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Clotilde Jacoulot
Une MOF à Morteau, « N’est pas primeur qui veut ! »

Fille de primeur, Clotilde Jacoulot est installée en plein centre-ville de Morteau en Franche-Comté. Une carte locale qu’elle a même jouée dans tout son dossier de candidature jusqu’au buffet de la finale. Titulaire d’une licence de mathématiques, elle raconte : « J’ai repris l’entreprise de mes parents l’an dernier. C’était déjà le magasin de mon arrière-grand-père. Si je me suis inscrite au premier concours MOF, ce n’est pas de mon propre chef, c’est Patrice Greffe à l’antenne du CTIFL dans l’Est qui m’a présenté le dossier de candidature et je dois dire que j’ai beaucoup hésité. » Elle s’est d’ailleurs inscrite le dernier jour, le 31 décembre 2009. « Je ne voulais pas m’engager comme cela. De l’imagination, des idées j’en ai plein. Ce n’est pas cela qui me faisait peur. Il fallait surtout convaincre mes parents et mon mari. Ce concours, c’est deux ans de vie entre parenthèses, beaucoup de choses qui passent à la trappe surtout quand on a un enfant de deux ans. » Une fois sa décision prise, elle a travaillé d’arrache-pied conjuguant sa présence au magasin avec toute la préparation du concours. Pas simple. « Quand nous avons reçu le dossier de six pages, je ne vous cache pas qu’un cahier des charges aussi précis m’a interloquée. Nous ne sommes pas traiteur dans notre profession de primeur. » Et pour ne rien oublier, elle avoue avoir dormi avec un stylo et un papier à proximité et le projet a envahi la maison. « Il a fallu que je modifie tout mon intérieur. J’ai vidé une pièce pour la consacrer entièrement à mon projet. Vous imaginez un buffet d’un mètre sur trois dans votre intérieur ? J’avais même investi la salle de bain ! » Pour soutenir les candidats MOF, des réunions ont été organisées par l’UNFD (compréhension du sujet, média-training, les règles de base pour réaliser un buffet). Et pour profiter de ces réunions pleinement, « comme c’était à Paris, j’en ai profité pour visiter le ministère de la Culture, m’inspirer du client pour qui je devais réaliser le buffet et répondre au mieux à ses attentes. » Pour parfaire son dossier, elle a préféré se rapprocher de ses amis. « Je me suis mise en condition 15 jours avant la finale, j’ai organisé un buffet pour 40 personnes avec tous les produits que j’allais proposer sans exception. Je leur ai demandé ce qu’ils en pensaient, j’avais des regards bien différents aussi bien sur la présentation, le gustatif ou l’artistique que sur les bonnes pratiques d’hygiène. Et, pendant les deux semaines qui ont suivi, j’ai peaufiné mon buffet. Je n’ai pas voulu être coachée. J’avais envie de faire quelque chose qui me corresponde totalement. » Le jour de la finale, Clotilde Jacoulot se souvient d’être détendue. « On préparait ce concours depuis si longtemps, je savais que même si je perdais ce ne serait pas un échec. J’avais gagné dans ma tête, la préparation au concours m’avait déjà tellement apporté. » En plus de sa famille, elle avait invité ses employés. « Pour tout vous dire, j’étais tellement concentrée que je n’avais même pas vu la banderole qu’avaient préparée mes enfants pour me soutenir ! » A l’annonce des gagnants, elle se souvient d’une grande pudeur : « nous étions derrière le rideau et les noms ont été annoncés très vite. Il y a eu comme un moment de flottement et puis on s’est tous embrassés, cela s’est joué à tellement peu de choses… » Depuis, elle avoue n’avoir que du bonheur. « Cela m’a fait beaucoup de pub pour le magasin, des clients m’ont félicitée, j’ai reçu des lettres, etc. » Ambassadrice, elle ne le dit pas dans ces termes : « C’est le col qui met en avant notre profession. Cela montre aux gens que notre métier est compliqué. N’est pas primeur qui veut ! » Et des projets, elle en a déjà. Avec les lauréats : « Nous avons l’intention de faire un livre rassemblant toutes nos recettes du concours. » Quant à soutenir de futurs candidats, elle reste prudente. « Je ne peux pas promettre d’être disponible, c’est encore un peu tôt. Mais j’aimerais bien faire partie de l’organisation ou, pourquoi pas, aider hors de ma profession. » Une manière de s’enrichir encore.

Rédaction Réussir

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