« Grâce au bail à cheptel, j’allège l’investissement les premières années d’installation »
Annabelle Meyer, à Isturits dans les Pyrénées-Atlantiques explique son choix du bail à cheptel.
Annabelle Meyer, à Isturits dans les Pyrénées-Atlantiques explique son choix du bail à cheptel.

À l’été 2024, j’ai créé mon exploitation et l'année suivante, j'ai demandé les aides à l'installation. Au moment de constituer le troupeau, je n'avais donc ni dotation aux nouveaux et jeunes agriculteurs (DNJA), ni les aides PAC, juste de l'autofinancement. Quant aux emprunts, je les gardais pour l'achat de foncier. L’Association de sauvegarde de la race bovine béarnaise m’avait mise en relation avec le Gaec Touyet (32) qui avait un troupeau très docile à vendre. Cependant, je n’avais les moyens d’en acheter que la moitié. Si je ne prenais pas l'ensemble du troupeau, il risquait de me passer sous le nez. Or, c'était la race que je voulais et des animaux aguerris à la transhumance, bref une occasion à ne pas laisser passer ! Nous avons donc pensé au bail à cheptel.
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Au préalable, pour qu’une confiance réciproque se mette en place, j’ai donné des coups de main aux associées du Gaec dans leur estive béarnaise, pour mieux connaître les vaches. Quant aux associées cédantes, elles m’ont vue au travail et briefée. De mon côté, avant de faire de lourds investissements, en tant que hors cadre familial, je voulais vérifier mes capacités d’éleveuse et tester mon projet de troupeau mixte allaitant et laitier, en race béarnaise.
Le contrat signé est d’une durée d’un an, tacitement reconductible, avec un préavis de huit mois. Les veaux nés et à venir vont me permettre de constituer mon propre troupeau, au cas où le Gaec voudrait reprendre le sien. Mon contrat comporte un droit de préférence, c’est-à-dire que si le Gaec vend le troupeau à la fin du bail, je serai prioritaire pour l’acheter. Le loyer a été établi à 1/12 des naissances, découpé en caissettes.
Françoise Touyet, qui était responsable de cette production au sein du Gaec Touyet, est venue faire sa première visite de contrôle. Elle a constaté que ses vaches avaient un peu maigri, car je n’ai pas la même conduite d’élevage, mais que les veaux nés étaient vigoureux. Cette première visite l’a rassurée. Si mon projet se confirme, j’envisage d’acheter l’ensemble du troupeau, au prix estimatif, indiqué dans le bail, et estimé par un tiers neutre et spécialisé, l'Association de sauvegarde de la race bovine béarnaise, dans notre cas. Cette estimation, à la valeur du troupeau quand je l'ai pris à bail, protège le propriétaire des éventuelles dégradations que je pourrais causer ».
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