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Fruits secs
Un Air d’Ici s’offre une usine flambant neuve dans une année compliquée pour le vrac

La PME vauclusienne a emménagé dans un nouveau site de 10 000 m2, lui permettant de plus que tripler sa capacité de production. Ambitions sur les emballages, sur l’origine France, sur de nouveaux produits… Franck Bonfils, fondateur et président, fait le point pour FLD sur les nombreux projets en cours et à venir.

Un Air d'Ici a déménagé son siège social et son outil de production dans une usine flambant neuve et écologiquement conçue.

Pour ses 20 ans, la PME vauclusienne Un Air d’Ici s’est offert une usine flambant neuve, dans laquelle elle a emménagé en décembre. Implantée à Carpentras, spécialiste du vrac bio en grandes surfaces alimentaires, la PME élabore et distribue des produits à base de fruits secs, graines et céréales bio, qu’elle commercialise en vrac sous la marque Juste Bio (90 % du chiffre d’affaires) ou en sachets.

La capacité de production passant de 7 000 t à 28 000 t, sur 10 000 m2 (6 000 m2 de production et 4 000 m2 de stockage), cette nouvelle usine permet la réception, le contrôle, la transformation, l’emballage et l’expédition des produits, et comprend aussi le siège social. « A l’origine pensé pour être seulement un entrepôt logistique, le projet initié il y a trois ans s’est transformé face à la forte croissance du bio et des fruits secs, explique Franck Bonfils, fondateur et président de l’entreprise. Nous y avons déménagé notre siège social ainsi que notre production, afin d’augmenter notre capacité et la modernisation de nos outils. »

Nouvelles machines, nouveaux produits

A part la machine à chouchou, la « machine historique », le nouveau site a été entièrement équipé de machines neuves. Les vieilles machines ont été reprises par les équipementiers et seront réhabilitées si possible. L’ancien site (1 600 m2) sera loué.

Avec l’installation de lignes modernes et flambant neuves, des nouveautés ont pu voir le jour. Ainsi, Un Air D’ici a investi dans une ligne de torréfaction, avec un four de capacité de 800 kg de produits par heure. Il va permettre de développer les filières de produits grillés, notamment la pistache, en passant directement par les producteurs pour l’achat de fruits frais en coque et non plus des industriels pour des pistaches déjà grillées. Cet investissement va aussi permettre le développement de nouvelles gammes de produits salés ou sucrés aromatisés aux épices, comme la noix de cajou au curry lancée l’année dernière.

Objectif : zéro déchet plastique

Mais surtout, la nouvelle usine a été pensée pour minimiser le plus possible l’impact environnemental. « Notre crédo est d’être acteur d’une consommation responsable, avec la lutte contre le gaspillage alimentaire et la baisse de nos emballages polluants », insiste Franck Bonfils.

Ainsi, dans la nouvelle usine, l’installation d’une mezzanine permettant le remplissage en fruits des machines par le haut a permis de faire baisser le taux de freinte de 3 % à 1 % et d’économiser 20 000 L d’eau de nettoyage de tapis. Les installations les plus énergivores ont été réduites (par exemple, racks mobiles dans le frigo permettant de réduire l’espace de 30 %). Des panneaux photovoltaïques sur le toit sont prévus, et Un Air d’Ici travaille déjà avec une usine de méthanisation voisine. « Notre objectif à terme est d’être une usine en autoconsommation. » Mais surtout de produire sans nouveau déchet plastique.

Les emballages sont déjà biodégradables et compostables. Les cartons d’expédition sont recyclables, le ruban adhésif a été remplacé par du ruban en kraft puis par des points de colle (une colle végétale est en recherche), et les étiquettes autocollantes ont été remplacées par un jet d’encre dans un premier temps, puis par du marquage laser grâce à l’installation de machines dans la nouvelle usine.

« Le vrac a permis d’économiser sur un an 300 t de plastique, et le marquage laser 2 millions d’étiquettes. 2000 km de scotch et 500 km de ruban de transfert thermique ont été économisés », résume Franck Bonfils qui ne cache pas son ambition d’aller toujours plus loin.

Un investissement conséquent de 16 M€ dans une année très compliquée

L’investissement a été de 16 M€, par emprunt bancaire (Crédit Agricole, Banque Populaire, HSBC et Caisse d’Epargne, les partenaires bancaires historiques). 9 M€ ont été destinés au bâtiment, 7 M€ aux outils de production. « Il s’agit d’un sacré investissement dans une année vraiment compliquée, reconnaît Franck Bonfils. Le vrac a été très touché par la crise du Covid et a fait l’objet d’un procès totalement injustifié quant aux risques liés à l’hygiène et a subi aussi la fermeture complète de ses rayons dans certains magasins, également en raison du manque de main d’œuvre dans les magasins, débordés. »

[Coronavirus Covid-19] Fruits secs en GMS : l’équation compliquée du vrac

Un Air d’Ici a ainsi accusé une baisse de 20 % sur ses ventes de vrac (segment qui représente 90 % de son chiffre d’affaire) en 2020 par rapport à 2019. Mais « grâce à de nouvelles implantations », la PME a fini l’année avec une croissance à + 10%, à 78 M€. Un Air d’Ici est présente dans 6 000 points de vente partout en France.

En projet : réassurance et transparence côté comm’ et gamme française côté innovations

« La crise a mis en exergue le fait que le vrac ne peut pas se passer du service, analyse Franck Bonfils. Alors que depuis quatre ans, nous avons travaillé à démocratiser le vrac, à souligner son côté consommation responsable et sa praticité, cette année, notre discours vers nos clients distributeurs va changer : « nécessité absolue pour les magasins de confier la gestion de leurs rayons vrac à des spécialistes ». Et vers les consommateurs aussi bien que nos clients, nous allons insister sur la qualité et l’hygiène du vrac. Il y a un réel besoin de réassurance et de transparence. »

[Coronavirus Covid-19] « Pas de retour du plastique après la crise sanitaire »

Autres projets : « aller encore plus loin sur la question des emballages ». Et la grande nouveauté se fera en mars avec une nouvelle gamme qui arrive en magasin : Cocorico, des fruits et légumes secs (noix, graines de courge, lentilles, etc.) origine France. La gamme a vocation à s’étoffer et l’entreprise veut pousser l’origine France. « Nous cherchons des partenariats avec des producteurs déjà lancés et nous poussons à la création de filières, par la mise en place de contrats de filière par exemple », explique Franck Bonfils. Affaire à suivre donc.

 

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