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Biodiversité
Gare à la surexploitation des espèces sauvages qui menace la survie de milliards de personnes !

Des milliards d’humains dépendent dans le monde des espèces sauvages aujourd’hui menacées, notamment à cause de leur surexploitation. C’est la conclusion d’un rapport publié par des experts internationaux de l’environnement.

rapport
Les arbres sont extrêmement importants pour la survie de millions d'êtres humains.
© Pixabay

Sur la planète, une personne sur cinq, qu’elle vive dans des pays développés ou en voie de développement, dépend des espèces sauvages pour sa nourriture et ses revenus, c’est ce qu’explique dans un nouveau rapport la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur  la biodiversité et les services écosystémiques ( IPBES, acronyme en anglais), souvent décrit comme le GIEC pour la biodiversité. Ce rapport sur l'utilisation durable des espèces sauvages est le résultat de quatre années de travail de 85 experts éminents des sciences naturelles et sociales, et détenteurs de connaissances autochtones et locales, ainsi que de 200 auteurs contributeurs, s'appuyant sur plus de 6 200 sources.

« Environ 50 000 espèces sauvages sont utilisées »

« Environ 50 000 espèces sauvages sont utilisées (…) à travers la pêche, la cueillette, la coupe de bois et la collecte d’animaux terrestres au niveau mondial », dont 7 500 espèces de poissons et d’invertébrés aquatiques, 7 400 essences d’arbres ou encore 7 500 espèces d’amphibiens, reptiles, oiseaux et mammifères, détaille le rapport. « 70 % des populations les plus pauvres du monde dépendent directement des espèces sauvages. Une personne sur cinq dépend des plantes sauvages, des algues et des champignons pour sa nourriture et ses revenus et 2,4 milliards de personnes dépendent du bois de chauffage pour cuisiner », souligne Marla Emery, coauteure du rapport.

Lire aussi : notre dossier biodiversité

Une importante source de revenus

L'utilisation d'espèces sauvages est une importante source de revenus pour des millions de personnes dans le monde. Les espèces d'arbres sauvages représentent les deux tiers du bois rond industriel mondial. Le commerce des plantes sauvages, des algues et des champignons est une industrie se chiffrant à un milliard de dollars. Grâce au tourisme, basé sur l'observation des espèces sauvages, avant la pandémie de Covid-19, les aires protégées dans le monde recevaient 8 milliards de visiteurs et généraient 600 milliards de dollars chaque année. L'accélération des craintes liées à la sauvegarde de la biodiversité, avec un million d'espèces de plantes et d'animaux menacées d'extinction, pèse gravement sur ces contributions aux populations. La surexploitation touche 34 % des stocks de poissons, met en danger 1 341 mammifères sauvages dont plusieurs espèces de requins et de raies ainsi que 12 % des espèces d’arbres sauvages. Par ailleurs, le fléau du trafic illégal d’espèces sauvages est considéré comme le troisième au monde derrière le trafic d’êtres humains et de drogues et pèse entre 69 et 199 milliards de dollars par an.

Des solutions existent

Pour autant, des lueurs d’espoir existent. Tout d’abord parce que les populations autochtones sont les mieux à même de protéger les espèces sauvages, si importantes à leur existence et puis parce que le rapport propose des solutions qui semblent, de prime abord assez faciles à mettre en place. On pourrait par exemple réduire la pêche illégale, supprimer les subventions néfastes ou encore soutenir la petite pêche, mettre en place des certifications pour l’exploitation forestière, établir des systèmes de gouvernance efficaces et une redistribution équitable des bénéfices et des coûts liés aux espèces sauvages. « Considérer l’humanité comme faisant partie de la nature, c’est-à-dire un membre ou un citoyen de la nature parmi d’autres, établirait les bases d’une relation plus respectueuse et plus durable », conclut le rapport.

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