trajectoires possibles ?

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