Observatoire des prix
Une image encore très partielle de la réalité de la filière
L’Observatoire des prix des fruits et légumes, en se concentrant sur l’expédition et la grande distribution, limite la compréhension du problème du prix.
Bruno Le Maire et Hervé Novelli s’y étaient engagés. Ils l’ont fait. Jeudi 8 octobre, à la date prévue, les premières données de l’observatoire des prix et des marges* dans le secteur des fruits et légumes étaient mises en ligne, dûment validées par le comité de pilotage.
Les données rassemblées par FranceAgriMer à travers le réseau SNM, données encore brutes de décoffrage mais appelées à être affinées dans les prochaines semaines, présentent, entre 2000 et 2009, les prix au stade de l’expédition et de la commercialisation pour huit légumes (endive, tomate, chou-fleur, melon, laitue, carotte, concombre, poireau) et huit fruits (abricot, cerise, poire, pomme, banane, pêche, fraise et raisin), produits nationaux ou importés. Elles sont complétées par l’enquête menée par les services de la DGCCRF entre le 6 et le 12 juillet derniers, dans tous les circuits de distribution, détail traditionnel compris.
Cependant, le comité de pilotage reconnaît qu’il existe des limites à ce genre d’exercice. Ainsi, en ce qui concerne la marge brute du stade détail, l’Observatoire ne reconnaît qu’un seul de type de distribution, celui du circuit principal, c’est-à-dire les expéditeurs à l’amont et la grande distribution à l’aval. Les autres circuits (RHF, grossistes…) ne sont pas pris en compte. Se focaliser sur le stade de l’expédition implique du coup une deuxième limite à l’interprétation des résultats : le prix à ce stade n’est pas celui à la production (qui s’établit déduction faite des frais d’expédition). Le manque de données homogènes avancé par l’Observatoire explique selon lui l’impossibilité d’isoler les éléments de la marge brute au détail qui peut intégrer les frais et la marge de la centrale d’achat. Enfin, en ce qui concerne les produits d’importation, l’Observatoire s’est basé sur les données du marché Saint-Charles à Perpignan qui ne portent que sur certains produits et surtout provenances. Les importations de pommes de certains pays ne sont ainsi pas appréhendées. Ces premières données n’en demeurent pas moins un premier pas vers plus de transparence. Les analyses, promises d’ici quelques semaines, devraient permettre de préciser le tableau.
* L’Observatoire des prix et des marges est consultable sur Internet : www.dgccrf.bercy.gouv.fr